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Abstract
À l’origine étaient les « arrivoirs », espaces aménagés en bord de Mayenne et servant principalement de lavoirs. Sous le Second Empire, la municipalité de Laval entreprend la construction de quais pour protéger et assainir la ville, sujette aux inondations. C’est ainsi qu’apparaissent les premiers bateaux-lavoirs destinés à permettre aux laveuses, professionnelles ou non, d’accéder à la rivière. Élément pittoresque local, mais surtout lieu de travail et de sociabilité pour les « poules d’eau » qui y travaillent durement, la flotte buandière lavalloise compte vingt-trois embarcations à la fin du xixe siècle.En 1969, l’un des deux derniers bateaux-lavoirs encore à quai cesse son activité en raison de la démocratisation de la machine à laver. Il s’agit du Saint-Julien, bateau à fond plat et double pont construit dans le Maine-et-Loire en 1904. L’étage supérieur servait de buanderie, mais également de logement pour le patron-buandier et sa famille. La cale constituait le lavoir proprement dit et les deux chaudières occupant l’espace central chauffaient l’eau pour les cuves placées au-dessus. Le bateau pouvait accueillir jusqu’à une quarantaine de laveuses.Depuis leur achat par la Ville, le Saint-Julien et son ancien voisin de quai, le Saint-Yves, ont été classés monuments historiques. Après leur naufrage simultané et leur sauvetage en 2009, le premier a été restauré puis remis à l’eau à son emplacement primitif où il accueille à nouveau des visiteurs. Le second est toujours en attente de restauration. Uniques en France, le Saint-Julien et le Saint-Yves sont aujourd’hui les derniers témoins d’une activité traditionnelle à jamais disparue.