{"title":"LA MÉMOIRE HISTORIQUE EN ESPAGNE, OU LE DROIT SAISI PAR LA POLITIQUE","authors":"Arnaud Martin","doi":"10.7202/1071135ar","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Le 29 aout 2018, le president du gouvernement espagnol Pedro Sanchez annonca la creation d’une commission de la verite sur les crimes commis durant la guerre civile et la dictature franquiste. Ainsi devait prendre officiellement fin la politique d’impunite et d’amnesie politique imposee au peuple espagnol au lendemain de la mort du general Franco par la loi du 15 octobre 1977, confirmee trente ans plus tard par la loi du 26 decembre 2007, comme contrepartie des mesures d’amnistie prises en faveur des condamnes politiques et comme prix a payer pour assurer la reussite du processus consensuel de transition democratique. La memoire historique qui avait ete refusee aux Espagnols allait pouvoir devenir realite. La commission s’inscrit de facon originale dans la logique de la justice transitionnelle. En effet, l’elaboration de la verite historique annoncee par Pedro Sanchez a pour but, non pas d’assurer la transition democratique et la pacification d’une societe postconflictuelle, mais de prevenir la « deconsolidation » democratique a laquelle pourraient conduire la non-reconnaissance des torts subis par les victimes du franquisme et l’impossibilite de l’Espagne – notamment de la droite – a tourner la page du franquisme.","PeriodicalId":354270,"journal":{"name":"Les ateliers de l'éthique","volume":"104 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"1900-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Les ateliers de l'éthique","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1071135ar","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Le 29 aout 2018, le president du gouvernement espagnol Pedro Sanchez annonca la creation d’une commission de la verite sur les crimes commis durant la guerre civile et la dictature franquiste. Ainsi devait prendre officiellement fin la politique d’impunite et d’amnesie politique imposee au peuple espagnol au lendemain de la mort du general Franco par la loi du 15 octobre 1977, confirmee trente ans plus tard par la loi du 26 decembre 2007, comme contrepartie des mesures d’amnistie prises en faveur des condamnes politiques et comme prix a payer pour assurer la reussite du processus consensuel de transition democratique. La memoire historique qui avait ete refusee aux Espagnols allait pouvoir devenir realite. La commission s’inscrit de facon originale dans la logique de la justice transitionnelle. En effet, l’elaboration de la verite historique annoncee par Pedro Sanchez a pour but, non pas d’assurer la transition democratique et la pacification d’une societe postconflictuelle, mais de prevenir la « deconsolidation » democratique a laquelle pourraient conduire la non-reconnaissance des torts subis par les victimes du franquisme et l’impossibilite de l’Espagne – notamment de la droite – a tourner la page du franquisme.