{"title":"17世纪的属兽书","authors":"M. Lafouge","doi":"10.1179/175226911X13166031973835","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Abstract L'article se propose d'analyser l'usage et la portée des paradigmes animal et tératologique dans la réflexion sur les genres au XVIIe siècle. Une telle analogie est, semble-t-il, consubstantielle à la poétique, puisqu'on la trouve déjà chez Aristote, et plus tard chez Horace, qui bannit du champ artistique toute forme de monstruosité. Mais elle prend à l'âge dit 'classique' — âge des classifications selon Michel Foucault — une résonance particulière, puisque deux modèles entrent alors en concurrence. Si le bestiaire que propose par exemple Boileau dans son Art poétique relève manifestement de la conception renaissante des genres, qui prend modèle sur la pratique de la collection (ou de l'herbier) et rejette, avec Horace, les espèces monstrueuses, un autre type de catégorisation plus moderne se fait jour qui, de Guarini à Perrault en passant par Chapelain, obéit à une logique de l'arborescence inspirée d'Aristote et visant à «naturaliser» les nouveaux genres. Cette méthode fondée sur le principe de la combinatoire et de l'hybridation ne va pas cependant jusqu'à légitimer la catégorie du monstrueux comme tel, un pas qui ne sera franchi — timidement — qu'à la toute fin du XVIIe siècle.","PeriodicalId":88312,"journal":{"name":"Seventeenth-century French studies","volume":"12 1","pages":"80 - 92"},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2011-12-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1179/175226911X13166031973835","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Le bestiaire des genres au XVIIe siècle\",\"authors\":\"M. Lafouge\",\"doi\":\"10.1179/175226911X13166031973835\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Abstract L'article se propose d'analyser l'usage et la portée des paradigmes animal et tératologique dans la réflexion sur les genres au XVIIe siècle. Une telle analogie est, semble-t-il, consubstantielle à la poétique, puisqu'on la trouve déjà chez Aristote, et plus tard chez Horace, qui bannit du champ artistique toute forme de monstruosité. Mais elle prend à l'âge dit 'classique' — âge des classifications selon Michel Foucault — une résonance particulière, puisque deux modèles entrent alors en concurrence. Si le bestiaire que propose par exemple Boileau dans son Art poétique relève manifestement de la conception renaissante des genres, qui prend modèle sur la pratique de la collection (ou de l'herbier) et rejette, avec Horace, les espèces monstrueuses, un autre type de catégorisation plus moderne se fait jour qui, de Guarini à Perrault en passant par Chapelain, obéit à une logique de l'arborescence inspirée d'Aristote et visant à «naturaliser» les nouveaux genres. Cette méthode fondée sur le principe de la combinatoire et de l'hybridation ne va pas cependant jusqu'à légitimer la catégorie du monstrueux comme tel, un pas qui ne sera franchi — timidement — qu'à la toute fin du XVIIe siècle.\",\"PeriodicalId\":88312,\"journal\":{\"name\":\"Seventeenth-century French studies\",\"volume\":\"12 1\",\"pages\":\"80 - 92\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2011-12-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"https://sci-hub-pdf.com/10.1179/175226911X13166031973835\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Seventeenth-century French studies\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1179/175226911X13166031973835\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Seventeenth-century French studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1179/175226911X13166031973835","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
Abstract L'article se propose d'analyser l'usage et la portée des paradigmes animal et tératologique dans la réflexion sur les genres au XVIIe siècle. Une telle analogie est, semble-t-il, consubstantielle à la poétique, puisqu'on la trouve déjà chez Aristote, et plus tard chez Horace, qui bannit du champ artistique toute forme de monstruosité. Mais elle prend à l'âge dit 'classique' — âge des classifications selon Michel Foucault — une résonance particulière, puisque deux modèles entrent alors en concurrence. Si le bestiaire que propose par exemple Boileau dans son Art poétique relève manifestement de la conception renaissante des genres, qui prend modèle sur la pratique de la collection (ou de l'herbier) et rejette, avec Horace, les espèces monstrueuses, un autre type de catégorisation plus moderne se fait jour qui, de Guarini à Perrault en passant par Chapelain, obéit à une logique de l'arborescence inspirée d'Aristote et visant à «naturaliser» les nouveaux genres. Cette méthode fondée sur le principe de la combinatoire et de l'hybridation ne va pas cependant jusqu'à légitimer la catégorie du monstrueux comme tel, un pas qui ne sera franchi — timidement — qu'à la toute fin du XVIIe siècle.