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Abstract
Gardons-nous de faire de la litterature chinoise un simple pluriel de la litterature europeenne1. L’evolution de la revue Jintian [Aujourd’hui] est a cet egard revelatrice : fondee par les poetes Bei Dao et Mang Ke a Beijing en decembre 1978, au moment du Mouvement pour la Democratie qui reclamait la « cinquieme modernisation », interdite apres neuf numeros et quatre hors-serie, en 1980, elle renait a Oslo en 1990, a l’initiative des poetes en exil, et devient une revue d’avant-garde internationale, « une revue en “langue chinoise” – non pas une revue de litterature “chinoise” – qui subvertit un systeme de reference centre sur la nation2 ». Subvertir le principe national, c’est aussi ne pas rapporter a la division actuelle des mondes chinois la question de la litterature face a l’histoire, bien qu’il y ait, certes, des memoires specifiques correspondant a des ancrages geopolitiques distincts – le continent, Hong-Kong, Taiwan, la diaspora, l’exil3. Gardons-nous aussi de faire de l’historiographie chinoise un mode d’ecriture de l’histoire essentiellement different de l’historiographie occidentale. L’historiographie comparee4, qui tend a polariser les traditions chinoise5 et grecque, en revenant aux origines antiques de l’ecriture de l’histoire, est peu valide sur la periode contemporaine chinoise, qui a vu s’imposer tout au long du vingtieme siecle mais surtout depuis les annees 1980 une historiographie en rupture avec la tradition et rejetant comme « impressionnistes » et « li