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Abstract
Pour aborder la question d’un eventuel rapport entre art poetique et art d’aimer chez Valery, j’ai choisi de concentrer mon attention sur une figure particuliere, celle de Narcisse, en cherchant a etudier comment ce personnage, qui parcourt l’œuvre de Valery, etablit un lien inedit entre l’art poetique valeryen et une forme singuliere d’erotisme. L’œuvre de Paul Valery se caracterise en effet par l’importance quantitative des textes theoriques, des Cahiers aux essais plus connus (Tel Quel, Variete). Valery est d’ailleurs (quantitativement) davantage un critique, un theoricien de la poesie, qu’un poete. Il est egalement considere comme l’inventeur de la poetique moderne, puisque le cours de Poetique du College de France a ete cree a son intention. La theorie poetique de Valery offre un premier point commun flagrant avec le principe meme d’ « art poetique », puisque Valery insiste, dans tous ses textes theoriques, sur le travail du poete, s’inscrivant systematiquement en faux contre l’idee d’inspiration poetique : L’exercice de la poesie laborieuses m’a accoutume a considerer tous discours et toute ecriture, comme un etat d’un travail […] ; et ce travail meme comme ayant une valeur propre1. On rejoint donc ici la definition stricte de l’art poetique comme savoir-faire, comme technique. On touche egalement a une question presente dans l’Ars Amatoria d’Ovide : celle de la tension entre ars et ingenium, artisanat et inspiration. Mais cette conception de la poesie comme technique,