{"title":"天津的两个新教集会","authors":"Isabelle Thireau","doi":"10.1017/ahss.2023.40","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Résumé Cet article part d’une enquête menée entre 2011 et 2017 sur de deux lieux de culte protestants à Tianjin, ville située au sud-est de Pékin : un temple officiel et un « point de rassemblement domestique ». Prenant appui sur l’observation de 83 moments de culte ainsi que sur des échanges avec des prédicateurs et des fidèles, cette étude s’inscrit dans un contexte d’essor du religieux, celui notamment du protestantisme, et de multiplication des rassemblements publics en dépit des contraintes rencontrées. L’analyse montre comment, là où des références au passé ne peuvent être mobilisées pour éclairer l’expérience présente, prédicateurs et auteurs de témoignages s’emparent de la Bible et de ses « histoires vraies » pour pouvoir parler des événements et situations rencontrées au quotidien et en proposer un sens moins brouillé. La Bible offre en effet de nouveaux usages linguistiques qui permettent de nouvelles formes d’interprétation, à distance des incertitudes mais aussi des rigidités idéologiques du langage disponible dans la Chine du xxie siècle. Elle propose des repères qui échappent à l’emprise du doute et auxquels peut s’arrimer l’expression de toutes sortes d’inquiétudes et d’incertitudes. La figure du « faux croyant » mais aussi celle du mauvais concitoyen sont ainsi déplorées à la lumière d’un même mal : les faux-semblants. La langue, première modalité de l’apparaître et dénoncée à ce titre comme lieu privilégié de diverses dissimulations, surgit ici pour nommer et contenir pareil soupçon, mais aussi pour proposer des interprétations et des orientations moins incertaines.","PeriodicalId":35258,"journal":{"name":"Annales","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Deux assemblées protestantes à Tianjin\",\"authors\":\"Isabelle Thireau\",\"doi\":\"10.1017/ahss.2023.40\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Résumé Cet article part d’une enquête menée entre 2011 et 2017 sur de deux lieux de culte protestants à Tianjin, ville située au sud-est de Pékin : un temple officiel et un « point de rassemblement domestique ». Prenant appui sur l’observation de 83 moments de culte ainsi que sur des échanges avec des prédicateurs et des fidèles, cette étude s’inscrit dans un contexte d’essor du religieux, celui notamment du protestantisme, et de multiplication des rassemblements publics en dépit des contraintes rencontrées. L’analyse montre comment, là où des références au passé ne peuvent être mobilisées pour éclairer l’expérience présente, prédicateurs et auteurs de témoignages s’emparent de la Bible et de ses « histoires vraies » pour pouvoir parler des événements et situations rencontrées au quotidien et en proposer un sens moins brouillé. La Bible offre en effet de nouveaux usages linguistiques qui permettent de nouvelles formes d’interprétation, à distance des incertitudes mais aussi des rigidités idéologiques du langage disponible dans la Chine du xxie siècle. Elle propose des repères qui échappent à l’emprise du doute et auxquels peut s’arrimer l’expression de toutes sortes d’inquiétudes et d’incertitudes. La figure du « faux croyant » mais aussi celle du mauvais concitoyen sont ainsi déplorées à la lumière d’un même mal : les faux-semblants. La langue, première modalité de l’apparaître et dénoncée à ce titre comme lieu privilégié de diverses dissimulations, surgit ici pour nommer et contenir pareil soupçon, mais aussi pour proposer des interprétations et des orientations moins incertaines.\",\"PeriodicalId\":35258,\"journal\":{\"name\":\"Annales\",\"volume\":null,\"pages\":null},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-03-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Annales\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1017/ahss.2023.40\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q2\",\"JCRName\":\"Arts and Humanities\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Annales","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1017/ahss.2023.40","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"Arts and Humanities","Score":null,"Total":0}
Résumé Cet article part d’une enquête menée entre 2011 et 2017 sur de deux lieux de culte protestants à Tianjin, ville située au sud-est de Pékin : un temple officiel et un « point de rassemblement domestique ». Prenant appui sur l’observation de 83 moments de culte ainsi que sur des échanges avec des prédicateurs et des fidèles, cette étude s’inscrit dans un contexte d’essor du religieux, celui notamment du protestantisme, et de multiplication des rassemblements publics en dépit des contraintes rencontrées. L’analyse montre comment, là où des références au passé ne peuvent être mobilisées pour éclairer l’expérience présente, prédicateurs et auteurs de témoignages s’emparent de la Bible et de ses « histoires vraies » pour pouvoir parler des événements et situations rencontrées au quotidien et en proposer un sens moins brouillé. La Bible offre en effet de nouveaux usages linguistiques qui permettent de nouvelles formes d’interprétation, à distance des incertitudes mais aussi des rigidités idéologiques du langage disponible dans la Chine du xxie siècle. Elle propose des repères qui échappent à l’emprise du doute et auxquels peut s’arrimer l’expression de toutes sortes d’inquiétudes et d’incertitudes. La figure du « faux croyant » mais aussi celle du mauvais concitoyen sont ainsi déplorées à la lumière d’un même mal : les faux-semblants. La langue, première modalité de l’apparaître et dénoncée à ce titre comme lieu privilégié de diverses dissimulations, surgit ici pour nommer et contenir pareil soupçon, mais aussi pour proposer des interprétations et des orientations moins incertaines.
期刊介绍:
Fondée en 1929 par March Bloch et Lucien Febvre, les Annales illustrent, au-delà de ce prestigieux héritage, la recherche historique dans ce qu’elle a de plus innovant. Nouveaux domaines de la recherche et histoire comparée, ouverture sur les aires culturelles et réflexion épistémologique, signatures prestigieuses et jeunes historiens définissent l’esprit des Annales, revue d’histoire par excellence, dont le rayonnement est international. Au-delà de la discipline historique, les Annales jouent un rôle important dans le champ des sciences sociales et sont le lieu privilégié d"un dialogue raisonné entre les différentes sciences de l"homme.