战士的旅程

Q4 Psychology
Yvonne Collet
{"title":"战士的旅程","authors":"Yvonne Collet","doi":"10.4414/sanp.2023.03365","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Je suis installée sur mon balcon, dégustant un café avec une cigarette, un chat couché tout près. Je suis très pensive et vois dérouler des événements de ma vie comme une plume dans un vent parfois tempétueux. A la fin des années 80, mon compagnon et moi-même avions acheté une maison que nous avions retapée entièrement. Nous nous sommes mariés, car nous voulions des enfants. Je travaillais comme laborantine en biologie végétale à l’Université de Lausanne. Je me sentais heureuse et le formulais ainsi. Une seule ombre au tableau ensoleillé: mon hypofertilité. Un parcours difficile fait d’inséminations artificielles, jusqu’à une fécondation in vitro. A l’échec de la première fécondation in vitro, bien qu’ayant produit seize embryons, les trois implantés n’ont pas nidifié et j’ai sombré dans la dépression. Un jour sombre et fragile à la vision d’un film2 très dur dans lequel la mère et les deux enfants se font violer, mon passé m’a rattrapée. Je me suis souvenue avoir été violée entre l’âge de six et huit ans par un proche de la famille. 1994, première hospitalisation à Cery. J’avais demandé à ne pas être proche des laboratoires, vu que je connaissais la plupart du personnel. J’avais honte d’être hospitalisée en psychiatrie. Eh bien raté! Je devais passer par le couloir des laboratoires pour aller à mon unité Escale. Cela commençait bien! Mes relations avec les médecins étaient difficiles. Il faut dire que j’avais eu une intervention chirurgicale du col de l’utérus quelques années auparavant. Avant cette dernière, j’avais clairement demandé au gynécologue s’il y avait un risque que je ne puisse pas avoir d’enfants. Il m’a affirmé que non. Quelle plaisanterie! Au centre de procréation médicalement assistée du CHUV, ils m’ont dit que cette opération avait un rôle à jouer dans mon hypofertilité. J’ai aussi eu une autre opération inutile que je ne relaterai pas ici. Tout ce dont j’avais besoin, c’était que les psychiatres me disent simplement que j’avais certainement subi des erreurs médicales! Au lieu de cela, ils mettaient mon manque de confiance en la médecine sur le compte de mes troubles de l’affect dont je souffrais. Ma première hospitalisation a été laborieuse. J’étais à Escale, une unité ouverte où cela se passait relativement tranquillement. J’entendais jour et nuit les hurlements et le tapage de l’unité fermée Dauphin située en dessous. Cela me terrifiait! J’avais passé un contrat avec ma psychiatre. Je devais parler si j’avais des envies suicidaires, une des raisons de mon hospitalisation. Mais elle avait omis de m’informer que dans ce cas, je serais transférée dans l’unité fermée qui m’épouvantait. Ils m’ont transportée à quatre infirmiers bien que je m’accrochais de toutes mes forces à mon lit. Arrivée à Dauphin, j’étais très fâchée et donnais des coups de pied dans les portes. Alors un soignant m’a dit que si je ne me calmais pas, je serais mise à l’isolement, voire attachée. Ma colère a été muselée pendant des années, moi qui étais défaillante dans la gestion de mes émotions. Ma méfiance envers le monde médical a fortement augmenté. Mon mari et moi avons fait recours à la justice de paix. Le juge de paix de la campagne où nous habitions ne savait pas quoi faire vu qu’il avait surtout géré des affaires agricoles. Ainsi il demandait à mon mari ce qu’il devait faire. J’ai été transférée à la Métairie, clinique privée. J’avais l’impression d’arriver au paradis. Pendant les deux mois passés là-bas, l’équipe médicale m’a offert une thérapie intensive et pleine d’outils que j’étais incapable de mettre en pratique. Le soir, nous faisions la fête en buvant du rhum dans les tasses