{"title":"Dysurbanité : énonciation et figures du seuil dans «Une brume si légère» de Sandrine Collette (2014)","authors":"Nathalie Vincent-Arnaud","doi":"10.58282/colloques.5311","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’imaginaire dystopique et l’imaginaire du polar se rencontrent regulierement a l’ecran comme dans les livres, et la nouvelle de Sandrine Collette « Une brume si legere », parue en 2014, se presente comme une illustration de plus de ce lien privilegie. L’auteur, dont le premier roman Des Nœuds d’acier (2013) a acquis tres tot des lettres de noblesse dans le domaine de la litterature policiere1 – alors qu’il avait ete concu a l’origine comme un « conte philosophique » –, franchit un seuil avec cette nouvelle qui affirme resolument la porosite des deux genres du polar et du recit d’anticipation. On ne tarde guere a identifier, dans l’envers du decor urbain ne de la misere rampante qui constitue le fond de tableau de la nouvelle, de nombreux elements de definition de la « polarville » selon Jean-Noel Blanc, lieu d’inscription par excellence du polar urbain. Ce lieu est en effet, comme l’illustration de couverture tend a le suggerer par la configuration spatiale qui s’y affiche2, celui d’une « urbanite perdue »3, la « ville obscure des laisses pour compte, [...] depecee par les puissants de ce monde qui l’observent depuis leurs miradors de verre et d’acier »4. Presents au sein du microcosme encaisse que montre l’image ou places en hauteur, le mirador, la tour de guet, l’œil de la domination des uns par les autres semblent avoir force de loi dans l’univers ainsi esquisse sur l’horizon d’attente du lecteur.En echo a cette illustration fondatrice, les quarante-trois pages de la nouv","PeriodicalId":167943,"journal":{"name":"Territoires du récit bref. De l'image dans la fiction à l'imaginaire en science-fiction","volume":"1 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-03-25","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Territoires du récit bref. De l'image dans la fiction à l'imaginaire en science-fiction","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.5311","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’imaginaire dystopique et l’imaginaire du polar se rencontrent regulierement a l’ecran comme dans les livres, et la nouvelle de Sandrine Collette « Une brume si legere », parue en 2014, se presente comme une illustration de plus de ce lien privilegie. L’auteur, dont le premier roman Des Nœuds d’acier (2013) a acquis tres tot des lettres de noblesse dans le domaine de la litterature policiere1 – alors qu’il avait ete concu a l’origine comme un « conte philosophique » –, franchit un seuil avec cette nouvelle qui affirme resolument la porosite des deux genres du polar et du recit d’anticipation. On ne tarde guere a identifier, dans l’envers du decor urbain ne de la misere rampante qui constitue le fond de tableau de la nouvelle, de nombreux elements de definition de la « polarville » selon Jean-Noel Blanc, lieu d’inscription par excellence du polar urbain. Ce lieu est en effet, comme l’illustration de couverture tend a le suggerer par la configuration spatiale qui s’y affiche2, celui d’une « urbanite perdue »3, la « ville obscure des laisses pour compte, [...] depecee par les puissants de ce monde qui l’observent depuis leurs miradors de verre et d’acier »4. Presents au sein du microcosme encaisse que montre l’image ou places en hauteur, le mirador, la tour de guet, l’œil de la domination des uns par les autres semblent avoir force de loi dans l’univers ainsi esquisse sur l’horizon d’attente du lecteur.En echo a cette illustration fondatrice, les quarante-trois pages de la nouv