{"title":"后缀-ee:历史,生产力,频率和违反st","authors":"Ives Trevian","doi":"10.4000/ANGLOPHONIA.3504","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Selon Bauer (1983), Barker (1998), Plag (2003) et Muhleisen (2010), -ee est aujourd’hui un suffixe tres productif qui ne se reduit plus a son role classique, dans la langue juridique, de suffixe de passivation mis en contraste avec le suffixe de nom d’agent -or (ex : bailor / bailee). De nombreux nouveaux mots sont censes avoir fait leur apparition au 20e siecle, au point que 163 entrees en -ee sont desormais consignees dans les dictionnaires en ligne du moteur de recherche OneLook (ex : American Heritage Dictionary, Cambridge Advanced Learner's Dictionary, Collins English Dictionary, Merriam Webster's Dictionary, Oxford Dictionaries, etc.). Certains noms formes avec ce suffixe ne sont desormais plus noms de patient mais noms d'agent (ex : escapee, returnee), parfois rivaux d’autres suffixes de nom d’agent (ex : signee = signer). De plus, outre les formations deverbales traditionnelles (ex : abductee), les formations denominales et meme deadjectivales (ex : asylee, presentee) sont desormais licites. Le but de cet article est (1) d’etablir comment ce processus historique a vu le jour, autrement dit quand s’est produit le changement d’usage, de la langue juridique a d’autres domaines ; (2) d’examiner ce suffixe selon sa productivite morphologique, notamment de distinguer les noms entres dans les dictionnaires des mots de circonstance, principalement usites comme contrastifs (ex : cutter / cuttee, jester / jestee) ; (3) de verifier la frequence d’usage des suffixes en -ee; pour ce faire nous avons confronte notre corpus au moteur de recherche de frequence d’usage Google Books Ngram Viewer ainsi qu’aux Recorded Usage Charts du Collins Dictionary, le premier notant la frequence de mots depuis le debut du XVIe siecle, le dernier contenant des exemples de phrases datees) ; (4) de determiner combien de suffixes en -ee violent la regle qui proscrit deux accents consecutifs au sein d’un meme mot, cette violation etant, par principe, seulement licite dans les mots composes (ex : ˈbootˌlegger, ˈteenˌager) et les prefixes transparents (ˌreˈmake, ˌunˈthaw, verbes); une tentative de rendre compte de ces violations est proposee dans cet article, qui nous a inevitablement amene a nous interroger sur les effets de ce suffixe sur les regles de metricalite.","PeriodicalId":31138,"journal":{"name":"Anglophonia","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2020-12-20","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"The suffix -ee: history, productivity, frequency and violation of st\",\"authors\":\"Ives Trevian\",\"doi\":\"10.4000/ANGLOPHONIA.3504\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Selon Bauer (1983), Barker (1998), Plag (2003) et Muhleisen (2010), -ee est aujourd’hui un suffixe tres productif qui ne se reduit plus a son role classique, dans la langue juridique, de suffixe de passivation mis en contraste avec le suffixe de nom d’agent -or (ex : bailor / bailee). 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Le but de cet article est (1) d’etablir comment ce processus historique a vu le jour, autrement dit quand s’est produit le changement d’usage, de la langue juridique a d’autres domaines ; (2) d’examiner ce suffixe selon sa productivite morphologique, notamment de distinguer les noms entres dans les dictionnaires des mots de circonstance, principalement usites comme contrastifs (ex : cutter / cuttee, jester / jestee) ; (3) de verifier la frequence d’usage des suffixes en -ee; pour ce faire nous avons confronte notre corpus au moteur de recherche de frequence d’usage Google Books Ngram Viewer ainsi qu’aux Recorded Usage Charts du Collins Dictionary, le premier notant la frequence de mots depuis le debut du XVIe siecle, le dernier contenant des exemples de phrases datees) ; (4) de determiner combien de suffixes en -ee violent la regle qui proscrit deux accents consecutifs au sein d’un meme mot, cette violation etant, par principe, seulement licite dans les mots composes (ex : ˈbootˌlegger, ˈteenˌager) et les prefixes transparents (ˌreˈmake, ˌunˈthaw, verbes); une tentative de rendre compte de ces violations est proposee dans cet article, qui nous a inevitablement amene a nous interroger sur les effets de ce suffixe sur les regles de metricalite.\",\"PeriodicalId\":31138,\"journal\":{\"name\":\"Anglophonia\",\"volume\":null,\"pages\":null},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2020-12-20\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Anglophonia\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4000/ANGLOPHONIA.3504\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Anglophonia","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4000/ANGLOPHONIA.3504","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
The suffix -ee: history, productivity, frequency and violation of st
Selon Bauer (1983), Barker (1998), Plag (2003) et Muhleisen (2010), -ee est aujourd’hui un suffixe tres productif qui ne se reduit plus a son role classique, dans la langue juridique, de suffixe de passivation mis en contraste avec le suffixe de nom d’agent -or (ex : bailor / bailee). De nombreux nouveaux mots sont censes avoir fait leur apparition au 20e siecle, au point que 163 entrees en -ee sont desormais consignees dans les dictionnaires en ligne du moteur de recherche OneLook (ex : American Heritage Dictionary, Cambridge Advanced Learner's Dictionary, Collins English Dictionary, Merriam Webster's Dictionary, Oxford Dictionaries, etc.). Certains noms formes avec ce suffixe ne sont desormais plus noms de patient mais noms d'agent (ex : escapee, returnee), parfois rivaux d’autres suffixes de nom d’agent (ex : signee = signer). De plus, outre les formations deverbales traditionnelles (ex : abductee), les formations denominales et meme deadjectivales (ex : asylee, presentee) sont desormais licites. Le but de cet article est (1) d’etablir comment ce processus historique a vu le jour, autrement dit quand s’est produit le changement d’usage, de la langue juridique a d’autres domaines ; (2) d’examiner ce suffixe selon sa productivite morphologique, notamment de distinguer les noms entres dans les dictionnaires des mots de circonstance, principalement usites comme contrastifs (ex : cutter / cuttee, jester / jestee) ; (3) de verifier la frequence d’usage des suffixes en -ee; pour ce faire nous avons confronte notre corpus au moteur de recherche de frequence d’usage Google Books Ngram Viewer ainsi qu’aux Recorded Usage Charts du Collins Dictionary, le premier notant la frequence de mots depuis le debut du XVIe siecle, le dernier contenant des exemples de phrases datees) ; (4) de determiner combien de suffixes en -ee violent la regle qui proscrit deux accents consecutifs au sein d’un meme mot, cette violation etant, par principe, seulement licite dans les mots composes (ex : ˈbootˌlegger, ˈteenˌager) et les prefixes transparents (ˌreˈmake, ˌunˈthaw, verbes); une tentative de rendre compte de ces violations est proposee dans cet article, qui nous a inevitablement amene a nous interroger sur les effets de ce suffixe sur les regles de metricalite.