Somites et prolongements somitiques impliqués dans la formation des membres chez les reptiles. L'amélie chez les serpents

A new study was carried out on an increased number of young embryos of Reptile taxa either with well developed limbs or limbless to complete the previous observations devoted to the relationships between the somatic extensions and the formation of limb buds. Results are summarized in table I. In the embryos of Reptiles, the somites involved in limb formation send ventral processes in the somatopleural territory of the future limb and the limb develops only in front of these somatic extensions. In lizards with well developed limbs, there are always eight somites (S6–S13, S1 being the first postotic somite) which send ventral processes in the somatopleure and are thus involved in anterior limb formation. In serpentiform lizards such as Anguis fragilis, Ophisaurus apodus, Scelotes brevipes, only four or five somites (S6–S9 or S6–S10) form ventral extensions; the limb bud develops only in front of these somites, and its size is thus reduced from this early stage. Macroscopic and histological studies of young embryos belonging to four species of snakes (Natrix natrix, Natrix tessellata, Natrix maura and Vipera aspis) shows that none of the thoracic somites of the series S6–S13 form ventral extensions. Several observations suggest that in Reptiles with well developed limbs, the somitic extensions may initiate limb development by liberating a growth factor of the FGF family. In snake embryos, which are devoid of somitic extensions, no growth factor would be liberated and thus no anterior limb would develop. In some species, some pelvian somites form short extensions, which induce a feeble pelvian thickening or a rudimentary posterior limb bud (e.g. Boïdae). It is an embryonic mechanism which is responsible for the limbless condition in Snakes.

Une nouvelle étude portant sur un nombre élevé de jeunes embryons de reptiles, à membres bien développés ou serpentiformes est entreprise pour compléter les observations antérieures relatives aux relations existant entre les prolongements ventraux des somites thoraciques et la formation des ébauches des membres. Tableau I résume toutes les données ainsi obtenues. Chez les embryons d'espèces à membres bien développés (7 espèces sont étudiées), il y a toujours 8 somites thoraciques envoyant chacun un prolongement ventral dans la somatopleure et une ébauche de membre se forme face à ces 8 somites. Chez les embryons de reptiles serpentiformes (3 espèces de Sauriens étudiées), 4 à 5 somites thoraciques seulement forment des prolongements ventraux et l'ébauche du membre ne se soulève qu'à hauteur de ces somites; elle est ainsi réduite dans ses dimensions, dès l'origine. L'étude macroscopique et histologique de jeunes embryons de 4 espèces d'Ophidiens (Natrix natrix, N. tessellata, N. maura, Vipera aspis) montre qu'aucun somite thoracique (postérieur à S5) ne forme de prolongement ventral chez ces espèces. Or, différentes observations suggèrent que les prolongements somitiques ont la capacité de libérer un facteur de croissance du groupe des FGF, qui induirait les premiers développements du membre. L'absence des prolongements somitiques ventraux priverait le territoire somatopleural présomptif du membre, de ce facteur de croissance ; d' où l'absence du membre. Nos observations établissent que c'est un mécanisme embryonnaire qui est responsable de l'amélie, chez les Ophidiens. Dans la région pelvienne, un petit nombre de somites envoie des prolongements dans la somatopleure et il peut se former un léger épaississement ou une ébauche rudimentaire de membre pelvien dans certaines familles (Boïdae, par exemple).