{"title":"Le territoire des ogres","authors":"C. Coquio","doi":"10.58282/colloques.2150","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"« L’idee d’entamer un dialogue entre l’histoire et d’autres disciplines m’a toujours fascine. On a souvent tendance a penser l’histoire en tant que forteresse : ce n’est pas une forteresse, mais un aeroport ». Carlo Ginzburg. « Les contraintes invisibles »1Comme le dit l’avertissement qui precede2, les contributeurs de ce dossier ont commence par echanger trois jours durant sur le theme « Litterature et Histoire en debats », autour d’un argumentaire dont on trouvera ici le texte. Je ne souhaite pas ici reexposer en detail une donne contemporaine que tous ont en tete – voire qui nous entete un peu avec ses allures de chiasme : en litterature un retour de l’histoire qui claironne presque son grave principe de realite apres un siecle de modernites et post-modernites, autoreferentialites et textualites, ou autres « demons de la theorie » a present fatigues par le surmenage ; en histoire une entree en litterature sur fond de science qui doute en claironnant presque elle aussi, ou du moins une ecriture subjective assumee : postures litteraires et memorielles, jeux narratifs ou fictionnels, reprise critique de savoirs pretes a la litterature, micro-histoires tournant a l’ego-histoire ou a l’histoire familiale. Ici et la, usages croises du « document » et du « temoignage », brouillages sauvages ou savants entre « texte » et « document », rencontres reelles ou quiproquos assumes sous le signe d’une « verite » qui tourne au sphinx d’epoque, mais un sphinx a tete de Janus : « historienn","PeriodicalId":335860,"journal":{"name":"Littérature et histoire en débats","volume":"6 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-10-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Littérature et histoire en débats","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.2150","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
« L’idee d’entamer un dialogue entre l’histoire et d’autres disciplines m’a toujours fascine. On a souvent tendance a penser l’histoire en tant que forteresse : ce n’est pas une forteresse, mais un aeroport ». Carlo Ginzburg. « Les contraintes invisibles »1Comme le dit l’avertissement qui precede2, les contributeurs de ce dossier ont commence par echanger trois jours durant sur le theme « Litterature et Histoire en debats », autour d’un argumentaire dont on trouvera ici le texte. Je ne souhaite pas ici reexposer en detail une donne contemporaine que tous ont en tete – voire qui nous entete un peu avec ses allures de chiasme : en litterature un retour de l’histoire qui claironne presque son grave principe de realite apres un siecle de modernites et post-modernites, autoreferentialites et textualites, ou autres « demons de la theorie » a present fatigues par le surmenage ; en histoire une entree en litterature sur fond de science qui doute en claironnant presque elle aussi, ou du moins une ecriture subjective assumee : postures litteraires et memorielles, jeux narratifs ou fictionnels, reprise critique de savoirs pretes a la litterature, micro-histoires tournant a l’ego-histoire ou a l’histoire familiale. Ici et la, usages croises du « document » et du « temoignage », brouillages sauvages ou savants entre « texte » et « document », rencontres reelles ou quiproquos assumes sous le signe d’une « verite » qui tourne au sphinx d’epoque, mais un sphinx a tete de Janus : « historienn