à thé. La chronicité de ma maladie m’a reconduite à Cery pendant de nombreux mois. En fonction de mon état, j’étais soit en unité fermée soit en unité ouverte. A Escale avec d’autres patients, nous passions des heures à refaire le monde autour d’une table ronde avec un café et une bonne clope. A Dauphin, c’était plutôt l’enfer: douche avant 10 h, chambres à plusieurs lits fermées à clé de 10 h à 16 h. Nous étions tous dans le salon, toutes pathologies et tous âges adultes confondus. Il fallait composer avec une patiente incontinente qui souillait fauteuils et canapés. Les repas étaient apportés dans de grands bacs en aluminium. Chaque patient se servait lui-même, et certains avec une hygiène douteuse. Je suis devenue végétarienne pour avoir mon repas personnel. De temps en temps, des pots volaient. Des patients en isolement et parfois sanglés tapaient et hurlaient en permanence. Heureusement, il y avait aussi beaucoup d’entraide entre patientes et les balades quasi quotidiennes accompagnées en groupe dans le parc allégeaient notre vie carcérale. C’était à la fois un lieu de protection et le pire endroit où j’ai vécu. Après 22 mois j’ai été transférée dans un foyer près de Montreux, mon assurance ne voulant plus payer l’hôpital. J’aurais préféré me couper la main plutôt que signer ma demande de rente d’assurance-invalidité. J’ai passé onze mois dans ce foyer qui m’ont été bénéfiques. Ils ont instauré un sevrage médicamenteux, car il m’était impossible de réagir dans cet état léthargique. Ils m’ont aidé à mieux gérer mon alimentation d’anorexique. Je participais aux animations, notamment sportives. Moi qui faisais du sport depuis l’âge de seize ans, j’allais jouer au tennis avec une aide-soignante et un aide-soignant me donnait des cours de guitare. J’ai pu descendre deux fois la Vallée Blanche à Chamonix avec d’autres résidents et une partie du personnel. Le foyer était composé d’une maison principale et d’une villa. La cuisine de cette dernière était le lieu de rencontre-café des pensionnaires. Une petite minette vivait là. Ma maladie nous a fait prendre des chemins différents à mon mari et moi. Finalement, nous avons divorcé à l’amiable. Une veilleuse m’a donné un magnifique chat, un sacré de Birmanie. Zébulon a partagé ma petite chambre pendant mes trois derniers mois au foyer et m’a accompagnée une grande partie de ma vie. J’ai pris un appartement à Montreux. Ma galère n’étant pas terminée, j’ai été hospitalisée de nombreuses fois à Nant. Il faut bien mériter son diagnostic de borderline! Une des choses qui me soulageaient momentanément était l’automutilation, mais après j’étais encore plus mal. Pour diminuer les nombreuses hospitalisations, j’ai suivi un traitement au centre de jour de Montreux. J’avais le soutien de mon psychiatre privé. Quand j’étais au foyer, j’ai commencé à fréquenter les ateliers du Groupe d’accueil et d’acFirst person account","PeriodicalId":36878,"journal":{"name":"Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy","volume":" ","pages":""},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2023-02-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Parcours d’une combattante\",\"authors\":\"Yvonne Collet\",\"doi\":\"10.4414/sanp.2023.03365\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Je suis installée sur mon balcon, dégustant un café avec une cigarette, un chat couché tout près. Je suis très pensive et vois dérouler des événements de ma vie comme une plume dans un vent parfois tempétueux. A la fin des années 80, mon compagnon et moi-même avions acheté une maison que nous avions retapée entièrement. Nous nous sommes mariés, car nous voulions des enfants. Je travaillais comme laborantine en biologie végétale à l’Université de Lausanne. Je me sentais heureuse et le formulais ainsi. Une seule ombre au tableau ensoleillé: mon hypofertilité. Un parcours difficile fait d’inséminations artificielles, jusqu’à une fécondation in vitro. A l’échec de la première fécondation in vitro, bien qu’ayant produit seize embryons, les trois implantés n’ont pas nidifié et j’ai sombré dans la dépression. Un jour sombre et fragile à la vision d’un film2 très dur dans lequel la mère et les deux enfants se font violer, mon passé m’a rattrapée. Je me suis souvenue avoir été violée entre l’âge de six et huit ans par un proche de la famille. 