{"title":"Cahiers Robinson by Francis Marcoin (review)","authors":"Suzanne Pouliot","doi":"10.1353/nef.2023.a905944","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Reviewed by: Cahiers Robinson by Francis Marcoin Suzanne Pouliot Marcoin, Francis, coordonnateur. “La littérature de jeunesse de la maternelle à l’Université.” Cahiers Robinson, no 52, 2022. ISBN 9782848325354. 194 p. Dans son introduction, Francis Marcoin présente les principales contributions fran-çaises, dans le cadre de l’enseignement littéraire, tel que vécu dans l’Hexagone. Ce qui est affirmé, haut et fort, ne vaut que pour ce pays, précisons-le d’emblée. Ailleurs, notamment dans les pays influencés par les pays anglo-saxons et les pays nordiques, les modalités scolaires concernant l’enseignement et la place occupée par la littérature pour la jeunesse, en classe, de la maternelle à l’université, sont plus souples et les prescriptions institutionnelles moins lourdes que celles qui sont imposées en France. Pour Anne Besson, “Les littératures de l’imaginaire contemporaines pour la jeunesse au collège (sont) des ressources inexplorées” (13–21). Aussi, dès l’introduction, Besson affirme que les ados mettent au premier rang de leur plaisir de lire, les genres de l’imaginaire, dont les ouvrages sont publiés dans des collections qui leur sont destinées. Or, constate Besson, de nombreuses offres pédagogiques sont mises à disposition pour le corps enseignant qui en méconnaît l’existence. Pour pallier cette ignorance observée, l’autrice passe en revue les ressources éditoriales mises à la disposition de la scolarisation, étant donné que ce genre est légitimé dans les programmes scolaires français, et ce, malgré la réticence de certains inspecteurs scolaires qui peuvent en entraver l’exploitation. Selon Silène Edgar, citée en référence, les dossiers pédagogiques et leur format standardisé facilitent l’exploitation en classe de la littérature de jeunesse contemporaine. Pour sa part, Isabelle Harbonnier-Valdher s’attarde sur “La littérature de jeunesse sur les étagères du CDI” (23–34). En contexte franco-français, les centres de documentation et d’information (CDI) jouent de fait un rôle important dans la diffusion et la formation à la littérature pour la jeunesse, auprès du corps enseignant et des élèves qui fréquentent ces lieux. C’est du moins ce que précise l’autrice. En tant que documentaliste, Harbonnier-Valdher constate la dichotomie qui existe entre œuvres patrimoniales obligatoires à lire, en classe, valorisées par les programmes scolaires, et la timide présence d’œuvres de littérature pour la jeunesse, [End Page 244] lues surtout pour divertir. Face à cette dichotomie, les documentalistes et les mai-sons d’édition misent sur de nombreux dispositifs pour réduire l’écart entre les deux univers littéraires, car, en fin de piste, la littérature pour la jeunesse mérite d’être partagée, connue et appréciée comme l’attestent les recherches universitaires qui suggèrent de nouvelles pistes d’interventions didactiques, grâce à leurs études sur le terrain, notamment. Dans la même foulée ou presque, Isabelle-Rachel Casta résume, avec moult exemples, les quatre matinées de formation vécues en Corse, auprès d’une quinzaine d’enseignants-professeurs documentalistes qui agissent comme médiateurs et facilitateurs, auprès des enseignants et professeurs et de leurs élèves et étudiants, tous niveaux confondus (35–48). Le retour sur les moments de formation a permis d’explorer de nouveaux enjeux d’intervention plus ouverts sur de nouvelles problématiques, comme le sont les polars de pandémie, qui, faut-il le préciser, s’inscrivent dans le prolongement de La Peste d’Albert Camus, en plus d’ouvrir sur des pistes de réflexion sur la vie et la mort, puisque la littérature POUR la jeunesse, rappelle Casta, a prioritairement vocation d’éclairer l’enfant tant du point de vue éthique que sociétal. En bref, les séances ont défini les champs d’application de ces pouvoirs de l’enchantement et des nouveaux usages des littératures de l’imaginaire. Cécile Boulaire, pour sa part, livre un témoignage riche en réflexions, dans “Enseigner l’album pour enfants à l’université: tensions et tentations” (49–58). Dans son article...","PeriodicalId":19369,"journal":{"name":"Nouvelles Études Francophones","volume":"9 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Nouvelles Études Francophones","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/nef.2023.a905944","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Reviewed by: Cahiers Robinson by Francis Marcoin Suzanne Pouliot Marcoin, Francis, coordonnateur. “La littérature de jeunesse de la maternelle à l’Université.” Cahiers Robinson, no 52, 2022. ISBN 9782848325354. 