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Abstract
Bien avant l’époque des Lumières, l’écriture épistolaire se montre dépendante de matériaux, s’inscrit dans une matérialité qui lui est propre à bien des titres, que ce soit par ses codes spécifiques, mais aussi par la fréquente intrusion de la matérialité de l’écriture au sein du discours épistolaire1. La présente étude vise à montrer comment cela transparaît en Angleterre au XVIIIe siècle. Elle s’appuie sur deux corpus épistolaires complémentaires. Le premier est constitué des 88 manuels épistolaires publiés outre-Manche au cours du XVIIIe siècle, qui proposent des modèles de lettres mais aussi des conseils sur la manière de rédiger des missives, parmi lesquels figurent un certain nombre de mentions spécifiques à notre objet d’étude. Le second corpus, moins exhaustif celui-là, sera formé de lettres manuscrites anglaises examinées à la Newport Reference Library au Pays de Galles, à la British Library à Londres et à la Bodleian Library à Oxford, comprenant les lettres d’épistoliers quelque peu connus (Mary Delany, William Gilpin) ou totalement méconnus, qui fournissent un regard complémentaire sur la matérialité de l’écriture britannique de l’époque. Ainsi, on verra tout d’abord comment la théorie épistolaire pose des éléments matériels essentiels à la production d’une lettre de qualité en Angleterre au XVIIIe siècle. Dans un deuxième temps, on constatera que la pratique épistolaire met en avant d’autres éléments matériels négligés par la théorie. Enfin, on considèrera la manière dont la matérialité de l’écriture transparaît souvent dans d’autres aspects d’un métadiscours épistolaire dans lequel il est parfois difficile de mesurer la distance entre sincérité et mise en scène du moi.