{"title":"Le corps en lecture publique : techniques et « re-physication de la pensée »","authors":"J. Barda","doi":"10.58282/colloques.6404","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"L’image que fournit alors le poete, lisant, de lui-meme, ne peut etre que singuliere, au mieux captivante. Et cela meme s’il lit « mal » ! Qu’importe en effet, car vient s’inscrire, a cet instant precis, l’image cruciale, bonne ou mauvaise, mais a tout le moins toujours revelatrice, de son ecartelement entre les feuillets, le texte, son texte, qu’il tient devant lui, et l’obligation dans laquelle il se trouve, precisement, d’avoir a l’en arracher, afin, a haute voix, de le dire, de le communiquer et de le projeter – en lui en sus –, a decouvert tres nu1.Debout au pupitre, assis sur une chaise, derriere la table, a genoux, en marchant, couche, de dos dans le noir, dans un coin de la salle, le corps est une composante majeure de l’acte poetique dans les lectures publiques et les performances2. En France, la lecture de poesie entretient parfois un rapport tres permeable avec la « performance » ou le « happening » au point parfois de s’y confondre, si bien que tres souvent lorsqu’il s’agit d’evenements culturels, les mentions de « Poesie-Performance » ou « Performance-poetique » font flores. Si cela peut s’expliquer par des raisons « institutionnelles » ou « politiques » associees aux lieux ou se deroulent aujourd’hui ces lectures – centre d’art, musee, salle de concert, universites ou encore cafes – ce brouillage terminologique3 s’explique aussi par des elements contextuels et historiques. Tout d’abord, le developpement des lectures de poesie dans les annees 1960 fut concomitan","PeriodicalId":280500,"journal":{"name":"Écrivains en performances","volume":"23 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2019-11-04","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Écrivains en performances","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.6404","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
L’image que fournit alors le poete, lisant, de lui-meme, ne peut etre que singuliere, au mieux captivante. Et cela meme s’il lit « mal » ! Qu’importe en effet, car vient s’inscrire, a cet instant precis, l’image cruciale, bonne ou mauvaise, mais a tout le moins toujours revelatrice, de son ecartelement entre les feuillets, le texte, son texte, qu’il tient devant lui, et l’obligation dans laquelle il se trouve, precisement, d’avoir a l’en arracher, afin, a haute voix, de le dire, de le communiquer et de le projeter – en lui en sus –, a decouvert tres nu1.Debout au pupitre, assis sur une chaise, derriere la table, a genoux, en marchant, couche, de dos dans le noir, dans un coin de la salle, le corps est une composante majeure de l’acte poetique dans les lectures publiques et les performances2. En France, la lecture de poesie entretient parfois un rapport tres permeable avec la « performance » ou le « happening » au point parfois de s’y confondre, si bien que tres souvent lorsqu’il s’agit d’evenements culturels, les mentions de « Poesie-Performance » ou « Performance-poetique » font flores. Si cela peut s’expliquer par des raisons « institutionnelles » ou « politiques » associees aux lieux ou se deroulent aujourd’hui ces lectures – centre d’art, musee, salle de concert, universites ou encore cafes – ce brouillage terminologique3 s’explique aussi par des elements contextuels et historiques. Tout d’abord, le developpement des lectures de poesie dans les annees 1960 fut concomitan