{"title":"Cahiers Robinson by Justine Breton (review)","authors":"Suzanne Pouliot, Suzanne Pouliot","doi":"10.1353/nef.2023.a905943","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Reviewed by: Cahiers Robinson by Justine Breton Suzanne Pouliot and Suzanne Pouliot Breton, Justine, coordonatrice. “Ces petites filles qui lisent.” Cahiers Robinson, no 51, 2022. ISBN 9782848325347. 191 p. Justine Breton identifie des personnages de lectrices dans plusieurs romans. De fait, ce qui les caractérise, précise Breton, c’est la relation privilégiée qu’elles entretiennent avec les livres (7–8). Nous n’avons retenu que les articles qui représentent des lectrices dans les albums et les romans. Dans le premier article, Florence Casulli trace le portrait d’une lectrice idéale en étudiant les enjeux intertextuels et métatextuels dans Mathilda de Roald Dahl (9–20). La protagoniste incarne, aux dires de Breton, l’apothéose du projet pédagogique de l’auteur dont l’objectif était de faire lire les enfants. Comment Dahl s’y est-il pris? Inspirée du décryptage métatextuel du roman intitulé James et la pêche géante, Casulli passe en revue l’œuvre de Dahl et y décèle une conception métatextuelle des héros. C’est ainsi que le roman Danny le champion du monde inciterait les enfants à voyager à travers les livres pour se forger une identité. L’hymne à la lecture se poursuit avec la dernière héroïne de Dahl, Mathilda. La liste des livres lus par ce personnage crée une mise en abyme qui valorise l’acte de lecture, tout en constituant “un moyen de façonner un sens aigu de la justice” (17). En outre, le roman laisse entrevoir la confiance que l’auteur accorde aux passeurs culturels que sont les enseignants qui transmettent l’amour de la connaissance et de la littérature à leurs élèves. Marie-France Burgain s’intéresse, pour sa part, à “Hermione Granger ou les multiples facettes de l’héroïne lectrice du monde de Harry Potter” (21–32). La protagoniste qui passe son temps à la bibliothèque, lieu stratégique de rencontres, lit pour apprendre, certes, mais aussi pour comprendre le monde qui l’entoure. En outre, ses lectures lui permettent de lutter contre les maléfices qui les entourent, elle et ses amis. Alter ego de l’autrice Rowling, Hermione “montre au lecteur qu’un livre de fiction peut l’aider à découvrir les clés d’un univers qu’il ne comprend pas . . .” (29). Au-delà des fonctions incarnées par Hermione au sein de la diégèse, Rowling apprend aux lecteurs, par son intermédiaire, à être critiques et attentifs aux moindres détails. Une autre héroïne littéraire et modèle d’identification est incontestablement Jo March, personnage du roman Little Women (en français, Les Quatre filles du docteur March), paru en 1868, de l’Américaine Louisa May Alcott (33–42). Selon Priscille Croce, la lecture et l’écriture sont pour Jo March des lieux de libération. De nombreuses références littéraires attestent de l’importance des livres dans le roman et dans la vie de Jo en particulier. L’amour inconditionnel de Jo pour la lecture et l’écriture lui permet de se distinguer, d’être active, indépendante et de gagner sa vie. [End Page 241] Dans les romans À la croisée des mondes de Philip Pullman et Le Passe-miroir de Christelle Daost, Ameltha Timoner étudie le portrait de Lyra et Ophélie, qualifiées de lectrices atypiques (43–55). C’est la lecture non conventionnelle qui les anime et les rassemble. Timoner note que le parcours de lecture des lectrices est inversé. Ainsi, Lyra la prédestinée et Ophélie l’émancipée les conduisent au même point. Accompagnées d’une nouvelle connaissance, les protagonistes deviennent maîtresses de leur destin, prêtes, “non plus à lire, mais à raconter et à vivre leur destin” (55). Nadège Langbour examine, quant à elle, les paradoxes de la jeune lectrice dans la littérature de jeunesse qu’elle situe entre marginalisation et héroïsation de la lectrice (57–68). D’entrée de jeu, l’autrice affirme que “la figure de la lectrice constitue l’un des motifs phares de la littérature de jeunesse contemporaine” (57...","PeriodicalId":19369,"journal":{"name":"Nouvelles Études Francophones","volume":"19 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Nouvelles Études Francophones","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/nef.2023.a905943","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Reviewed by: Cahiers Robinson by Justine Breton Suzanne Pouliot and Suzanne Pouliot Breton, Justine, coordonatrice. “Ces petites filles qui lisent.” Cahiers Robinson, no 51, 2022. ISBN 9782848325347. 