{"title":"Chapitre 20. Choix et structure de financement","authors":"Aswath Damodaran","doi":"10.3917/dbu.damod.2006.01.0841","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Dans ce chapitre, nous avons examine comment les firmes modifiaient leurs ratios d’endettement en faveur du ratio optimal et comment elles determinaient les instruments de financement appropries a utiliser dans le but de financer les actifs existants et les nouveaux investissements de l’entreprise.Certaines firmes qui sont sous ou surendettees peuvent choisir de ne pas modifier leurs ratios d’endettement en faveur du niveau optimal. Il peut en etre ainsi parce que les firmes n’adoptent pas l’objectif de maximisation de valeur de l’entreprise sous-jacent a l’adoption des ratios d’endettement optimaux ou bien parce qu’elles estiment que les couts de deplacement vers l’optimum surpassent les avantages procures par un niveau d’endettement optimal. Les firmes qui decident de modifier leurs structures de financement peuvent le faire de facon progressive ou rapidement. Les firmes sont plus susceptibles de modifier leurs structures de financement rapidement s’il existe une pression externe sur l’entreprise en faveur de cette modification. Pour les firmes sous-endettees, cette pression prend la forme de la possibilite d’acquisitions hostiles, alors que pour les firmes surendettees, la menace est la defaillance et la faillite. Les firmes qui ne sont pas soumises a cette pression externe du changement disposent du luxe de pouvoir modifier leurs ratios d’endettement vers le niveau optimal, de facon progressive.Les firmes peuvent modifier leurs ratios d’endettement de quatre facons. Elles peuvent restructurer leur capital, sur les bases des investissements d’ores et deja existants, en utilisant de nouvelles dettes pour reduire les fonds propres ou bien en ayant recours a de nouveaux fonds propres pour rembourser une partie de la dette. Elles peuvent egalement se separer des actifs existants (par des operations de cession d’actifs, appelees operation de desinvestissement) et utiliser les liquidites ainsi obtenues pour reduire les fonds propres ou rembourser la dette. Elles peuvent investir dans de nouveaux projets et financer ces investissements, de facon disproportionnee, par de la dette ou des fonds propres. Enfin, elles peuvent augmenter ou diminuer la part des benefices qu’elles distribuent aux actionnaires sous la forme de dividendes ou par le biais d’operations de rachat d’actions. Pour choisir entre ces alternatives, les firmes ont a determiner quelle doit etre la vitesse du changement dans le ratio d’endettement, en fonction de leur besoin, quelle est la qualite des nouveaux investissements et quel est le potentiel de liquidation sur le marche des investissements existants. Les firmes caracterisees par de meilleurs investissements devraient investir dans des projets, alors que celles qui ont des actifs facilement monnayables sur le marche devraient envisager des operations de cession d’actifs.Finalement, nous avons examine comment les firmes choisissaient les instruments de financement. Faire coincider les cash-flows du financement aux cash-flows secretes par les actifs reduit le risque de defaillance et augmente la capacite d’endettement des firmes. Si on applique ce principe, des actifs a long terme devraient etre finances par une dette a long terme ; des actifs, avec des cash-flows qui evoluent de concert avec l’inflation, devraient etre finances par une dette a taux variable ; des actifs, avec des cash-flows en devises etrangeres, devraient etre finances par l’emission d’une dette dans la meme monnaie ; et enfin, des actifs, avec des cash-flows caracterises par un fort potentiel de croissance, devraient etre finances par une dette convertible. Cette correspondance peut etre effectuee de facon intuitive, en observant un projet d’investissement typique, ou bien, elle peut etre fondee sur des donnees historiques. Les changements dans le resultat d’exploitation et la valeur de la firme peuvent etre regresses sur les changements dans des variables macroeconomiques, pour mesurer la sensibilite de la firme a chacune de ces variables. Le resultat peut ensuite etre utilise pour etablir quels sont les instruments de financement optimaux pour l’entreprise.","PeriodicalId":372357,"journal":{"name":"Finance d’entreprise","volume":"67 