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Abstract
Le terme archê dans l’ Éthique à Nicomaque III désigne le « principe » d’une chose au sens de ce qui a pouvoir sur elle, la cause motrice des actions. Ce pouvoir de domination est exprimé par l’expression eph’hêmin , et c’est Aristote qui l’introduit pour la première fois dans le débat sur la responsabilité morale. Les chapitres où il discute le concept d’ eph’hêmin sont clairement de nature dialectique, et son analyse se situe très probablement à l’intérieur d’un débat académique sur ces thèmes, dont on trouve des traces dans les Lois . Les disciples de Platon pouvaient trouver des difficultés à comprendre les thèses de Platon sur le rapport entre action et caractère, et Aristote propose une solution originale, fondée sur sa théorie des quatre causes. Contre Platon, il refuse de rejeter la responsabilité des actions et du caractère mauvais sur la cité et les éducateurs, et place l’origine du caractère dans les actions et les choix de l’individu. Avec ce choix, Aristote élargit le problème de la responsabilité humaine de la question traditionnelle de savoir si les méchants sont responsables de leurs mauvaises actions au problème général de la responsabilité de toutes les actions, bonnes ou mauvaises.