« Les mots il suffit qu’on les aime » : les arts poétiques à l’Oulipo

Camille Bloomfield
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Abstract

Ars poetica et ars oulipiana Lorsqu’on remonte aux origines de l’expression « art poetique », on se souvient qu’en latin, « ars » avait notamment les sens d’« habilete acquise par l’etude ou par la pratique » et de « talent », s’opposant a la fois aux idees de natura, d’ingenium et de scientia. C’est de ce sens-la qu’est issu celui de « metier, profession », engendrant par la suite artifex. Le mot a ensuite servi a traduire le concept grec de tekhne, d’ou sa valeur de « traite », et c’est au terme de ce long processus qu’est nee la locution francaise « art poetique »1. Force est de le constater, ces semes de l’« habilete » et de la « technique » ont perdu de l’importance avec le temps. On les retrouve neanmoins, soit au sein de locutions figees comme « arts et metiers », soit sous la forme d’un debat esthetique qui, depuis l’Antiquite jusqu’au surrealisme, en passant par la querelle des Anciens et des Modernes, poserait la question ainsi : existe-t-il un « genie de l’artiste » ? Autrement dit, quelle part d’inspiration viendrait s’ajouter, chez un artiste, a cette faculte que l’on appelle parfois le talent, parfois l’habilete ? Dans ce debat, l’Oulipo a toujours pris tres clairement parti contre la toute-puissance de l’inspiration et pour le « travail », la « facture » de l’œuvre. L’artiste est percu par eux comme un artisan (des mots, des images), un homo faber. En effet, avant meme la creation du groupe, Raymond Queneau ecrivait deja dans Odile : « Le veritable inspire n'es
“爱文字就够了”:l ' oulipo的诗歌艺术
Ars poetica和Ars oulipiana显得更加»,«艺术”一词的起源可以追溯到拉丁语Ars»、«才记得当时的修正案包括«habilete后天通过研究或实践»和«»天赋,阻碍了既有自然的想法,d’ingenium scientia。“metier, profession”一词就是从这个意义上产生的,后来又产生了artifex。这个词后来被用来翻译希腊术语tekhne,意思是“条约”,在这个漫长过程的最后,法语短语“art poetique”诞生了。必须指出的是,随着时间的推移,这些“技能”和“技术”的种子已经失去了重要性。内有人初回到法国,要么figees短语作为艺术和织机»«,即形式美学进行辩论以来,l’Antiquite surrealisme止,从古代和现代的争吵,从而引起的问题:有没有一个艺术家»«神仙?换句话说,对于一个艺术家来说,什么样的灵感会被添加到这种有时被称为天赋,有时被称为能力的能力中?在这场辩论中,乌利波总是非常明确地反对灵感的全能,而支持“工作”,即工作的“发票”。他们认为艺术家是一个工匠(文字,图像),一个费伯人。事实上,甚至在这个团体成立之前,雷蒙德·奎诺就已经在《Odile》中写道:“真正的灵感不是
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