{"title":"“致所有人”,“致有关的人”:《赎罪》中无人能答的信(伊恩·麦克尤恩和乔·赖特)","authors":"Pascale Tollance","doi":"10.4000/EBC.5529","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"La lettre que les jumeaux fugueurs de Atonement adressent a ‘tout le monde’ (McEwan) ou ‘a quiconque voudra bien la lire’ (Wright) s’immisce dans le recit alors qu’a commence a circuler une autre missive dont l’effet sera bien plus retentissant. Tout en occupant une place singuliere, le mot que Robbie fait parvenir a Cecilia par l’intermediaire de Briony s’insere dans un tissu epistolaire dense que le film de Wright fait ressortir avec une acuite particuliere, comme pour mieux souligner la place de l’adresse dans le recit. L’appel au secours que lancent les jumeaux a qui voudra bien les entendre rend patente la defaillance des adultes et souligne une irresponsabilite generalisee. La lettre de Robbie est quant a elle recuperee pour effacer sans autre forme de proces l’exception qui reste attachee a sa personne. Mais outre son contenu, l’‘ob-scenite’ de cette lettre tient a sa resistance aux differentes tentatives de detournement, d’appropriation ou de destruction dont elle fait l’objet—a l’instar de ce qui se passe dans The Go-Between ou dans le celebre conte de Poe, « The Purloined Letter » ou son trajet revet une dimension allegorique. « To whom it may concern » est a entendre a l’echelle du recit : qu’il n’y ait personne pour repondre des effets d’une lettre et de son devenir est ce qui nous empeche de mettre « un cran d’arret » (Barthes) au jeu du texte (et de l’intertexte) et de mettre le sens sous les verrous. Meme si Atonement marque tres clairement un « retour a l’auteur », une des forces de ce roman—et sa dimension profondement ethique—est de nous permettre de ne pas confondre responsabilite et autorite.","PeriodicalId":53368,"journal":{"name":"Etudes Britanniques Contemporaines","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2018-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"1","resultStr":"{\"title\":\"‘To everyone’, ‘To whom it may concern’: The Letter for Which No One Can Answer in Atonement (Ian McEwan et Joe Wright)\",\"authors\":\"Pascale Tollance\",\"doi\":\"10.4000/EBC.5529\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"La lettre que les jumeaux fugueurs de Atonement adressent a ‘tout le monde’ (McEwan) ou ‘a quiconque voudra bien la lire’ (Wright) s’immisce dans le recit alors qu’a commence a circuler une autre missive dont l’effet sera bien plus retentissant. 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‘To everyone’, ‘To whom it may concern’: The Letter for Which No One Can Answer in Atonement (Ian McEwan et Joe Wright)
La lettre que les jumeaux fugueurs de Atonement adressent a ‘tout le monde’ (McEwan) ou ‘a quiconque voudra bien la lire’ (Wright) s’immisce dans le recit alors qu’a commence a circuler une autre missive dont l’effet sera bien plus retentissant. Tout en occupant une place singuliere, le mot que Robbie fait parvenir a Cecilia par l’intermediaire de Briony s’insere dans un tissu epistolaire dense que le film de Wright fait ressortir avec une acuite particuliere, comme pour mieux souligner la place de l’adresse dans le recit. L’appel au secours que lancent les jumeaux a qui voudra bien les entendre rend patente la defaillance des adultes et souligne une irresponsabilite generalisee. La lettre de Robbie est quant a elle recuperee pour effacer sans autre forme de proces l’exception qui reste attachee a sa personne. Mais outre son contenu, l’‘ob-scenite’ de cette lettre tient a sa resistance aux differentes tentatives de detournement, d’appropriation ou de destruction dont elle fait l’objet—a l’instar de ce qui se passe dans The Go-Between ou dans le celebre conte de Poe, « The Purloined Letter » ou son trajet revet une dimension allegorique. « To whom it may concern » est a entendre a l’echelle du recit : qu’il n’y ait personne pour repondre des effets d’une lettre et de son devenir est ce qui nous empeche de mettre « un cran d’arret » (Barthes) au jeu du texte (et de l’intertexte) et de mettre le sens sous les verrous. Meme si Atonement marque tres clairement un « retour a l’auteur », une des forces de ce roman—et sa dimension profondement ethique—est de nous permettre de ne pas confondre responsabilite et autorite.