{"title":"(Re-)Framing the Midwife: Rewriting Archival and Postcolonial Intertexts in Rosalie l’infâme","authors":"Lucy Swanson","doi":"10.1353/jhs.2022.a901947","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract:This article examines how Évelyne Trouillot’s 2003 novel Rosalie l’infâme rewrites the narratives of two historical figures, the prerevolutionary hero Makandal and an Arada midwife who committed infanticide to spare children from a life of enslavement. Close readings contrast Rosalie’s representation of the legal trials against these figures with the accounts given in colonial source texts and prior postcolonial rewritings. This comparison reveals how Trouillot reimagines these narratives to restore their emotional weight, and uses the celebrated Makandal legend to frame the midwife’s more taboo acts of resistance. Trouillot dismantles the colonial archives’ transformation of legitimate acts of resistance into crimes, but she also undermines triumphant postcolonial narratives of the fight against enslavement. Ultimately, this article argues that while, historically, rewriting has been used to distort enslaved persons’ affective realities, Rosalie seeks to restore the original emotions to these archival narratives and, by extension, to restore the complexity of the motivations behind these violent acts of resistance—if only through fiction.Résumé:Cet article étudie la réécriture des récits des figures historiques de Makandal et de la sage-femme Arada qui aurait tué des enfants pour les sauver d’une vie esclavagée dans le roman Rosalie l’infâme (2003) d’Évelyne Trouillot. Rosalie nous livre une représentation des procès à contre de ces personnages, qui contraste avec celles qu’en ont fait les archives coloniales et les réécritures postcoloniales antérieures. Ces différences révèlent la manière dont Trouillot réimagine ces récits pour restituer leur poids affectif ainsi que les stratégies employées par l’auteure qui exploite la légende célèbre de Makandal afin de mettre en lumière les actes de résistance plus tabous de la sage-femme. Trouillot remet en question la transformation, par les archives coloniales, d’actes de résistance en actes criminels, tout en interrogeant également des récits postcoloniaux triomphants sur la lutte contre l’esclavage. L’objet de cet article est de démontrer que malgré le fait que la réécriture a souvent été utilisée pour déformer les réalités affectives de personnes esclavagées, Rosalie cherche, au contraire, à restituer les émotions originelles des personnes esclavagées, pour compléter les récits des archives et, par conséquent, rétablir la complexité des motivations derrière ces actes violents de résistance, même si ce n’est possible qu’à travers la fiction.","PeriodicalId":137704,"journal":{"name":"Journal of Haitian Studies","volume":"41 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-09-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Journal of Haitian Studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1353/jhs.2022.a901947","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
Abstract:This article examines how Évelyne Trouillot’s 2003 novel Rosalie l’infâme rewrites the narratives of two historical figures, the prerevolutionary hero Makandal and an Arada midwife who committed infanticide to spare children from a life of enslavement. Close readings contrast Rosalie’s representation of the legal trials against these figures with the accounts given in colonial source texts and prior postcolonial rewritings. This comparison reveals how Trouillot reimagines these narratives to restore their emotional weight, and uses the celebrated Makandal legend to frame the midwife’s more taboo acts of resistance. Trouillot dismantles the colonial archives’ transformation of legitimate acts of resistance into crimes, but she also undermines triumphant postcolonial narratives of the fight against enslavement. Ultimately, this article argues that while, historically, rewriting has been used to distort enslaved persons’ affective realities, Rosalie seeks to restore the original emotions to these archival narratives and, by extension, to restore the complexity of the motivations behind these violent acts of resistance—if only through fiction.Résumé:Cet article étudie la réécriture des récits des figures historiques de Makandal et de la sage-femme Arada qui aurait tué des enfants pour les sauver d’une vie esclavagée dans le roman Rosalie l’infâme (2003) d’Évelyne Trouillot. Rosalie nous livre une représentation des procès à contre de ces personnages, qui contraste avec celles qu’en ont fait les archives coloniales et les réécritures postcoloniales antérieures. Ces différences révèlent la manière dont Trouillot réimagine ces récits pour restituer leur poids affectif ainsi que les stratégies employées par l’auteure qui exploite la légende célèbre de Makandal afin de mettre en lumière les actes de résistance plus tabous de la sage-femme. Trouillot remet en question la transformation, par les archives coloniales, d’actes de résistance en actes criminels, tout en interrogeant également des récits postcoloniaux triomphants sur la lutte contre l’esclavage. L’objet de cet article est de démontrer que malgré le fait que la réécriture a souvent été utilisée pour déformer les réalités affectives de personnes esclavagées, Rosalie cherche, au contraire, à restituer les émotions originelles des personnes esclavagées, pour compléter les récits des archives et, par conséquent, rétablir la complexité des motivations derrière ces actes violents de résistance, même si ce n’est possible qu’à travers la fiction.