1994, première hospitalisation à Cery. J’avais demandé à ne pas être proche des laboratoires, vu que je connaissais la plupart du personnel. J’avais honte d’être hospitalisée en psychiatrie. Eh bien raté! Je devais passer par le couloir des laboratoires pour aller à mon unité Escale. Cela commençait bien! Mes relations avec les médecins étaient difficiles. Il faut dire que j’avais eu une intervention chirurgicale du col de l’utérus quelques années auparavant. Avant cette dernière, j’avais clairement demandé au gynécologue s’il y avait un risque que je ne puisse pas avoir d’enfants. Il m’a affirmé que non. Quelle plaisanterie! Au centre de procréation médicalement assistée du CHUV, ils m’ont dit que cette opération avait un rôle à jouer dans mon hypofertilité. J’ai aussi eu une autre opération inutile que je ne relaterai pas ici. Tout ce dont j’avais besoin, c’était que les psychiatres me disent simplement que j’avais certainement subi des erreurs médicales! Au lieu de cela, ils mettaient mon manque de confiance en la médecine sur le compte de mes troubles de l’affect dont je souffrais. Ma première hospitalisation a été laborieuse. J’étais à Escale, une unité ouverte où cela se passait relativement tranquillement. J’entendais jour et nuit les hurlements et le tapage de l’unité fermée Dauphin située en dessous. Cela me terrifiait! J’avais passé un contrat avec ma psychiatre. Je devais parler si j’avais des envies suicidaires, une des raisons de mon hospitalisation. Mais elle avait omis de m’informer que dans ce cas, je serais transférée dans l’unité fermée qui m’épouvantait. Ils m’ont transportée à quatre infirmiers bien que je m’accrochais de toutes mes forces à mon lit. Arrivée à Dauphin, j’étais très fâchée et donnais des coups de pied dans les portes. Alors un soignant m’a dit que si je ne me calmais pas, je serais mise à l’isolement, voire attachée. Ma colère a été muselée pendant des années, moi qui étais défaillante dans la gestion de mes émotions. Ma méfiance envers le monde médical a fortement augmenté. Mon mari et moi avons fait recours à la justice de paix. Le juge de paix de la campagne où nous habitions ne savait pas quoi faire vu qu’il avait surtout géré des affaires agricoles. Ainsi il demandait à mon mari ce qu’il devait faire. J’ai été transférée à la Métairie, clinique privée. J’avais l’impression d’arriver au paradis. Pendant les deux mois passés là-bas, l’équipe médicale m’a offert une thérapie intensive et pleine d’outils que j’étais incapable de mettre en pratique. Le soir, nous faisions la fête en buvant du rhum dans les tasses à thé. La chronicité de ma maladie m’a reconduite à Cery pendant de nombreux mois. En fonction de mon état, j’étais soit en unité fermée soit en unité ouverte. A Escale avec d’autres patients, nous passions des heures à refaire le monde autour d’une table ronde avec un café et une bonne clope. A Dauphin, c’était plutôt l’enfer: douche avant 10 h, chambres à plusieurs lits fermées à clé de 10 h à 16 h. Nous étions tous dans le salon, toutes pathologies et tous âges adultes confondus. Il fallait composer avec une patiente incontinente qui souillait fauteuils et canapés. Les repas étaient apportés dans de grands bacs en aluminium. Chaque patient se servait lui-même, et certains