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2006-06-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Finance d’entreprise","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3917/dbu.damod.2006.01.0841","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Dans ce chapitre, nous avons examine comment les firmes modifiaient leurs ratios d’endettement en faveur du ratio optimal et comment elles determinaient les instruments de financement appropries a utiliser dans le but de financer les actifs existants et les nouveaux investissements de l’entreprise.Certaines firmes qui sont sous ou surendettees peuvent choisir de ne pas modifier leurs ratios d’endettement en faveur du niveau optimal. Il peut en etre ainsi parce que les firmes n’adoptent pas l’objectif de maximisation de valeur de l’entreprise sous-jacent a l’adoption des ratios d’endettement optimaux ou bien parce qu’elles estiment que les couts de deplacement vers l’optimum surpassent les avantages procures par un niveau d’endettement optimal. Les firmes qui decident de modifier leurs structures de financement peuvent le faire de facon progressive ou rapidement. Les firmes sont plus susceptibles de modifier leurs structures de financement rapidement s’il existe une pression externe sur l’entreprise en faveur de cette modification. Pour les firmes sous-endettees, cette pression prend la forme de la possibilite d’acquisitions hostiles, alors que pour les firmes surendettees, la menace est la defaillance et la faillite. Les firmes qui ne sont pas soumises a cette pression externe du changement disposent du luxe de pouvoir modifier leurs ratios d’endettement vers le niveau optimal, de facon progressive.Les firmes peuvent modifier leurs ratios d’endettement de quatre facons. Elles peuvent restructurer leur capital, sur les bases des investissements d’ores et deja existants, en utilisant de nouvelles dettes pour reduire les fonds propres ou bien en ayant recours a de nouveaux fonds propres pour rembourser une partie de la dette. Elles peuvent egalement se separer des actifs existants (par des operations de cession d’actifs, appelees operation de desinvestissement) et utiliser les liquidites ainsi obtenues pour reduire les fonds propres ou rembourser la dette. Elles peuvent investir dans de nouveaux projets et financer ces investissements, de facon disproportionnee, par de la dette ou des fonds propres. Enfin, elles peuvent augmenter ou diminuer la part des benefices qu’elles distribuent aux actionnaires sous la forme de dividendes ou par le biais d’operations de rachat d’actions. Pour choisir entre ces alternatives, les firmes ont a determiner quelle doit etre la vitesse du changement dans le ratio d’endettement, en fonction de leur besoin, quelle est la qualite des nouveaux investissements et quel est le potentiel de liquidation sur le marche des investissements existants. Les firmes caracterisees par de meilleurs investissements devraient investir dans des projets, alors que celles qui ont des actifs facilement monnayables sur le marche devraient envisager des operations de cession d’actifs.Finalement, nous avons examine comment les firmes choisissaient les instruments de financement. Faire coincider les cash-flows du financement aux cash-flows secretes par les actifs reduit le risque de defaillance et augmente la capacite d’endettement des firmes. Si on applique ce principe, des actifs a long terme devraient etre finances par une dette a long terme ; des actifs, avec des cash-flows qui evoluent de concert avec l’inflation, devraient etre finances par une dette a taux variable ; des actifs, avec des cash-flows en devises etrangeres, devraient etre finances par l’emission d’une dette dans la meme monnaie ; et enfin, des actifs, avec des cash-flows caracterises par un fort potentiel de croissance, devraient etre finances par une dette convertible. Cette correspondance peut etre effectuee de facon intuitive, en observant un projet d’investissement typique, ou bien, elle peut etre fondee sur des donnees historiques. Les changements dans le resultat d’exploitation et la valeur de la firme peuvent etre regresses sur les changements dans des variables macroeconomiques, pour mesurer la sensibilite de la firme a chacune de ces variables. Le resultat peut ensuite etre utilise pour etablir quels sont les instruments de financement optimaux pour l’entreprise.