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Abstract
La machine oubliee de Michaux « Penser ! Plutot agir sur ma machine a etre (et a penser) pour me trouver en situation de penser nouvellement, d’avoir des possibilites de penser vraiment neuves. Dans ce sens, je voudrais avoir fait de la pensee experimentale. J’en ai conscience, c’est surtout un “je voudrais”1 », ecrit Henri Michaux dans Passages. Limpide et contradictoire, cette declaration revele l’importance pour Michaux de penser, et plus precisement, d’etablir un dispositif experimental qui produirait une pensee inedite « bouleversant ainsi la notion meme de « litterature » et ses genres preetablis2 ». Mais ou se cache le poete, l’ecrivain, le peintre ? Il dejoue les cadres, et contre toute attente, s’impose ici comme penseur, et surtout comme machiniste, technicien de sa propre machine interieure.On retient souvent de cette phrase de Michaux l’expression de « pensee experimentale3 », mais rares sont ceux qui analysent cette « machine a etre et a penser », hapax pourtant interessant dans la recherche esthetique et metaphysique d’Henri Michaux. Independamment de sa propre volonte, une machine viendrait faconner son etre et son penser. « Il n’est pas un moi, il n’est pas dix moi, il n’est pas de moi, moi n’est qu’une position d’equilibre »(I, Plume, p. 663), ecrit Michaux dans sa postface de Plume. La machine a etre et a penser souleve elle aussi la question complexe ces « moi » et de cette position d’equilibre « entre mille autres disponibles ».Michaux machiniste4? Comment