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Abstract
Ce texte analyse l’engagement des enseignants d’un établissement situé en milieu difficile dans leurs efforts de mise en cohérence de leurs missions d’enseignement et de socialisation des élèves. Pour bien mesurer les tenants des incompréhensions et des affrontements qui apparaissent entre élèves et enseignants, l’auteur s’interroge sur les modalités mêmes de l’apprentissage au sein des classes. Il montre que non seulement la situation d’enseignement est une coconstruction d’acteurs au statut différent, des adultes et des élèves, mais aussi que ce travail d’acteurs en interrelation dans la classe peut tout autant être analysé comme la recherche d’un accord entre des mondes au départ très étrangers les uns aux autres. Si les enseignants et les élèves ne visent pas toujours les mêmes objectifs, il est toutefois possible d’affirmer qu’ils tentent, de manière volontaire, d’établir entre eux des procédures de stabilisation de la situation. Bien plus, on peut considérer que les équilibres découverts ou non dans les situations d’enseignement contribuent à mettre ou à ne pas mettre de l’ordre au niveau de l’établissement, l’ordre dans l’établissement étant fortement dépendant de l’accord (et du partage) des normes et des procédures entre adultes et élèves. Construire favorablement la situation d’apprentissage, c’est d’abord s’accorder sur un partage de normes et la mise en place de procédures qui ne vont pas de soi. Il serait faux de l’ignorer comme de ne pas constater que ce travail n’est pas seulement un effort des enseignants mais un effort partagé entre élèves et enseignants, chacun avec ses ressources.