{"title":"La Petite marchande d’allumettes (1928) — Du conte de fées d’Andersen à la féerie de l’expérimentation de Jean Renoir","authors":"R. Beauregard","doi":"10.58282/colloques.5237","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La petite marchande d’allumettes1, adaptation par Jean Renoir du conte de fees d’Andersen, est le quatrieme film produit et realise par le jeune cineaste dans le but de faire de sa jeune femme Catherine Hessling une star de cinema inspiree du modele hollywoodien developpe par Griffith avec Mary Pickford2. Or ce modele est lie a l’emergence d’une representation de la vie interieure du personnage dont l’image devient ainsi plus attachante pour le spectateur. Cependant le conte de fees est un genre qui a ses propres regles : il comporte non seulement une lecon de choses et une morale, mais egalement la dimension poetique du merveilleux. Toutefois, ce conte semble interroger les modalites meme du merveilleux, convenant ainsi fort bien au cinema. 1. Le conte versus le filmLe conteLa situation initiale qui correspond a la formule « Il etait une fois » par laquelle nous penetrons dans l’univers du conte3 est clairement definie par le temps : la veille du jour de l’an, l’espace : la rue, et enfin la marchande desesperee. A cela s’ajoute un agent redoutable, l’opposant du parcours narratif principal de la fete, a savoir le froid. Son pouvoir destructeur est figure par la chute de neige qui s’empare de tout l’univers de la rue. Nous decouvrons donc la petite fille “au pied du mur”, au sens litteral comme au sens metaphorique. Ayant perdu tout espoir de vendre ses allumettes, elle s’est blottie a l’angle de deux murs dans la neige. Le conte oppose terme a terme le monde reel au monde re","PeriodicalId":167943,"journal":{"name":"Territoires du récit bref. De l'image dans la fiction à l'imaginaire en science-fiction","volume":"2016 1","pages":"0"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-03-06","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":null,"platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Territoires du récit bref. De l'image dans la fiction à l'imaginaire en science-fiction","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.58282/colloques.5237","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
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Abstract
La petite marchande d’allumettes1, adaptation par Jean Renoir du conte de fees d’Andersen, est le quatrieme film produit et realise par le jeune cineaste dans le but de faire de sa jeune femme Catherine Hessling une star de cinema inspiree du modele hollywoodien developpe par Griffith avec Mary Pickford2. Or ce modele est lie a l’emergence d’une representation de la vie interieure du personnage dont l’image devient ainsi plus attachante pour le spectateur. Cependant le conte de fees est un genre qui a ses propres regles : il comporte non seulement une lecon de choses et une morale, mais egalement la dimension poetique du merveilleux. Toutefois, ce conte semble interroger les modalites meme du merveilleux, convenant ainsi fort bien au cinema. 1. Le conte versus le filmLe conteLa situation initiale qui correspond a la formule « Il etait une fois » par laquelle nous penetrons dans l’univers du conte3 est clairement definie par le temps : la veille du jour de l’an, l’espace : la rue, et enfin la marchande desesperee. A cela s’ajoute un agent redoutable, l’opposant du parcours narratif principal de la fete, a savoir le froid. Son pouvoir destructeur est figure par la chute de neige qui s’empare de tout l’univers de la rue. Nous decouvrons donc la petite fille “au pied du mur”, au sens litteral comme au sens metaphorique. Ayant perdu tout espoir de vendre ses allumettes, elle s’est blottie a l’angle de deux murs dans la neige. Le conte oppose terme a terme le monde reel au monde re