Données longitudinales et analyses diachroniques en épidémiologie-santé-travail : une relation équivoque

Les liens complexes et bidirectionnels entretenus entre le travail et la sante s’inscrivent dans des processus a tres grande inertie. Leur etude passe ainsi necessairement par des collectes longitudinales, retrospectives et prospectives. Toutefois, le rapport au temps ne peut s’arreter a une simple description de la survenue (ou non) des evenements et de leur enchainement en forme de frise chronologique. Analyser les relations sante-travail necessite au contraire de voyager en diachronie, pour reprendre les mots de V. Helardot, C. Gaudart et S. Volkoff, c’est-a-dire de rompre avec une lecture evenementielle pour « s’interesser a la dimension processuelle des objets etudies ». A partir d’exemples principalement tires de la sociologie du travail et de la sante et de l’ergonomie, les auteurs illustrent en effet tres clairement comment « les evenements « se repetent », « se cumulent », « se trament », « sont configures » et « s’inscrivent » » dans la duree. Dans ce commentaire, nous souhaitons developper un point de vue complementaire sur les facons dont l’epidemiologie se saisit des relations entre sante et travail dans la duree.