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摘要
这篇文章将19世纪法国诗歌(du Camp)中的积极和劳动宣传文本与圣西门主义者(Duveyrier)的抒情和富有远见的散文进行了对比。从波德莱尔关于诗歌与说教不相容的判断出发,我们对社会诗歌的地位和艺术性提出了质疑。在工人诗歌(《Cent et une petites miseres, Œuvre sociale》)中,我们发现了通俗语言的绿色、vis comica和幻想,而社会主义寓言(Lachambeaudie)则以同情著称。在进步先知(Enfantin)的笔下,宗教、建筑、诗歌、数学等学科非但没有被划分,反而是相似的对象和可转换的语言。诗歌、形象和理想的城市本身都在改变它们的特征,相互对应。社会创新只能通过城市散文诗歌的创新形式来表达,工业革命要求诗歌形式的革命。这些文本的诗意,与现实主义和所使用的词汇的专门化成反比,源于一种暗示的艺术,以及一种被技术、城市和科学的现代性所更新的想象的兴起。
Cet article oppose les textes de propagande positive et ouvrière en vers français du XIXe siècle (Du Camp) à la prose lyrique et visionnaire des saint-simoniens (Duveyrier). À partir du jugement de Baudelaire sur l’incompatibilité entre poésie et didactisme, on s’interroge sur le statut et l’artialité de la poésie sociale. Du côté de la poésie ouvrière (Cent et une petites misères, Œuvre sociale), on découvre la verdeur de la langue populaire, la vis comica et la fantaisie tandis que la fable socialiste (Lachambeaudie) est remarquable par la compassion. Sous la plume des prophètes du progrès (Enfantin), les disciplines – religion, architecture, poésie, mathématiques – loin d’être cloisonnées, sont objets analogues et langages convertibles. Le poème, l’image et la cité idéale elle-même changent leurs caractéristiques et se correspondent. L’innovation sociale ne peut se dire qu’à travers la forme novatrice du poème en prose urbain et la Révolution industrielle appelle une révolution des formes poétiques. La poéticité de ces textes, inversement proportionnelle au réalisme et à la spécialisation du lexique employé, tient à un art de la suggestion et à l’essor d’un imaginaire renouvelé par la modernité technique, citadine et scientifique.