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Abstract
Tout lecteur s’approprie le contenu d’un texte qu’il integre dans sa structure receptive, constituee par sa personnalite propre et par l’episteme de son temps. Une alchimie s’instaure entre le texte produit par l’auteur et le texte lu par un individu, entre l’emetteur et le recepteur. In fine, il y aura autant d’avatars d’un texte qu’il y aura de prises de sens. Le lecteur participe donc de l’actualisation d’un texte, comme le souligne Umberto Eco dans Lector in fabula. Cette inevitable multiplicite de lectures s’explique aussi par la polysemie, label de tout grand texte d’auteur. Le texte est rarement le reflet de l’intention premiere de l’auteur, qui « est ecrit » autant qu’il ecrit. Par sa plume passe a son insu une foule d’elements qu’il ne controle pas forcement. Or, le traducteur est un lecteur particulier, un lecteur de metier qui se doit, ou se devrait, de privilegier une reception et une recreation polysemiques, faute de quoi sa traduction serait une prise de sens personnelle et donc reductrice. Trois « intentions » de base : l’intentio auctoris, l’intentio operis et l’intentio lectoris tissent donc la trame subtile du « texte final ». Mais, dans le cas du lecteur-traducteur, le troisieme parametre (intentio lectoris) est l’ecueil majeur a eviter a tout prix.