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摘要
到目前为止,还没有关于法国货币作坊的裁缝的出版物,尽管她们所代表的现代妇女从事手工工作的非凡例子。对巴黎Monnaie de Paris 1640-1789年期间的档案进行了挖掘,发现了许多资料来源,使我们能够更好地了解它们。在中世纪和近代早期,他们的地位是相对众所周知的,在这一时期,他们在生产过程中占有真正的地位,因为他们的任务是在铸币厂印刷之前用剪刀切割毛坯。因此,他们是“特殊制造官员”的一部分,包括铸币工、钳工和切割工。1640-1641年,随着轧机、钟摆和最重要的切割机的引入和普及,他们被分配到与钳工相同的任务:用耳朵锉平毛坯。因此,技术进步导致从事同样工作的工人数量增加了一倍,即调整。让妇女留在车间的问题肯定会出现。尽管中世纪的组织在当时已经没有理由存在了,但它仍然保留在巴黎的作坊里,其结果是裁缝被边缘化,他们的工作被贬低。他们更有用,重新转换得很差,也很难被解雇,他们仍然是官方的货币官员,但逐渐被剥夺了他们的权利。
Les tailleresses de la Monnaie de Paris au travail (1640-1789)
Aucune publication n’a jusqu’a present eu pour objet les tailleresses des ateliers monetaires francais, malgre l’extraordinaire exemple d’emploi manuel qualifie exerce par des femmes a l’epoque moderne qu’elles constituent. L’exploitation des archives de la Monnaie de Paris pour la periode 1640-1789 a permis d’exhumer de nombreuses sources qui permettent de mieux les cerner. Leur situation est relativement bien connue pour le Moyen Âge et le debut de l’epoque moderne, periode pendant laquelle elles avaient une veritable place au sein du processus de production puisqu’elles etaient chargees de tailler les flans aux ciseaux avant leur impression par les monnayeurs. Elles faisaient a ce titre partie des « officiers particuliers de fabrication », corps constitue des monnayeurs, des ajusteurs et des tailleresses. Avec l’introduction et la generalisation a partir de 1640-1641 du laminoir, du balancier et surtout du coupoir realisant desormais leur travail, elles furent affectees a la meme tâche que les ajusteurs : limer les flans a l’aide d’ecouennes. Le progres technique a donc provoque un doublon d’ouvriers pour exercer une meme action, l’ajustage. La question du maintien des femmes au sein de l’atelier a assurement du se poser. Bien que l’organisation medievale n’ait plus eu de raison d’etre en l’etat, elle fut cependant maintenue au sein de l’atelier parisien et eut pour consequence la marginalisation des tailleresses et la devalorisation de leur travail. Plus tout a fait utiles, mal reconverties, difficilement limogeables, elles resterent officiellement officiers des monnaies mais se virent peu a peu depouillees de leurs droits.