{"title":"Scènes de la reconnaissance dans les Lais de Marie de France. Mémoire, identité, invention littéraire","authors":"M. Séguy","doi":"10.58282/colloques.6251","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Pour Francis DubostUne mere reconnait subitement sa fille qu’elle a abandonnee a sa naissance. Un roi reconnait dans un loup qu’il rencontre dans la foret une humanite qui l’attache a lui. Un jeune homme refuse de reconnaitre sa faiblesse et se condamne a mort, avec son amante. Des etres surnaturels reconnaissent immediatement celle ou celui qu’ils vont aimer alors qu’ils ne l’ont jamais vu(e). Une narratrice qui se nomme « Marie » en appelle a la reconnaissance des lecteurs / auditeurs presents et futurs. Tous les lais du recueil Harley 978 s’organisent autour d’une ou de plusieurs scenes de reconnaissance – ou de non-reconnaissance – toujours investies d’une importance decisive dans l’intrigue qui se deroule dans l’univers de fiction. L’importance de la reconnaissance se verifie egalement dans cette autre intrigue qui se joue au niveau de l’invention et de la narration des lais, telle qu’elle peut se lire, en particulier, dans les differents prologues et epilogues des textes du recueil. Dans cette intrigue metadiscursive, la reconnaissance est a la fois l’enjeu et l’objet de l’entreprise poetique. Il s’agit en effet pour l’instance auctoriale qui se nomme « Marie » dans le prologue de Guigemar de se faire reconnaitre de ses lecteurs / auditeurs presents et futurs : de ne pas s’oublier « en sun tens »1 (c’est la l’enjeu explicite de la composition des lais narratifs), en assurant la reconnaissance, dans le temps, de chansons entendues autrefois (objet declare, et maintes foi","PeriodicalId":109782,"journal":{"name":"Marie de France, en son temps","volume":"30 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-06-13","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Marie de France, en son temps","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6251","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Pour Francis DubostUne mere reconnait subitement sa fille qu’elle a abandonnee a sa naissance. Un roi reconnait dans un loup qu’il rencontre dans la foret une humanite qui l’attache a lui. Un jeune homme refuse de reconnaitre sa faiblesse et se condamne a mort, avec son amante. Des etres surnaturels reconnaissent immediatement celle ou celui qu’ils vont aimer alors qu’ils ne l’ont jamais vu(e). Une narratrice qui se nomme « Marie » en appelle a la reconnaissance des lecteurs / auditeurs presents et futurs. Tous les lais du recueil Harley 978 s’organisent autour d’une ou de plusieurs scenes de reconnaissance – ou de non-reconnaissance – toujours investies d’une importance decisive dans l’intrigue qui se deroule dans l’univers de fiction. L’importance de la reconnaissance se verifie egalement dans cette autre intrigue qui se joue au niveau de l’invention et de la narration des lais, telle qu’elle peut se lire, en particulier, dans les differents prologues et epilogues des textes du recueil. Dans cette intrigue metadiscursive, la reconnaissance est a la fois l’enjeu et l’objet de l’entreprise poetique. Il s’agit en effet pour l’instance auctoriale qui se nomme « Marie » dans le prologue de Guigemar de se faire reconnaitre de ses lecteurs / auditeurs presents et futurs : de ne pas s’oublier « en sun tens »1 (c’est la l’enjeu explicite de la composition des lais narratifs), en assurant la reconnaissance, dans le temps, de chansons entendues autrefois (objet declare, et maintes foi