{"title":"艾滋病毒感染及相关免疫治疗","authors":"Denis David, Jacques Thèze","doi":"10.1016/S0924-4204(00)80029-3","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><p>La combinaison de trois antirétroviraux, appelée communément trithérapie, et composée classiquement de deux inhibiteurs de la transcriptase inverse et d'un inhibiteur de la protéase virale a débouché pour de nombreux patients sur un contrôle du VIH. La charge virale plasmatique (CVP) est alors inférieure au seuil de détection des tests utilisés, situé actuellement à 50 et 20 copies d'ARNm/mL de plasma pour les deux tests les plus courants. Ce contrôle permet d'envisager l'utilisation de cytokines immunostimulantes sans entraîner d'augmentation substantielle et durable de la CVP. Les améliorations du système immunitaire grâce aux trithérapies sont certes patentes et bien documentées, comme le montre d'ailleurs la diminution de la morbidité et de la mortalité liées à l'infection par le VIH. Toutefois de nombreux articles insistent sur une restauration incomplète ; l'on ne doit pas oublier non plus les patients pour lesquels la trithérapie n'entraîne pas une augmentation significative de leur taux de lymphocytes T CD4, ni les expériences d'allégement des trithérapies qui ont conduit à une remontée rapide de la CVP. L'utilisation des cytokines immunostimulantes en complément d'une trithérapie a donc pour objectif de pallier les insuffisances de ce traitement.</p><p>Dans ce chapitre, nous entendons par immunothérapie l'utilisation de cytokines ; mais d'autres voies d'immunothérapie existent, comme l'utilisation d'anticorps (anti-cytokines, anti-VIH, etc.), de cellules cytotoxiques stimulées et multipliées in vitro, de préparations vaccinales, etc.</p><p>Quatre cytokines sont présentées dans ce chapitre : a) l'interféron α (IFNα), principalement pour ces propriétés antivirales et dont le bénéfice premier est sans doute attendu lors de la primo-infection, b) l'interleukine 2 (IL-2), la cytokine majeure des lymphocytes T, objet d'une utilisation relativement courante : elle vient de recevoir une ATU (autorisation temporaire d'utilisation) en France, c) l'IL-12, un stimulateur puissant de l'immunité à médiation cellulaire, et d) l'IL-7, encore jamais utilisée chez l'homme, mais dont les propriétés sont très intéressantes dans ce cadre, cette cytokine agissant et effet très en amont sur la production des cellules naïves.</p></div>","PeriodicalId":92867,"journal":{"name":"Annales de l'Institut Pasteur. 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Ce contrôle permet d'envisager l'utilisation de cytokines immunostimulantes sans entraîner d'augmentation substantielle et durable de la CVP. Les améliorations du système immunitaire grâce aux trithérapies sont certes patentes et bien documentées, comme le montre d'ailleurs la diminution de la morbidité et de la mortalité liées à l'infection par le VIH. Toutefois de nombreux articles insistent sur une restauration incomplète ; l'on ne doit pas oublier non plus les patients pour lesquels la trithérapie n'entraîne pas une augmentation significative de leur taux de lymphocytes T CD4, ni les expériences d'allégement des trithérapies qui ont conduit à une remontée rapide de la CVP. 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La combinaison de trois antirétroviraux, appelée communément trithérapie, et composée classiquement de deux inhibiteurs de la transcriptase inverse et d'un inhibiteur de la protéase virale a débouché pour de nombreux patients sur un contrôle du VIH. La charge virale plasmatique (CVP) est alors inférieure au seuil de détection des tests utilisés, situé actuellement à 50 et 20 copies d'ARNm/mL de plasma pour les deux tests les plus courants. Ce contrôle permet d'envisager l'utilisation de cytokines immunostimulantes sans entraîner d'augmentation substantielle et durable de la CVP. Les améliorations du système immunitaire grâce aux trithérapies sont certes patentes et bien documentées, comme le montre d'ailleurs la diminution de la morbidité et de la mortalité liées à l'infection par le VIH. Toutefois de nombreux articles insistent sur une restauration incomplète ; l'on ne doit pas oublier non plus les patients pour lesquels la trithérapie n'entraîne pas une augmentation significative de leur taux de lymphocytes T CD4, ni les expériences d'allégement des trithérapies qui ont conduit à une remontée rapide de la CVP. L'utilisation des cytokines immunostimulantes en complément d'une trithérapie a donc pour objectif de pallier les insuffisances de ce traitement.
Dans ce chapitre, nous entendons par immunothérapie l'utilisation de cytokines ; mais d'autres voies d'immunothérapie existent, comme l'utilisation d'anticorps (anti-cytokines, anti-VIH, etc.), de cellules cytotoxiques stimulées et multipliées in vitro, de préparations vaccinales, etc.
Quatre cytokines sont présentées dans ce chapitre : a) l'interféron α (IFNα), principalement pour ces propriétés antivirales et dont le bénéfice premier est sans doute attendu lors de la primo-infection, b) l'interleukine 2 (IL-2), la cytokine majeure des lymphocytes T, objet d'une utilisation relativement courante : elle vient de recevoir une ATU (autorisation temporaire d'utilisation) en France, c) l'IL-12, un stimulateur puissant de l'immunité à médiation cellulaire, et d) l'IL-7, encore jamais utilisée chez l'homme, mais dont les propriétés sont très intéressantes dans ce cadre, cette cytokine agissant et effet très en amont sur la production des cellules naïves.