194 p. Dans son introduction, Francis Marcoin présente les principales contributions fran-çaises, dans le cadre de l’enseignement littéraire, tel que vécu dans l’Hexagone. Ce qui est affirmé, haut et fort, ne vaut que pour ce pays, précisons-le d’emblée. Ailleurs, notamment dans les pays influencés par les pays anglo-saxons et les pays nordiques, les modalités scolaires concernant l’enseignement et la place occupée par la littérature pour la jeunesse, en classe, de la maternelle à l’université, sont plus souples et les prescriptions institutionnelles moins lourdes que celles qui sont imposées en France. Pour Anne Besson, “Les littératures de l’imaginaire contemporaines pour la jeunesse au collège (sont) des ressources inexplorées” (13–21). Aussi, dès l’introduction, Besson affirme que les ados mettent au premier rang de leur plaisir de lire, les genres de l’imaginaire, dont les ouvrages sont publiés dans des collections qui leur sont destinées. Or, constate Besson, de nombreuses offres pédagogiques sont mises à disposition pour le corps enseignant qui en méconnaît l’existence. Pour pallier cette ignorance observée, l’autrice passe en revue les ressources éditoriales mises à la disposition de la scolarisation, étant donné que ce genre est légitimé dans les programmes scolaires français, et ce, malgré la réticence de certains inspecteurs scolaires qui peuvent en entraver l’exploitation. Selon Silène Edgar, citée en référence, les dossiers pédagogiques et leur format standardisé facilitent l’exploitation en classe de la littérature de jeunesse contemporaine. Pour sa part, Isabelle Harbonnier-Valdher s’attarde sur “La littérature de jeunesse sur les étagères du CDI” (23–34). En contexte franco-français, les centres de documentation et d’information (CDI) jouent de fait un rôle important dans la diffusion et la formation à la littérature pour la jeunesse, auprès du corps enseignant et des élèves qui fréquentent ces lieux. C’est du moins ce que précise l’autrice. En tant que documentaliste, Harbonnier-Valdher constate la dichotomie qui existe entre œuvres patrimoniales obligatoires à lire, en classe, valorisées par les programmes scolaires, et la timide présence d’œuvres de littérature pour la jeunesse, [End Page 244] lues surtout pour divertir. Face à cette dichotomie, les documentalistes et les mai-sons d’édition misent sur de nombreux dispositifs pour réduire l’écart entre les deux univers littéraires, car, en fin de piste, la littérature pour la jeunesse mérite d’être partagée, connue et appréciée comme l’attestent les recherches universitaires qui suggèrent de nouvelles pistes d’interventions didactiques, grâce à leurs études sur le terrain, notamment. Dans la même foulée ou presque, Isabelle-Rachel Casta résume, avec moult exemples, les quatre matinées de formation vécues en Corse, auprès d’une quinzaine d’enseignants-professeurs documentalistes qui agissent comme médiateurs et facilitateurs, auprès des enseignants et professeurs et de leurs élèves et étudiants, tous niveaux confondus (35–48). Le retour sur les moments de formation a permis d’explorer de nouveaux enjeux d’intervention plus ouverts sur de nouvelles problématiques, comme le sont les polars de pandémie, qui, faut-il le préciser, s’inscrivent dans le prolongement de La Peste d’Albert Camus, en plus d’ouvrir sur des pistes de réflexion sur la vie et la mort, puisque la littérature POUR la jeunesse, rappelle Casta, a prioritairement vocation d’éclairer l’enfant tant du point de vue éthique que sociétal. En bref, les séances ont défini les champs d’application de ces pouvoirs de l’enchantement et des nouveaux usages des littératures de l’imaginaire. Cécile Boulaire, pour sa part, livre un témoignage riche en réflexions, dans “Enseigner l’album pour enfants à l’université: tensions et tentations” (49–58). Dans son article...