{"title":"计算批判:拉尔斯·冯·提尔《多格维尔》中的劳动、生产力、极限与爱","authors":"Nicolas Lema Habash","doi":"10.3138/CJFS.26.1.2017-0002","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Résumé:Dans cet article je propose d’interpréter Dogville (2003), du réalisateur Lars von Trier, comme un film qui prolonge une tradition philosophique de critique de la réification. En appuyant sur les œuvres de Marx et de Lukács, nous mettons l’accent sur le concept de calcul pour analyser l’histoire de la protagoniste, Grace, en tant que récit d’une exploitation fondée sur des mécanismes d’échange de travail. Notre but n’est cependant pas seulement de décrire ce processus par rapport à l’intrigue du film, mais aussi, et surtout, de caractériser ontologiquement le langage et les dispositifs cinématographiques comme une allégorie visuelle du problème de calcul dans le capitalisme contemporain. En faisant transparaître les « limites » de toute chose (par exemple, celles de l’architecture de Dogville, celles du ratio d’échange de la force de travail de Grace, celles de la diégèse du film), von Trier crée avec Dogville ce que nous appelons un « cinéma calculatoire ». Suivant la notion kantienne de « critique », nous avançons que Dogville explore cinématographiquement les limites des mécanismes de calcul eux-mêmes.Abstract:I argue in this article that Lars von Trier’s Dogville (2003) is a film that prolongs a philosophical tradition of critique of reification. Making use of Marx and Lukács’s work, I highlight the concept of calculation for analyzing the story of the protagonist, Grace, as a tale of exploitation based on mechanisms of labour exchange. My aim, however, is not only to describe this process in terms of Dogville’s storyline, but to ontologically characterize the cinematographic language and devices of the film as a visual allegory of the problem of calculation in contemporary capitalism. By making transparent the “limits” of everything (Dogville’s architecture, the exchange rates in Grace’s labour-power, and the limits of the film’s diegesis, for instance), von Trier creates in Dogville what I call “calculative cinema.” Following the Kantian notion of “critique,” I propose that Dogville explores the limits of the mechanisms of calculation in cinematic terms.","PeriodicalId":0,"journal":{"name":"","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0,"publicationDate":"2017-03-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Critique of Calculation: Labour, Productivity, Limits, and Love in Lars Von Trier’s Dogville\",\"authors\":\"Nicolas Lema Habash\",\"doi\":\"10.3138/CJFS.26.1.2017-0002\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Résumé:Dans cet article je propose d’interpréter Dogville (2003), du réalisateur Lars von Trier, comme un film qui prolonge une tradition philosophique de critique de la réification. En appuyant sur les œuvres de Marx et de Lukács, nous mettons l’accent sur le concept de calcul pour analyser l’histoire de la protagoniste, Grace, en tant que récit d’une exploitation fondée sur des mécanismes d’échange de travail. Notre but n’est cependant pas seulement de décrire ce processus par rapport à l’intrigue du film, mais aussi, et surtout, de caractériser ontologiquement le langage et les dispositifs cinématographiques comme une allégorie visuelle du problème de calcul dans le capitalisme contemporain. En faisant transparaître les « limites » de toute chose (par exemple, celles de l’architecture de Dogville, celles du ratio d’échange de la force de travail de Grace, celles de la diégèse du film), von Trier crée avec Dogville ce que nous appelons un « cinéma calculatoire ». Suivant la notion kantienne de « critique », nous avançons que Dogville explore cinématographiquement les limites des mécanismes de calcul eux-mêmes.Abstract:I argue in this article that Lars von Trier’s Dogville (2003) is a film that prolongs a philosophical tradition of critique of reification. Making use of Marx and Lukács’s work, I highlight the concept