M. d’Ussel , B. Lombart , A. Masselin-Dubois , E. Serra
{"title":"Respect de l’autonomie du patient, clé de voûte de la prise en charge en douleur chronique : intégration dans le débat sur la fin de vie","authors":"M. d’Ussel , B. Lombart , A. Masselin-Dubois , E. Serra","doi":"10.1016/j.etiqe.2023.09.004","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>Peut-on librement décider de sa mort ? La question est au cœur du débat actuel sur la fin de vie qui pourrait aboutir à une nouvelle loi. L’autonomie décisionnelle du patient est reconnue partout dans le monde comme une valeur. L’idée d’autonomie a été la clé de voûte des changements accomplis dans l’histoire contemporaine du droit de la santé. Il s’agit du respect pour chacun de disposer soi-même de sa santé et de choisir les options qui correspondent à ses souhaits, ses valeurs ou ses projets de vie. La douleur est toujours une expérience personnelle qui est influencée à des degrés divers par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. C’est particulièrement prégnant lorsque la douleur devient chronique, i.e. persistant au-delà de ce qui est habituel pour la cause initiale présumée (le plus souvent au-delà de 3 mois), et induisant une détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relationnelles. Comme pour toute maladie chronique, le patient souffrant de douleurs chroniques doit retrouver une nouvelle autonomie. Les structures pluriprofessionnelles vont, en transformant le patient en auto-soignant, guider et accompagner la personne dans cette démarche en utilisant également leur autonomie comme moyen thérapeutique. Nous proposons ici de questionner les enjeux de l’un des principaux principes éthiques : le respect de l’autonomie, sa place en médecine de la douleur et son rôle dans les réflexions autour de la fin de vie et de l’aide active à mourir.</p></div><div><p>Can we freely decide on our death? The question is at the heart of the current debate on end-of-life care, which could lead to a new law. Patient autonomy in decision-making is recognized as a value throughout the world. The idea of autonomy has been the keystone of change in the contemporary history of health law. It's about respecting the right of each individual to control his or her own health, and to choose the options that correspond to his or her wishes, values and life projects.</p><p>Pain is always a personal experience, influenced to varying degrees by biological, psychological and social factors. This is particularly true when pain becomes chronic, i.e. persisting beyond what is usual for the presumed initial cause (most often beyond 3 months), and inducing a significant and progressive deterioration in functional and relational capacities. As with any chronic illness, patients suffering from chronic pain need to regain their autonomy. By transforming the patient into a self-care-giver, multi-professional structures will guide and support them in this process, using their autonomy as a therapeutic tool. Here, we propose to examine the issues surrounding one of the main ethical principles: respect for autonomy, its place in pain medicine and its role in end-of-life issues and active assistance in dying.</p></div>","PeriodicalId":72955,"journal":{"name":"Ethique & sante","volume":"20 4","pages":"Pages 234-238"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-10-28","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Ethique & sante","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1765462923000910","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Peut-on librement décider de sa mort ? La question est au cœur du débat actuel sur la fin de vie qui pourrait aboutir à une nouvelle loi. L’autonomie décisionnelle du patient est reconnue partout dans le monde comme une valeur. L’idée d’autonomie a été la clé de voûte des changements accomplis dans l’histoire contemporaine du droit de la santé. Il s’agit du respect pour chacun de disposer soi-même de sa santé et de choisir les options qui correspondent à ses souhaits, ses valeurs ou ses projets de vie. La douleur est toujours une expérience personnelle qui est influencée à des degrés divers par des facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. C’est particulièrement prégnant lorsque la douleur devient chronique, i.e. persistant au-delà de ce qui est habituel pour la cause initiale présumée (le plus souvent au-delà de 3 mois), et induisant une détérioration significative et progressive des capacités fonctionnelles et relationnelles. Comme pour toute maladie chronique, le patient souffrant de douleurs chroniques doit retrouver une nouvelle autonomie. Les structures pluriprofessionnelles vont, en transformant le patient en auto-soignant, guider et accompagner la personne dans cette démarche en utilisant également leur autonomie comme moyen thérapeutique. Nous proposons ici de questionner les enjeux de l’un des principaux principes éthiques : le respect de l’autonomie, sa place en médecine de la douleur et son rôle dans les réflexions autour de la fin de vie et de l’aide active à mourir.
Can we freely decide on our death? The question is at the heart of the current debate on end-of-life care, which could lead to a new law. Patient autonomy in decision-making is recognized as a value throughout the world. The idea of autonomy has been the keystone of change in the contemporary history of health law. It's about respecting the right of each individual to control his or her own health, and to choose the options that correspond to his or her wishes, values and life projects.
Pain is always a personal experience, influenced to varying degrees by biological, psychological and social factors. This is particularly true when pain becomes chronic, i.e. persisting beyond what is usual for the presumed initial cause (most often beyond 3 months), and inducing a significant and progressive deterioration in functional and relational capacities. As with any chronic illness, patients suffering from chronic pain need to regain their autonomy. By transforming the patient into a self-care-giver, multi-professional structures will guide and support them in this process, using their autonomy as a therapeutic tool. Here, we propose to examine the issues surrounding one of the main ethical principles: respect for autonomy, its place in pain medicine and its role in end-of-life issues and active assistance in dying.