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Les mots et les symboles acquierent une fonction polysemantique et parlent autant de la mentalite des individus que de celle de la communaute a laquelle ils appartiennent. L'analyse des profils Facebook montre que la semantique de la violence reste au centre du code symbolique de la mafia. Ou plutot, le code est renouvele grâce a la simultaneite, a l'efficacite et a l'exemplarite de l'information, qui transmet un spectre emotionnel complexe au lieu de concepts empathiques trop difficiles a exprimer avec des mots (surtout pour ceux qui ont un faible niveau d'education mais une bonne predisposition aux « metiers » du numerique). La pratique du sharing est la plaque tournante d'un systeme de communication bidirectionnel : elle « parle » au groupe des jeunes affilies ou borderline (intra-communicative) et envoie des messages de menace au monde exterieur (extra-communicative). 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摘要
这篇文章介绍了一项研究,致力于使用社交网络的年轻人隶属于克莫拉家族,或更普遍地说,受黑手党想象影响的边缘年轻人。通过对信息、图像和数字内容分享的定性分析,它追溯了第一代犯罪谷歌的社会行动主义。衣服与纹身、自拍和api使用argotique l’emoji或话题和直播流媒体、宗教图像和音乐(underground neomelodica-rap-trap),形成一个mush up sous-culturel无论是物体所在的原始概念引起了一个象征性的顺序,谁为我讲述了刑警共建。文字和符号具有多语言功能,既能表达个人的思想,也能表达他们所属社区的思想。对Facebook个人资料的分析表明,暴力的相似性仍然是黑手党象征代码的核心。或者不是,该代码是renouvele赦免了simultaneite、公费和a l’exemplarite信息发送一个复杂概念反而emotionnel谱与文字表达共情太难了(尤其是对于那些教育程度较低,但良好的predisposition«»职业的数值)。分享的实践是双向交流系统的核心:它与年轻成员或边缘群体“交谈”(内部交流),并向外部世界(外部交流)发送威胁信息。从这个意义上说,它充当了全球犯罪想象与地方和国家黑手党心态之间的中间人,在两个看似遥远的背景之间建立了联系。
L’imaginaire de la Google generation criminelle : les profils Facebook des jeunes de la Camorra
Cette contribution presente une recherche consacree a l'utilisation des reseaux sociaux par de jeunes affilies aux clans de la Camorra ou plus generalement par des jeunes borderline influences par l'imaginaire mafieux. A travers l'analyse qualitative de messages, d'images et du partage de contenus numeriques, il retrace l'activisme social de la premiere Google generation criminelle. Entre vetements et tatouages, selfies et memes, usage argotique de l'emoji ou du hashtag et du live streaming, d'images religieuses et de musique underground (neomelodica-rap-trap), se construit un mush up sous-culturel dans lequel tant les objets que les concepts donnent lieu a une sequence symbolique originale, qui raconte la fierte de la diversite criminelle. Les mots et les symboles acquierent une fonction polysemantique et parlent autant de la mentalite des individus que de celle de la communaute a laquelle ils appartiennent. L'analyse des profils Facebook montre que la semantique de la violence reste au centre du code symbolique de la mafia. Ou plutot, le code est renouvele grâce a la simultaneite, a l'efficacite et a l'exemplarite de l'information, qui transmet un spectre emotionnel complexe au lieu de concepts empathiques trop difficiles a exprimer avec des mots (surtout pour ceux qui ont un faible niveau d'education mais une bonne predisposition aux « metiers » du numerique). La pratique du sharing est la plaque tournante d'un systeme de communication bidirectionnel : elle « parle » au groupe des jeunes affilies ou borderline (intra-communicative) et envoie des messages de menace au monde exterieur (extra-communicative). En ce sens, elle fait fonction de mediateur entre l'imaginaire criminel mondialise et la mentalite mafieuse locale et nationale, etablissant un lien entre deux contextes apparemment distants.