{"title":"Du chien confident à l’animal sujet de conscience ‑ Alice Ferney, Dans la guerre","authors":"Sophie Milcent-Lawson","doi":"10.58282/colloques.5380","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans son roman intitule Dans la guerre et paru chez Actes Sud en 2003, Alice Ferney accorde a un chien un role de protagoniste. Prince est le colley du personnage principal, Jules Chabredoux, paysan du Sud-ouest et jeune marie, envoye au front en 14. On se propose dans cette etude d’examiner par quels choix narratifs et enonciatifs l’auteur tente de rendre compte du vecu du chien autrement que par le recours a l’artifice anthropomorphisant qui aurait consiste a faire de lui un locuteur, c’est-a-dire a lui donner purement et simplement la parole.On abordera d’abord les traces d’un point de vue animal suggere par le truchement d’un effacement enonciatif et d’ambiguites sur la source de l’enonciation. On examinera ensuite comment le role d’allocutaire assigne au chien dessine en creux ses « reponses » dans les discours que les hommes lui adressent, quand bien meme celles-ci releveraient d’une communication non verbale. Enfin, on analysera selon quelles modalites le personnage du chien se trouve eleve au rang de centre focal de la narration, faisant de Prince non pas un locuteur, mais un enonciateur1, source de comptes rendus de perception et de pensees representees integres a la narration. On s’attachera ainsi a montrer comment en resulte un effet-point de vue qui fait de l’animal un sujet d’enonciation, et par la-meme, un sujet de conscience. 1. Effacement et flou enonciatifs au service d’un point de vue animal embryonnaireLe point de vue du chien se manifeste d’abord textuelle","PeriodicalId":243234,"journal":{"name":"La parole aux animaux. Conditions d’extension de l’énonciation","volume":"9 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-04-29","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"La parole aux animaux. Conditions d’extension de l’énonciation","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.5380","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
Dans son roman intitule Dans la guerre et paru chez Actes Sud en 2003, Alice Ferney accorde a un chien un role de protagoniste. Prince est le colley du personnage principal, Jules Chabredoux, paysan du Sud-ouest et jeune marie, envoye au front en 14. On se propose dans cette etude d’examiner par quels choix narratifs et enonciatifs l’auteur tente de rendre compte du vecu du chien autrement que par le recours a l’artifice anthropomorphisant qui aurait consiste a faire de lui un locuteur, c’est-a-dire a lui donner purement et simplement la parole.On abordera d’abord les traces d’un point de vue animal suggere par le truchement d’un effacement enonciatif et d’ambiguites sur la source de l’enonciation. On examinera ensuite comment le role d’allocutaire assigne au chien dessine en creux ses « reponses » dans les discours que les hommes lui adressent, quand bien meme celles-ci releveraient d’une communication non verbale. Enfin, on analysera selon quelles modalites le personnage du chien se trouve eleve au rang de centre focal de la narration, faisant de Prince non pas un locuteur, mais un enonciateur1, source de comptes rendus de perception et de pensees representees integres a la narration. On s’attachera ainsi a montrer comment en resulte un effet-point de vue qui fait de l’animal un sujet d’enonciation, et par la-meme, un sujet de conscience. 1. Effacement et flou enonciatifs au service d’un point de vue animal embryonnaireLe point de vue du chien se manifeste d’abord textuelle