{"title":"希腊散文中持续音域的词序:突出的分级和不连续","authors":"S. Minon","doi":"10.3917/phil.912.0089","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La comparaison de la prose soutenue dans deux extraits, l’un, du premier discours de Pericles (Thuc., 1 144, 2), l’autre, d’un decret athenien contemporain (IG I3 127) montre que la difference dans l’ordre des mots, d’un texte a l’autre, est insignifiante, meme du point de vue rythmique : les deux types d’ecrits ressortissaient, en effet, au meme art de l’eloquence reposant sur l’ecriture auquel s’adonnaient les pepaideumenoi, et non a la langue de communication standard. S’y observe une remarquable coincidence entre mots (hyper)saillants et effets rythmiques : la plupart des saillances rythmiques sont situees en tete et a la fin des trois niveaux de la periode, et parfois au milieu aussi ; elles avaient pour effet de signaler certaines des saillances pragmatiques, qu’elles aient exactement coincide avec elles ou se soient etendues de part et d’autre. Notre hypothese est que la saillance peut etre divisee approximativement en quatre degres : (zero) SO, (moyenne) S, (forte) S, (hyperforte) S+. Seuls les marqueurs peuvent etre SO, tandis que les autres degres peuvent concerner a la fois topique(s) et focus, et a chaque niveau de la periode. Les hypersaillances ponctuelles et isolees peuvent correspondre a ce qui etait analyse stylistiquement dans l’Antiquite comme prolepse et hyperbate. L’une et l’autre sont faites d’un desordre construit : des syntagmes, ou leurs noyaux seulement, sont mis a l’exterieur de propositions, qui deviennent ainsi discontinues, ou peuvent se trouver disloques par l’insertion d’un verbe au milieu. Dans ce cadre, la gradation de saillance semble etre la representation la plus appropriee pour decrire la structure pragmatique de la periode et de ses composantes. Cela pourrait etre schematise comme une courbe de pics et de repos, ponctuellement rehaussee d’‘hyper-pics’. La discontinuite sporadique est clairement faite d’hypersaillances qui contrastent avec la saillance zero des marqueurs qui les propulsent. Les degres de saillance moyen et fort (S et S) semblent etre d’ordre seulement pragmatique alors que l’hypersaillance (S+) est aussi stylistique, c’est-a-dire plus individuelle, visant a convaincre (docere), emouvoir (mouere) voire charmer (delectare) audience et lecteurs, comme y contribuent les artifices esthetiques, a savoir acoustiques et graphiques.","PeriodicalId":35616,"journal":{"name":"Revue de Philologie de Litterature et d Histoire Anciennes","volume":"24 1","pages":"89-118"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2017-01-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"L’ordre des mots en prose grecque de registre soutenu : gradation et discontinuité de saillance\",\"authors\":\"S. 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Notre hypothese est que la saillance peut etre divisee approximativement en quatre degres : (zero) SO, (moyenne) S, (forte) S, (hyperforte) S+. Seuls les marqueurs peuvent etre SO, tandis que les autres degres peuvent concerner a la fois topique(s) et focus, et a chaque niveau de la periode. Les hypersaillances ponctuelles et isolees peuvent correspondre a ce qui etait analyse stylistiquement dans l’Antiquite comme prolepse et hyperbate. L’une et l’autre sont faites d’un desordre construit : des syntagmes, ou leurs noyaux seulement, sont mis a l’exterieur de propositions, qui deviennent ainsi discontinues, ou peuvent se trouver disloques par l’insertion d’un verbe au milieu. Dans ce cadre, la gradation de saillance semble etre la representation la plus appropriee pour decrire la structure pragmatique de la periode et de ses composantes. Cela pourrait etre schematise comme une courbe de pics et de repos, ponctuellement rehaussee d’‘hyper-pics’. La discontinuite sporadique est clairement faite d’hypersaillances qui contrastent avec la saillance zero des marqueurs qui les propulsent. 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L’ordre des mots en prose grecque de registre soutenu : gradation et discontinuité de saillance
La comparaison de la prose soutenue dans deux extraits, l’un, du premier discours de Pericles (Thuc., 1 144, 2), l’autre, d’un decret athenien contemporain (IG I3 127) montre que la difference dans l’ordre des mots, d’un texte a l’autre, est insignifiante, meme du point de vue rythmique : les deux types d’ecrits ressortissaient, en effet, au meme art de l’eloquence reposant sur l’ecriture auquel s’adonnaient les pepaideumenoi, et non a la langue de communication standard. S’y observe une remarquable coincidence entre mots (hyper)saillants et effets rythmiques : la plupart des saillances rythmiques sont situees en tete et a la fin des trois niveaux de la periode, et parfois au milieu aussi ; elles avaient pour effet de signaler certaines des saillances pragmatiques, qu’elles aient exactement coincide avec elles ou se soient etendues de part et d’autre. Notre hypothese est que la saillance peut etre divisee approximativement en quatre degres : (zero) SO, (moyenne) S, (forte) S, (hyperforte) S+. Seuls les marqueurs peuvent etre SO, tandis que les autres degres peuvent concerner a la fois topique(s) et focus, et a chaque niveau de la periode. Les hypersaillances ponctuelles et isolees peuvent correspondre a ce qui etait analyse stylistiquement dans l’Antiquite comme prolepse et hyperbate. L’une et l’autre sont faites d’un desordre construit : des syntagmes, ou leurs noyaux seulement, sont mis a l’exterieur de propositions, qui deviennent ainsi discontinues, ou peuvent se trouver disloques par l’insertion d’un verbe au milieu. Dans ce cadre, la gradation de saillance semble etre la representation la plus appropriee pour decrire la structure pragmatique de la periode et de ses composantes. Cela pourrait etre schematise comme une courbe de pics et de repos, ponctuellement rehaussee d’‘hyper-pics’. La discontinuite sporadique est clairement faite d’hypersaillances qui contrastent avec la saillance zero des marqueurs qui les propulsent. Les degres de saillance moyen et fort (S et S) semblent etre d’ordre seulement pragmatique alors que l’hypersaillance (S+) est aussi stylistique, c’est-a-dire plus individuelle, visant a convaincre (docere), emouvoir (mouere) voire charmer (delectare) audience et lecteurs, comme y contribuent les artifices esthetiques, a savoir acoustiques et graphiques.