of calculation for analyzing the story of the protagonist, Grace, as a tale of exploitation based on mechanisms of labour exchange. My aim, however, is not only to describe this process in terms of Dogville’s storyline, but to ontologically characterize the cinematographic language and devices of the film as a visual allegory of the problem of calculation in contemporary capitalism. By making transparent the “limits” of everything (Dogville’s architecture, the exchange rates in Grace’s labour-power, and the limits of the film’s diegesis, for instance), von Trier creates in Dogville what I call “calculative cinema.” Following the Kantian notion of “critique,” I propose that Dogville explores the limits of the mechanisms of calculation in cinematic terms.\",\"PeriodicalId\":0,\"journal\":{\"name\":\"\",\"volume\":null,\"pages\":null},\"PeriodicalIF\":0.0,\"publicationDate\":\"2017-03-01\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.3138/CJFS.26.1.2017-0002\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"\",\"JCRName\":\"\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.3138/CJFS.26.1.2017-0002","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"","JCRName":"","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0
摘要
摘要:在这篇文章中,我建议将导演拉尔斯·冯·特里尔(Lars von Trier)的《多格维尔》(2003)解读为一部延续批判物化哲学传统的电影。在马克思和卢卡斯作品的基础上,我们强调了计算的概念,以分析主人公格雷斯的故事,作为基于劳动交换机制的剥削叙事。然而,我们的目标不仅是根据电影情节描述这一过程,而且最重要的是,从本体论上将语言和电影设备描述为当代资本主义计算问题的视觉寓言。通过揭示一切事物的“局限性”(例如,多格维尔建筑的局限性、格雷斯劳动力交换率的局限性和电影的迪吉斯的局限性),冯·特里尔与多格维尔一起创造了我们称之为“计算电影”。根据康德的“批判”概念,我们认为多格维尔在电影中探索了计算机制本身的局限性。摘要:我在这篇文章中认为,拉尔斯·冯·特里尔的《多格维尔》(2003)是一部延续了批判重新化哲学传统的电影。利用马克思和卢卡斯的作品,我强调了计算的概念,以分析主人公格雷斯的故事,作为基于劳动交换机制的剥削故事。然而,我的目标不仅仅是用多格维尔的故事情节来描述这一过程,而是从本体上描述电影的电影语言和设备,作为当代资本主义计算问题的视觉寓言。冯·特里尔(Von Trier)在多格维尔创造了我所称的“计算电影”。遵循康德的“批评”概念,我建议多格维尔探索电影术语计算机制的极限。
Critique of Calculation: Labour, Productivity, Limits, and Love in Lars Von Trier’s Dogville
Résumé:Dans cet article je propose d’interpréter Dogville (2003), du réalisateur Lars von Trier, comme un film qui prolonge une tradition philosophique de critique de la réification. En appuyant sur les œuvres de Marx et de Lukács, nous mettons l’accent sur le concept de calcul pour analyser l’histoire de la protagoniste, Grace, en tant que récit d’une exploitation fondée sur des mécanismes d’échange de travail. Notre but n’est cependant pas seulement de décrire ce processus par rapport à l’intrigue du film, mais aussi, et surtout, de caractériser ontologiquement le langage et les dispositifs cinématographiques comme une allégorie visuelle du problème de calcul dans le capitalisme contemporain. En faisant transparaître les « limites » de toute chose (par exemple, celles de l’architecture de Dogville, celles du ratio d’échange de la force de travail de Grace, celles de la diégèse du film), von Trier crée avec Dogville ce que nous appelons un « cinéma calculatoire ». Suivant la notion kantienne de « critique », nous avançons que Dogville explore cinématographiquement les limites des mécanismes de calcul eux-mêmes.Abstract:I argue in this article that Lars von Trier’s Dogville (2003) is a film that prolongs a philosophical tradition of critique of reification. Making use of Marx and Lukács’s work, I highlight the concept of calculation for analyzing the story of the protagonist, Grace, as a tale of exploitation based on mechanisms of labour exchange. My aim, however, is not only to describe this process in terms of Dogville’s storyline, but to ontologically characterize the cinematographic language and devices of the film as a visual allegory of the problem of calculation in contemporary capitalism. By making transparent the “limits” of everything (Dogville’s architecture, the exchange rates in Grace’s labour-power, and the limits of the film’s diegesis, for instance), von Trier creates in Dogville what I call “calculative cinema.” Following the Kantian notion of “critique,” I propose that Dogville explores the limits of the mechanisms of calculation in cinematic terms.