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Cette deconstruction ne suppose pas la destruction totale des frontieres en question, ni ne preconise l’hermetisme de ces memes separations. Chez Ying Chen, la frontiere qui separe l’humain de l’animal est envisagee en tant que paradigme recursif et, de par sa porosite, reconnait a la fois alterite et contiguite. Avec Especes , l’auteure elabore une nouvelle anthropologie qui oscille entre rupture et contiguite, et tente de rendre compte d’une frontiere permeable a travers laquelle s’invitent l’humain et l’animal. Ainsi, Ying Chen entreprend essentiellement de rendre compte de la permeabilite ponctuelle d’une frontiere existante a travers laquelle s’invitent parfois l’humain et le non-humain, et nous propose de reconnaitre l’animalite en nous et de nous en separer a la fois.","PeriodicalId":42265,"journal":{"name":"STUDIES IN CANADIAN LITERATURE-ETUDES EN LITTERATURE CANADIENNE","volume":"7 1","pages":""},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2019-07-24","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Humain/animal : rupture, contiguïté et perméabilité dans Espèces de Ying Chen\",\"authors\":\"Nadra Hebouche\",\"doi\":\"10.7202/1062366AR\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Alors que ses premiers romans remettent en question la notion d’authenticite et promeuvent essentiellement une hybridite ethnique qui associe les nouveaux modes culturels aux imperatifs societaux d’origine, avec Especes (2010), Ying Chen s’interroge cette fois sur une forme d’hybridite detachee de toute classification ethnique : l’intervalle au sein duquel humanite et animalite se rencontrent occasionnellement. 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Humain/animal : rupture, contiguïté et perméabilité dans Espèces de Ying Chen
Alors que ses premiers romans remettent en question la notion d’authenticite et promeuvent essentiellement une hybridite ethnique qui associe les nouveaux modes culturels aux imperatifs societaux d’origine, avec Especes (2010), Ying Chen s’interroge cette fois sur une forme d’hybridite detachee de toute classification ethnique : l’intervalle au sein duquel humanite et animalite se rencontrent occasionnellement. La relation entre animalite et humanite constitue l’epicentre de la fiction Especes dont l’intrigue est envisagee par une narratrice qui se metamorphose provisoirement en femme-chatte. Ying Chen place cet etre hybride a la croisee des philosophies nietzscheenne, bergsonienne et derridienne, et s’engage dans une deconstruction des frontieres manicheennes qui opposent traditionnellement l’humain a l’animal. Cette deconstruction ne suppose pas la destruction totale des frontieres en question, ni ne preconise l’hermetisme de ces memes separations. Chez Ying Chen, la frontiere qui separe l’humain de l’animal est envisagee en tant que paradigme recursif et, de par sa porosite, reconnait a la fois alterite et contiguite. Avec Especes , l’auteure elabore une nouvelle anthropologie qui oscille entre rupture et contiguite, et tente de rendre compte d’une frontiere permeable a travers laquelle s’invitent l’humain et l’animal. Ainsi, Ying Chen entreprend essentiellement de rendre compte de la permeabilite ponctuelle d’une frontiere existante a travers laquelle s’invitent parfois l’humain et le non-humain, et nous propose de reconnaitre l’animalite en nous et de nous en separer a la fois.