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Abstract
Hassan Musa est ne en 1951 au Soudan. Il est aujourd’hui installe dans les environs de Nimes. Ses œuvres tissees et calligraphiees ont ete exposees dans de nombreux musees et galeries : il a ainsi compte parmi les artistes selectionnes pour l’exposition Africa Remix qui s’est tenue en 2005 au Centre Pompidou. Il est egalement l’auteur de plusieurs textes theoriques consacres au champ de l’art africain contemporain. AT : Nous proposons de lire, en guise d’introduction, un extrait de votre texte « Qui a invente les Africains ? » paru dans Les Temps Modernes en 2002 :Ces lignes sont loin d’epuiser la complexite de la machine a fabriquer des Africains. Quand je dis « machine », l’image qui me vient a l’esprit est l’image d’une drole de machine que l’on a montee, dans l’urgence du marche, a l’image de ces machines suicidaires que le sculpteur suisse Jean Tinguely construisait au debut des annees 60. Des machines-sculpture motorisees qui font trois petits tours et puis s’autodetruisent. Mais, a la difference des machines suicidaires de Tinguely, quand la machine a fabriquer les Africains engage un processus d’autodestruction, elle entraine les Africains avec elle. Ce fut le cas d’une certaine machine baptisee « l’Etat-nation » qui s’est reduite a « l’Etat-ethnie » (en Somalie, au Rwanda, au Liberia, au Congo, etc.). Ce fut aussi le cas de la machine baptisee « echange economique » qui se metamorphosa en dette, ou encore la machine « cooperation » qui devint ingerence et corruption