{"title":"Le métier d’antiquiste, du champ normatif à l’ère « post-disciplinaire » : méthodes, concepts, perspectives. Introduction","authors":"Florence Liard","doi":"10.25518/1370-2262.1785","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans le domaine de la recherche en histoire, l’antiquiste fait face à une documentation particulièrement lacunaire et hétérogène du fait de l’éloignement chronologique de la période traitée. Si ce corpus est régulièrement étoffé par les découvertes archéologiques, numismatiques, papyrologiques et épigraphiques, et par l’avancement méthodologique pour l’étude des matériaux anciens, ce n’est pas toujours le cas des sources textuelles pour lesquelles le caractère incomplet, partiellement détruit ou altéré est parfois irrémédiable. À cela s’ajoute le déplacement, dans le domaine plus large des sciences humaines, de l’intérêt scientifique depuis une « société-système » (dont les rouages peuvent être reconstruits par l’étude des sources, de leurs auteurs et de leurs acteurs), vers une société de l’individu (centrée sur la reconstruction de la pluralité des rôles et des actions au sein de la société, indépendamment de l’image qui est donnée de ces individus dans les sources). Cet état des lieux mène inéluctablement l’antiquiste à élargir le champ de ses expertises, et à se plier à un renouvellement constant de ses perspectives de recherche et de ses réflexions théoriques. Dans un environnement de recherche dominé par l’emprunt de plus en plus fréquent d’outils d’analyse et de concepts d’interprétation n’appartenant pas au champ classique de l’historien, les repères méthodologiques que constituaient naguère les concepts de « sources »1 et de « disciplines »2 apparaissent de plus en p","PeriodicalId":42648,"journal":{"name":"CAHIERS ELISABETHAINS","volume":"24 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2023-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"CAHIERS ELISABETHAINS","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.25518/1370-2262.1785","RegionNum":2,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"LITERATURE, BRITISH ISLES","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Dans le domaine de la recherche en histoire, l’antiquiste fait face à une documentation particulièrement lacunaire et hétérogène du fait de l’éloignement chronologique de la période traitée. Si ce corpus est régulièrement étoffé par les découvertes archéologiques, numismatiques, papyrologiques et épigraphiques, et par l’avancement méthodologique pour l’étude des matériaux anciens, ce n’est pas toujours le cas des sources textuelles pour lesquelles le caractère incomplet, partiellement détruit ou altéré est parfois irrémédiable. À cela s’ajoute le déplacement, dans le domaine plus large des sciences humaines, de l’intérêt scientifique depuis une « société-système » (dont les rouages peuvent être reconstruits par l’étude des sources, de leurs auteurs et de leurs acteurs), vers une société de l’individu (centrée sur la reconstruction de la pluralité des rôles et des actions au sein de la société, indépendamment de l’image qui est donnée de ces individus dans les sources). Cet état des lieux mène inéluctablement l’antiquiste à élargir le champ de ses expertises, et à se plier à un renouvellement constant de ses perspectives de recherche et de ses réflexions théoriques. Dans un environnement de recherche dominé par l’emprunt de plus en plus fréquent d’outils d’analyse et de concepts d’interprétation n’appartenant pas au champ classique de l’historien, les repères méthodologiques que constituaient naguère les concepts de « sources »1 et de « disciplines »2 apparaissent de plus en p