{"title":"Comment accéder au langage autobiographique ? L’exemple d’Alain Robbe-Grillet","authors":"Angelika Corbineau-Hoffmann","doi":"10.58282/colloques.1963","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Parmi les differents langages actifs en litterature, il en est un qui, des que l’on essaie de le scruter, semble se soustraire a toute tentative soit de description, soit de definition – le langage autobiographique. Genre hautement hybride, aussi bien litteraire que pragmatique, l’autobiographie, comme le mot l’indique, retrace les stades d’une vie racontee par celui ou celle qui l’a reellement vecue. Cette definition elementaire renvoie au theoricien le plus connu du genre, Philippe Lejeune, qui en deduit ce qu’il appelle le « pacte autobiographique » : l’identite entre l’auteur, le narrateur et le personnage principal.1 Par son caractere non-fictif, l’autobiographie occupe, parmi les genres litteraires narratifs, une place a part. Nous autres chercheurs en litterature sommes habitues a travailler sur des recits de fiction, si bien que l’autobiographie en tant que recit factuel risque de nous echapper. Si toutefois nous la prenons en consideration, c’est souvent pour en extraire des informations sur la vie de l’auteur, car depuis Rousseau au plus tard, l’autobiographie reclame, pour ce qu’elle raconte, l’authenticite sine qua non. Dans le cadre d’un sujet comme le notre, l’acces au langage, un genre comme l’autobiographie ne semble guere meriter notre attention : son langage, documentaire et pragmatique en premier lieu, poursuit une orientation purement referentielle, si bien que la question concernant sa specificite eventuelle risque de provoquer une reponse negative, et la","PeriodicalId":346891,"journal":{"name":"La conquête de la langue","volume":"65 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2013-06-26","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"La conquête de la langue","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.1963","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Parmi les differents langages actifs en litterature, il en est un qui, des que l’on essaie de le scruter, semble se soustraire a toute tentative soit de description, soit de definition – le langage autobiographique. Genre hautement hybride, aussi bien litteraire que pragmatique, l’autobiographie, comme le mot l’indique, retrace les stades d’une vie racontee par celui ou celle qui l’a reellement vecue. Cette definition elementaire renvoie au theoricien le plus connu du genre, Philippe Lejeune, qui en deduit ce qu’il appelle le « pacte autobiographique » : l’identite entre l’auteur, le narrateur et le personnage principal.1 Par son caractere non-fictif, l’autobiographie occupe, parmi les genres litteraires narratifs, une place a part. Nous autres chercheurs en litterature sommes habitues a travailler sur des recits de fiction, si bien que l’autobiographie en tant que recit factuel risque de nous echapper. Si toutefois nous la prenons en consideration, c’est souvent pour en extraire des informations sur la vie de l’auteur, car depuis Rousseau au plus tard, l’autobiographie reclame, pour ce qu’elle raconte, l’authenticite sine qua non. Dans le cadre d’un sujet comme le notre, l’acces au langage, un genre comme l’autobiographie ne semble guere meriter notre attention : son langage, documentaire et pragmatique en premier lieu, poursuit une orientation purement referentielle, si bien que la question concernant sa specificite eventuelle risque de provoquer une reponse negative, et la