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Abstract
Si les meurtres familiaux ne sont pas les actes les plus fréquents dans le registre de la violence au sein de la famille, et heureusement, ils n’en constituent pas moins des exemples paradigmatiques de la violence à l’adolescence, illustrant aussi bien la violence de l’adolescent que celle de l’adolescence. Ces meurtres ne sont pas la réalisation de fantasmes, mais plutôt le meurtre d’un fantasme œdipien. Ils traduisent un fonctionnement narcissique, celui de l’adolescent mais aussi celui de sa famille. Partant du cas d’un adolescent âgé d’une vingtaine d’années au moment où il a commis ses crimes, je souhaite discuter l’idée selon laquelle l’acte meurtrier intra familial est très souvent d’abord l’expression d’une difficulté à se séparer — physiquement, mais surtout psychiquement —, des autres membres de sa famille au moment de l’adolescence. Cette difficulté confine à l’impasse quant à la possibilité de se subjectiver. Ce crime de sang est aussi le signe d’une impossibilité à élaborer psychiquement les transformations pubertaires, sur fond d’impuissance à se venir en aide soi-même. Le rôle de l’environnement est prévalent dans ce type de crime, dans la mesure où le fonctionnement psychique familial est très souvent organisé sur le mode de l’indifférenciation, de l’incestualité.