{"title":"阿卡迪亚人还能通过政党捍卫自己的利益吗?","authors":"Roger Ouellette","doi":"10.1353/ACA.2018.0011","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"EXCLUE AU DÉPART LORS DE LA FONDATION de la province du NouveauBrunswick, la communauté acadienne va mener un long combat pour graduellement prendre sa place sur la scène politique. C’est en adhérant aux partis politiques traditionnels que sont les libéraux et les conservateurs que des Acadiens vont réussir à se faire élire à l’Assemblée législative de la province afin de représenter les intérêts de leur communauté. Le Nouveau-Brunswick a été créé en 1784 en raison de l’arrivée massive de Loyalistes fuyant la Révolution américaine. Au départ unilingue anglophone, l’Assemblée législative mise en place en 1785 ne comptait aucun francophone. Il faudra attendre en 1810 pour que les catholiques, donc les Acadiens, puissent voter aux élections provinciales sans devoir prêter des serments qui remettent notamment en question l’autorité spirituelle du pape. À partir de 1830, les serments ne seront plus exigés des candidats aux élections législatives1. C’est Amand Landry, candidat dans le comté de Westmorland, qui sera le premier Acadien à se faire élire à l’Assemblée législative en 1846. Celui-ci est considéré comme un libéral et « vota toujours en faveur des projets qui lui semblaient le mieux servir les intérêts des Acadiens2 ». Pendant une vingtaine d’années, il sera l’unique député acadien à siéger à Fredericton. Son fils PierreAmand Landry, le premier Acadien à devenir avocat, va lui succéder en 1870. À ces élections, trois autres Acadiens vont réussir à se faire élire, ce qui porte leur nombre à quatre sur les 41 sièges que compte l’Assemblée. Il s’agit d’Antoine Girouard dans Kent, de Théotime Blanchard dans Gloucester et de Lévite Thériault dans Victoria. La question scolaire sera un enjeu d’importance tant pour les Acadiens que pour les Irlandais catholiques, qui rejettent la mise en place d’un système scolaire public et non confessionnel. C’est autour de cet enjeu controversé que les catholiques et les protestants de la province vont, par l’entremise de leurs leaders respectifs, trouver une solution de compromis. En 1878, le premier ministre conservateur John Fraser formera un cabinet de coalition comprenant des libéraux et des conservateurs de même que des catholiques et des protestants3. Le gouvernement libéral du premier ministre Andrew George Blair, qui prendra le pouvoir en 1883, maintiendra la coalition composée de conservateurs et de libéraux de même que de protestants et de catholiques4. 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摘要
在新不伦瑞克省成立时,阿卡迪亚社区最初被排除在外,但为了逐渐在政治舞台上占据一席之地,阿卡迪亚社区进行了长期的斗争。通过加入传统的自由党和保守党政党,阿卡迪亚人将成功地当选为该省立法议会的成员,以代表他们社区的利益。新不伦瑞克成立于1784年,当时大批保皇党逃离美国独立战争来到这里。1785年成立的立法议会最初只讲英语,但没有讲法语的议会。直到1810年,天主教徒,也就是阿卡迪亚人,才可以在省级选举中投票,而无需宣誓,这尤其挑战了教皇的精神权威。从1830年开始,议会选举的候选人不再需要宣誓。1846年,威斯特摩兰县的候选人阿曼德·兰德里(Amand Landry)成为第一个当选为立法议会议员的阿卡迪亚人。他被认为是一个自由主义者,“总是投票支持他认为最符合阿卡迪亚人利益的项目。”在大约20年的时间里,他将是弗雷德里克顿唯一的阿卡迪亚议员。他的儿子皮埃尔·兰德里(PierreAmand Landry)是第一个成为律师的阿卡迪亚人,于1870年继承了他的王位。在这次选举中,又有三名阿卡迪亚人成功当选,使他们的人数在议会的41个席位中达到4人。他们是肯特郡的安托万·吉鲁阿尔,格洛斯特郡的theotime Blanchard和维多利亚郡的利维特theriault。学校问题对阿卡迪亚人和爱尔兰天主教徒来说都是一个重要的问题,他们拒绝建立一个公立的、无教派的学校系统。正是在这个有争议的问题上,该省的天主教徒和新教徒将通过各自的领导人找到一个折衷的解决方案。1878年,保守党首相约翰·弗雷泽组建了一个由自由党、保守党、天主教徒和新教徒组成的联合内阁。1883年上台的英国首相安德鲁·乔治·布莱尔(Andrew George Blair)领导的自由党政府将维持由保守党、自由党、新教徒和天主教徒组成的联盟。这个
Les Acadiens peuvent-ils encore défendre leurs intérêts à travers les partis politiques?
EXCLUE AU DÉPART LORS DE LA FONDATION de la province du NouveauBrunswick, la communauté acadienne va mener un long combat pour graduellement prendre sa place sur la scène politique. C’est en adhérant aux partis politiques traditionnels que sont les libéraux et les conservateurs que des Acadiens vont réussir à se faire élire à l’Assemblée législative de la province afin de représenter les intérêts de leur communauté. Le Nouveau-Brunswick a été créé en 1784 en raison de l’arrivée massive de Loyalistes fuyant la Révolution américaine. Au départ unilingue anglophone, l’Assemblée législative mise en place en 1785 ne comptait aucun francophone. Il faudra attendre en 1810 pour que les catholiques, donc les Acadiens, puissent voter aux élections provinciales sans devoir prêter des serments qui remettent notamment en question l’autorité spirituelle du pape. À partir de 1830, les serments ne seront plus exigés des candidats aux élections législatives1. C’est Amand Landry, candidat dans le comté de Westmorland, qui sera le premier Acadien à se faire élire à l’Assemblée législative en 1846. Celui-ci est considéré comme un libéral et « vota toujours en faveur des projets qui lui semblaient le mieux servir les intérêts des Acadiens2 ». Pendant une vingtaine d’années, il sera l’unique député acadien à siéger à Fredericton. Son fils PierreAmand Landry, le premier Acadien à devenir avocat, va lui succéder en 1870. À ces élections, trois autres Acadiens vont réussir à se faire élire, ce qui porte leur nombre à quatre sur les 41 sièges que compte l’Assemblée. Il s’agit d’Antoine Girouard dans Kent, de Théotime Blanchard dans Gloucester et de Lévite Thériault dans Victoria. La question scolaire sera un enjeu d’importance tant pour les Acadiens que pour les Irlandais catholiques, qui rejettent la mise en place d’un système scolaire public et non confessionnel. C’est autour de cet enjeu controversé que les catholiques et les protestants de la province vont, par l’entremise de leurs leaders respectifs, trouver une solution de compromis. En 1878, le premier ministre conservateur John Fraser formera un cabinet de coalition comprenant des libéraux et des conservateurs de même que des catholiques et des protestants3. Le gouvernement libéral du premier ministre Andrew George Blair, qui prendra le pouvoir en 1883, maintiendra la coalition composée de conservateurs et de libéraux de même que de protestants et de catholiques4. Cette