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Abstract
L’hôpital est en crise depuis plus de dix ans. Les budgets hospitaliers ont été contraints par l’association de la tarification à l’activité (T2a) et de l’Ondam. Les effectifs de personnel qui représentent les deux tiers du budget des hôpitaux ont été contenus. Avec une augmentation des charges fixes plus élevée que la progression de leur budget, les hôpitaux ont réduit leurs investissements. Les moyens de travail et les conditions d’accueil des patients se sont dégradés. Diminution des durées de séjour des malades, intensification du travail pour les soignants, polyvalence et flexibilité imposées, l’hôpital a perdu en attractivité. Jusqu’en 2018 les lits fermaient pour diminuer les dépenses de personnel. En 2023 les lits sont fermés faute de personnel. La crise de l’hôpital est renforcée par l’absence de maillage territorial et la faiblesse des politiques de prévention. Le temps de travail soignant disponible ne cesse de diminuer, alourdissant la charge des personnels restant en poste. Une organisation plus respectueuse, respectant les compétences professionnelles, attentive aux demandes des soignants et des soignés devrait être la base du fonctionnement. La régulation des dépenses hospitalières doit cesser d’être une régulation comptable indépendante de l’accroissement des besoins et des charges. Elle doit être régulée a posteriori sur la pertinence des prescriptions et des actes. Cela nécessite la mise en œuvre d’une politique associant aux décisions l’ensemble des acteurs du système de santé.
期刊介绍:
Les Tribunes de la santé se déroulent, chaque mois, de 19h15 à 21h00, dans les locaux de Sciences Po (27, rue St-Guillaume). L"accès est libre et gratuit, sous réserve des places disponibles, une inscription préalable étant toutefois nécessaire (formulaire sur la page d"accueil de ce site).