{"title":"Réflexion socio-anthropologique sur les études coréennes en France","authors":"Eunsil Yim","doi":"10.18812/refc.2023.102.315.","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"S'appuyant sur les expénences d'enseignement à l'Université Paris Cité, l'auteur se propose de dresser l'état des lieux des études coréennes en France afin d'en dégager une réflexion constrnctive sur le devenir de ces dernières. L'attention se focalise d'abord sur l'histoire des études coréennes en tant que formation universitaire dont l'objectif est de restituer les conditions de son développement. En effet, les études coréennes ont connu une évolution rapide : depuis l'introduction du premier cours de coréen à la Sorbonne en 1956, on compte désormais sept universités offrant un cursus de coréen en LLCER (Langues, littératures et civilisations étrangères et régionales) et en LEA (Langues étrangères appliquées) ; et par ailleurs, de plus en plus d'établissements d'enseignement supérieurs ouvrent des cours de coréen. Le dynamisme s'observe également dans le domaine de la recherche comme l'atteste le renforcement du Centre de recherches sur la Corée (CRC) qui, depuis sa fusion avec ceux sur la Chine et le Japon (UMR 8173 « Chine Corée Japon »), est devenu un pôle de recherches incontournable spécialisé sur l'Asie. Pour une meilleure compréhension de la situation des études coréennes dans les universités en France, il convient de distinguer deux types de cursus : la licence LLCER « études coréennes » est tournée vers l'enseignement généraliste articulant les cours de langue et de civilisations tandis que la licence LEA « Anglais/Coréen » met l'accent sur l'enseignement professionnalisant. La coexistence de ces formations permet de diversifier l'offre tout en attirant des profils variés de candidats, et ce faisant, contribue au développement des études coréennes. Leur « montée en puissance » en France aujourd'hui trouve une explication dans l'évolution des profils sociologiques des étudiants. Cette sociographie peut être analysée grâce aux dossiers de candidature déposés sur la plateforme nationale d'admission dans l'enseignement supérieur, le Parcoursup : ce sont en particulier le parcours scolaire, l'origine géographique du lycée sortant et la motivation. L'analyse de ces éléments parmi les étudiants admis en première année montre l'augmentation des profils possédant une bonne aptitude scolaire, issus de classes sociales moyenne voire aisée. Si cette tendance s'observe ces dernières années, il faudra poursuivre les mêmes analyses sur plusieurs années pour qu'elle soit confirmée. L'évolution dynamique des études coréennes en France est incontestable. On ne doit pas pour autant faire abstraction d'un certain nombre de problèmes qui se pose à moyen et à long termes, tels que le développement des manuels adéquats, le renforcement de l'offre pédagogique en master et la diversification active dans le domaine de recherches en coréanologie.","PeriodicalId":324853,"journal":{"name":"Societe d'Etudes Franco-Coreennes","volume":"45 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-08-31","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Societe d'Etudes Franco-Coreennes","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.18812/refc.2023.102.315.","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
S'appuyant sur les expénences d'enseignement à l'Université Paris Cité, l'auteur se propose de dresser l'état des lieux des études coréennes en France afin d'en dégager une réflexion constrnctive sur le devenir de ces dernières. L'attention se focalise d'abord sur l'histoire des études coréennes en tant que formation universitaire dont l'objectif est de restituer les conditions de son développement. En effet, les études coréennes ont connu une évolution rapide : depuis l'introduction du premier cours de coréen à la Sorbonne en 1956, on compte désormais sept universités offrant un cursus de coréen en LLCER (Langues, littératures et civilisations étrangères et régionales) et en LEA (Langues étrangères appliquées) ; et par ailleurs, de plus en plus d'établissements d'enseignement supérieurs ouvrent des cours de coréen. Le dynamisme s'observe également dans le domaine de la recherche comme l'atteste le renforcement du Centre de recherches sur la Corée (CRC) qui, depuis sa fusion avec ceux sur la Chine et le Japon (UMR 8173 « Chine Corée Japon »), est devenu un pôle de recherches incontournable spécialisé sur l'Asie. Pour une meilleure compréhension de la situation des études coréennes dans les universités en France, il convient de distinguer deux types de cursus : la licence LLCER « études coréennes » est tournée vers l'enseignement généraliste articulant les cours de langue et de civilisations tandis que la licence LEA « Anglais/Coréen » met l'accent sur l'enseignement professionnalisant. La coexistence de ces formations permet de diversifier l'offre tout en attirant des profils variés de candidats, et ce faisant, contribue au développement des études coréennes. Leur « montée en puissance » en France aujourd'hui trouve une explication dans l'évolution des profils sociologiques des étudiants. Cette sociographie peut être analysée grâce aux dossiers de candidature déposés sur la plateforme nationale d'admission dans l'enseignement supérieur, le Parcoursup : ce sont en particulier le parcours scolaire, l'origine géographique du lycée sortant et la motivation. L'analyse de ces éléments parmi les étudiants admis en première année montre l'augmentation des profils possédant une bonne aptitude scolaire, issus de classes sociales moyenne voire aisée. Si cette tendance s'observe ces dernières années, il faudra poursuivre les mêmes analyses sur plusieurs années pour qu'elle soit confirmée. L'évolution dynamique des études coréennes en France est incontestable. On ne doit pas pour autant faire abstraction d'un certain nombre de problèmes qui se pose à moyen et à long termes, tels que le développement des manuels adéquats, le renforcement de l'offre pédagogique en master et la diversification active dans le domaine de recherches en coréanologie.