191 p. Justine Breton identifie des personnages de lectrices dans plusieurs romans. De fait, ce qui les caractérise, précise Breton, c’est la relation privilégiée qu’elles entretiennent avec les livres (7–8). Nous n’avons retenu que les articles qui représentent des lectrices dans les albums et les romans. Dans le premier article, Florence Casulli trace le portrait d’une lectrice idéale en étudiant les enjeux intertextuels et métatextuels dans Mathilda de Roald Dahl (9–20). La protagoniste incarne, aux dires de Breton, l’apothéose du projet pédagogique de l’auteur dont l’objectif était de faire lire les enfants. Comment Dahl s’y est-il pris? Inspirée du décryptage métatextuel du roman intitulé James et la pêche géante, Casulli passe en revue l’œuvre de Dahl et y décèle une conception métatextuelle des héros. C’est ainsi que le roman Danny le champion du monde inciterait les enfants à voyager à travers les livres pour se forger une identité. L’hymne à la lecture se poursuit avec la dernière héroïne de Dahl, Mathilda. La liste des livres lus par ce personnage crée une mise en abyme qui valorise l’acte de lecture, tout en constituant “un moyen de façonner un sens aigu de la justice” (17). En outre, le roman laisse entrevoir la confiance que l’auteur accorde aux passeurs culturels que sont les enseignants qui transmettent l’amour de la connaissance et de la littérature à leurs élèves. Marie-France Burgain s’intéresse, pour sa part, à “Hermione Granger ou les multiples facettes de l’héroïne lectrice du monde de Harry Potter” (21–32). La protagoniste qui passe son temps à la bibliothèque, lieu stratégique de rencontres, lit pour apprendre, certes, mais aussi pour comprendre le monde qui l’entoure. En outre, ses lectures lui permettent de lutter contre les maléfices qui les entourent, elle et ses amis. Alter ego de l’autrice Rowling, Hermione “montre au lecteur qu’un livre de fiction peut l’aider à découvrir les clés d’un univers qu’il ne comprend pas . . .” (29). Au-delà des fonctions incarnées par Hermione au sein de la diégèse, Rowling apprend aux lecteurs, par son intermédiaire, à être critiques et attentifs aux moindres détails. Une autre héroïne littéraire et modèle d’identification est incontestablement Jo March, personnage du roman Little Women (en français, Les Quatre filles du docteur March), paru en 1868, de l’Américaine Louisa May Alcott (33–42). Selon Priscille Croce, la lecture et l’écriture sont pour Jo March des lieux de libération. De nombreuses références littéraires attestent de l’importance des livres dans le roman et dans la vie de Jo en particulier. L’amour inconditionnel de Jo pour la lecture et l’écriture lui permet de se distinguer, d’être active, indépendante et de gagner sa vie. [End Page 241] Dans les romans À la croisée des mondes de Philip Pullman et Le Passe-miroir de Christelle Daost, Ameltha Timoner étudie le portrait de Lyra et Ophélie, qualifiées de lectrices atypiques (43–55). C’est la lecture non conventionnelle qui les anime et les rassemble. Timoner note que le parcours de lecture des lectrices est inversé. Ainsi, Lyra la prédestinée et Ophélie l’émancipée les conduisent au même point. Accompagnées d’une nouvelle connaissance, les protagonistes deviennent maîtresses de leur destin, prêtes, “non plus à lire, mais à raconter et à vivre leur destin” (55). Nadège Langbour examine, quant à elle, les paradoxes de la jeune lectrice dans la littérature de jeunesse qu’elle situe entre marginalisation et héroïsation de la lectrice (57–68). D’entrée de jeu, l’autrice affirme que “la figure de la lectrice constitue l’un des motifs phares de la littérature de jeunesse contemporaine” (57...