{"title":"Perception, mémoire et apprentissage","authors":"Fernand Gobet","doi":"10.3917/dbu.gobet.2011.01.0091","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"1. Les theories axees sur le talent predisent que les sportifs de pointe possedent des mecanismes neuraux plus efficients. Cependant, les donnees empiriques ne montrent pas de correlation entre les habiletes perceptives de base et le niveau d’expertise lorsque les tâches n’ont pas de lien avec le domaine. Il n’y pas de correlation non plus en ce qui concerne les temps de reaction. 2. La pratique d’un sport peut avoir des consequences enormes sur l’anatomie et la physiologie des sportifs. Le role de facteurs genetiques est âprement discute dans la litterature. 3. Il existe des differences importantes entre experts et novices au niveau de la perception complexe avec du materiel lie au domaine d’expertise. Typiquement, les mouvements oculaires des experts sont diriges plus rapidement vers les aspects importants de la situation. 4. La recherche sur la memoire deliberee a montre que l’emploi de procedes mnemotechniques peut considerablement ameliorer les performances. En particulier, avec la memoire des chiffres, les connaissances semantiques et l’emploi de structures de retrait ont permis d’obtenir des resultats juges auparavant impossibles. 5. Un grand nombre de travaux ont ete conduits sur la memoire non deliberee des experts. Plusieurs techniques ont ete developpees pour identifier les chunks employes par les experts, en particulier avec le jeu d’echecs. En general, ces resultats confortent les predictions de la theorie des chunks. 6. Simon et Gilmartin (1973) ont propose qu’il faille acquerir au moins 50 000 chunks en MLT pour devenir un expert. Plus recemment, les resultats de simulations par ordinateur effectuees par Gobet et Simon (2000) suggerent que ce nombre est insuffisant et qu’il faille au moins 300 000 chunks. 7. Les experts maintiennent un petit avantage sur les non-experts avec du materiel aleatoire appartenant au domaine d’expertise, bien que cet avantage soit beaucoup plus petit qu’avec du materiel pourvu de sens. 8. Les schemas acquis par les experts leur permettent d’anticiper les actions. 9. La theorie de la pratique deliberee propose que, pour obtenir un haut niveau d’expertise, il faille avoir recours a un type de pratique particulier caracterise par une tâche bien definie, la possibilite de repetition et la presence de feed-back permettant de corriger les erreurs. Les donnees empiriques suggerent que la pratique deliberee est necessaire, mais non suffisante, pour devenir un expert. 10. Dans la grande majorite des domaines, les progres sont rapides au depart et plus lents par la suite, avec des rendements decroissants. Quand les resultats decrivent une ligne droite avec des coordonnees logarithmiques, on parle de loi de puissance. 11. Il n’y a que peu de transfert entre differents domaines d’expertise. Le transfert n’est possible que lorsqu’il y a un chevauchement entre les composantes de deux domaines. Certains individus semblent etre en mesure de violer cette loi et font preuve de hauts niveaux d’expertise dans des domaines apparemment deconnectes.","PeriodicalId":196430,"journal":{"name":"Psychologie du talent et de l’expertise","volume":"1796 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2011-11-09","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Psychologie du talent et de l’expertise","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/dbu.gobet.2011.01.0091","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
Abstract
1. Les theories axees sur le talent predisent que les sportifs de pointe possedent des mecanismes neuraux plus efficients. Cependant, les donnees empiriques ne montrent pas de correlation entre les habiletes perceptives de base et le niveau d’expertise lorsque les tâches n’ont pas de lien avec le domaine. Il n’y pas de correlation non plus en ce qui concerne les temps de reaction. 2. La pratique d’un sport peut avoir des consequences enormes sur l’anatomie et la physiologie des sportifs. Le role de facteurs genetiques est âprement discute dans la litterature. 3. Il existe des differences importantes entre experts et novices au niveau de la perception complexe avec du materiel lie au domaine d’expertise. Typiquement, les mouvements oculaires des experts sont diriges plus rapidement vers les aspects importants de la situation. 4. La recherche sur la memoire deliberee a montre que l’emploi de procedes mnemotechniques peut considerablement ameliorer les performances. En particulier, avec la memoire des chiffres, les connaissances semantiques et l’emploi de structures de retrait ont permis d’obtenir des resultats juges auparavant impossibles. 5. Un grand nombre de travaux ont ete conduits sur la memoire non deliberee des experts. Plusieurs techniques ont ete developpees pour identifier les chunks employes par les experts, en particulier avec le jeu d’echecs. En general, ces resultats confortent les predictions de la theorie des chunks. 6. Simon et Gilmartin (1973) ont propose qu’il faille acquerir au moins 50 000 chunks en MLT pour devenir un expert. Plus recemment, les resultats de simulations par ordinateur effectuees par Gobet et Simon (2000) suggerent que ce nombre est insuffisant et qu’il faille au moins 300 000 chunks. 7. Les experts maintiennent un petit avantage sur les non-experts avec du materiel aleatoire appartenant au domaine d’expertise, bien que cet avantage soit beaucoup plus petit qu’avec du materiel pourvu de sens. 8. Les schemas acquis par les experts leur permettent d’anticiper les actions. 9. La theorie de la pratique deliberee propose que, pour obtenir un haut niveau d’expertise, il faille avoir recours a un type de pratique particulier caracterise par une tâche bien definie, la possibilite de repetition et la presence de feed-back permettant de corriger les erreurs. Les donnees empiriques suggerent que la pratique deliberee est necessaire, mais non suffisante, pour devenir un expert. 10. Dans la grande majorite des domaines, les progres sont rapides au depart et plus lents par la suite, avec des rendements decroissants. Quand les resultats decrivent une ligne droite avec des coordonnees logarithmiques, on parle de loi de puissance. 11. Il n’y a que peu de transfert entre differents domaines d’expertise. Le transfert n’est possible que lorsqu’il y a un chevauchement entre les composantes de deux domaines. Certains individus semblent etre en mesure de violer cette loi et font preuve de hauts niveaux d’expertise dans des domaines apparemment deconnectes.