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Abstract
L’importance de la figure royale dans la litterature francaise naissante reflete naturellement celle qu’elle occupait dans les societes qui la produisirent : meme quand le roi n’est pas protagoniste du recit ou il apparait, son nom seul suffit a evoquer l’empire qu’il exerce sur l’ensemble d’un espace fictionnel dont il est souvent a la fois le dirigeant supreme et la figure de proue.Trois rois et trois noms dominent ainsi le xiie siecle et tracent, pour rester dans des lignes assez generales, trois periodes litteraires : Charlemagne incarne l’epopee telle qu’elle se fixe a l’ecrit au debut du siecle ; Alexandre resume a lui seul la mode des romans antiques qui s’empare du monde francophone dans les annees 1140 et 1150 ; le personnage d’Arthur enfin les egale en notoriete au cours des dernieres decennies du siecle dans le sous-genre du roman breton. Ces trois personnages ont deja fait l’objet de nombreuses etudes1, en particulier celles de Dominique Boutet.Ces etudes ont montre l’evolution generale du traitement de la figure royale au cours du siecle. Il s’ouvre en effet avec une œuvre, La Chanson de Roland (1100), dans laquelle « l’image royale est a son plus haut degre2 » sous les traits de Charlemagne, un roi juste, brave, reflechi, autoritaire et soutenu par Dieu, une image que conforte meme une chanson fragmentaire comme Gormont et Isembart ou une autre partiellement humoristique comme Le Pelerinage de Charlemagne (1140). Cette perspective ideologique particulierement la