{"title":"MallarméDivague(人群中间)","authors":"Nelson Charest","doi":"10.7202/1092766ar","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"En nous basant sur la distinction offerte par Christian Doumet entre la méditation et la divagation comme deux manières de penser en poésie, nous soulignons comment la seconde présente un caractère collectif qui manque à la première. Nous proposons donc de voir les Divagations mallarméennes comme des écrits qui s’intéressent à la collectivité, soit pour y participer, soit pour la décrire ou y donner un pendant critique. Ainsi la « foule » apparaît avec insistance dans ses poèmes en prose, surtout lorsqu’on les compare aux poèmes baudelairiens. Car contrairement à Baudelaire, Mallarmé tente de trouver, sinon un nombre, du moins un sens à la foule. Elle est associée au mouvement et à la marche, son caractère hasardeux et papillonnant en fait un objet de « divagation » privilégié. Face à la foule se trouvent le dialogue de l’entente réciproque, et surtout, le phénomène esthétique qui, s’installant sur les ruines de la religion, peut donner corps à la « multitude » et la sortir de la dispersion qui anime les foules.","PeriodicalId":42253,"journal":{"name":"ETUDES LITTERAIRES","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.1000,"publicationDate":"2022-10-10","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Mallarmé divague (au milieu de la foule)\",\"authors\":\"Nelson Charest\",\"doi\":\"10.7202/1092766ar\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"En nous basant sur la distinction offerte par Christian Doumet entre la méditation et la divagation comme deux manières de penser en poésie, nous soulignons comment la seconde présente un caractère collectif qui manque à la première. Nous proposons donc de voir les Divagations mallarméennes comme des écrits qui s’intéressent à la collectivité, soit pour y participer, soit pour la décrire ou y donner un pendant critique. Ainsi la « foule » apparaît avec insistance dans ses poèmes en prose, surtout lorsqu’on les compare aux poèmes baudelairiens. Car contrairement à Baudelaire, Mallarmé tente de trouver, sinon un nombre, du moins un sens à la foule. Elle est associée au mouvement et à la marche, son caractère hasardeux et papillonnant en fait un objet de « divagation » privilégié. Face à la foule se trouvent le dialogue de l’entente réciproque, et surtout, le phénomène esthétique qui, s’installant sur les ruines de la religion, peut donner corps à la « multitude » et la sortir de la dispersion qui anime les foules.\",\"PeriodicalId\":42253,\"journal\":{\"name\":\"ETUDES LITTERAIRES\",\"volume\":\" \",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.1000,\"publicationDate\":\"2022-10-10\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"ETUDES LITTERAIRES\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.7202/1092766ar\",\"RegionNum\":4,\"RegionCategory\":\"文学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"0\",\"JCRName\":\"LITERATURE, ROMANCE\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"ETUDES LITTERAIRES","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.7202/1092766ar","RegionNum":4,"RegionCategory":"文学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"0","JCRName":"LITERATURE, ROMANCE","Score":null,"Total":0}
En nous basant sur la distinction offerte par Christian Doumet entre la méditation et la divagation comme deux manières de penser en poésie, nous soulignons comment la seconde présente un caractère collectif qui manque à la première. Nous proposons donc de voir les Divagations mallarméennes comme des écrits qui s’intéressent à la collectivité, soit pour y participer, soit pour la décrire ou y donner un pendant critique. Ainsi la « foule » apparaît avec insistance dans ses poèmes en prose, surtout lorsqu’on les compare aux poèmes baudelairiens. Car contrairement à Baudelaire, Mallarmé tente de trouver, sinon un nombre, du moins un sens à la foule. Elle est associée au mouvement et à la marche, son caractère hasardeux et papillonnant en fait un objet de « divagation » privilégié. Face à la foule se trouvent le dialogue de l’entente réciproque, et surtout, le phénomène esthétique qui, s’installant sur les ruines de la religion, peut donner corps à la « multitude » et la sortir de la dispersion qui anime les foules.