avec une hygiène douteuse. Je suis devenue végétarienne pour avoir mon repas personnel. De temps en temps, des pots volaient. Des patients en isolement et parfois sanglés tapaient et hurlaient en permanence. Heureusement, il y avait aussi beaucoup d’entraide entre patientes et les balades quasi quotidiennes accompagnées en groupe dans le parc allégeaient notre vie carcérale. C’était à la fois un lieu de protection et le pire endroit où j’ai vécu. Après 22 mois j’ai été transférée dans un foyer près de Montreux, mon assurance ne voulant plus payer l’hôpital. J’aurais préféré me couper la main plutôt que signer ma demande de rente d’assurance-invalidité. J’ai passé onze mois dans ce foyer qui m’ont été bénéfiques. Ils ont instauré un sevrage médicamenteux, car il m’était impossible de réagir dans cet état léthargique. Ils m’ont aidé à mieux gérer mon alimentation d’anorexique. Je participais aux animations, notamment sportives. Moi qui faisais du sport depuis l’âge de seize ans, j’allais jouer au tennis avec une aide-soignante et un aide-soignant me donnait des cours de guitare. J’ai pu descendre deux fois la Vallée Blanche à Chamonix avec d’autres résidents et une partie du personnel. Le foyer était composé d’une maison principale et d’une villa. La cuisine de cette dernière était le lieu de rencontre-café des pensionnaires. Une petite minette vivait là. Ma maladie nous a fait prendre des chemins différents à mon mari et moi. Finalement, nous avons divorcé à l’amiable. Une veilleuse m’a donné un magnifique chat, un sacré de Birmanie. Zébulon a partagé ma petite chambre pendant mes trois derniers mois au foyer et m’a accompagnée une grande partie de ma vie. J’ai pris un appartement à Montreux. Ma galère n’étant pas terminée, j’ai été hospitalisée de nombreuses fois à Nant. Il faut bien mériter son diagnostic de borderline! Une des choses qui me soulageaient momentanément était l’automutilation, mais après j’étais encore plus mal. Pour diminuer les nombreuses hospitalisations, j’ai suivi un traitement au centre de jour de Montreux. J’avais le soutien de mon psychiatre privé. Quand j’étais au foyer, j’ai commencé à fréquenter les ateliers du Groupe d’accueil et d’acFirst person account\",\"PeriodicalId\":36878,\"journal\":{\"name\":\"Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy\",\"volume\":\" \",\"pages\":\"\"},\"PeriodicalIF\":0.0000,\"publicationDate\":\"2023-02-15\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"\",\"citationCount\":\"0\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.4414/sanp.2023.03365\",\"RegionNum\":0,\"RegionCategory\":null,\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q4\",\"JCRName\":\"Psychology\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Swiss Archives of Neurology, Psychiatry and Psychotherapy","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.4414/sanp.2023.03365","RegionNum":0,"RegionCategory":null,"ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q4","JCRName":"Psychology","Score":null,"Total":0}
引用次数: 0

摘要

我坐在阳台上,一边喝着咖啡,一边抽烟,一只猫躺在附近。我很体贴,看到我生命中的事件就像一根羽毛在有时狂风中展开。在80年代末,我和我的同伴买了一所房子,我们把它完全重新装修了。我们结婚是因为我们想要孩子。我在洛桑大学做植物生物学实验室的工作。我很高兴,就这么说。阳光下只有一个阴影:我的低生育能力。从人工授精到体外受精的艰难旅程。第一次体外受精失败后,虽然产生了16个胚胎,但3个植入的胚胎没有筑巢,我陷入了抑郁。在一个黑暗而脆弱的一天,看到一个非常艰难的电影,母亲和两个孩子被强奸,我的过去赶上了我。我记得我在六到八岁的时候被家人强奸过。1994年,第一次在Cery住院。我要求不要靠近实验室,因为我认识大多数工作人员。我为被送进精神病院而感到羞愧。好吧,我错过了!我必须穿过实验室的走廊才能到达我的中途停留单元。开始的很好!我和医生的关系很困难。我不得不说,几年前我做过宫颈手术。在此之前,我明确地问过妇科医生,我是否有不能生孩子的风险。他说没有。真是笑话!在CHUV的辅助生殖中心,他们告诉我,这个手术在我的低生育能力中起了作用。我还做了另一个不必要的手术,这里就不讲了。我所需要的只是精神科医生告诉我,我肯定有医疗失误!相反,他们把我对医学缺乏信心归咎于我所受的影响。我的第一次住院很辛苦。我在中途停留,一个开放的单位,那里发生的事情相对平静。我日夜都能听到下面封闭的海豚单元的嚎叫和噪音。这让我很害怕!我和我的精神科医生签了合同。如果我有自杀的欲望,我就得谈谈,这是我住院的原因之一。但她没有告诉我,在这种情况下,我将被转移到一个封闭的单位,这让我很害怕。他们把我送到四名护士那里,尽管我一直坚持在床上,当我到达多芬时,我非常生气,踢门。然后一位护理人员告诉我,如果我不冷静下来,我就会被孤立,甚至被绑起来。多年来,我的愤怒被压制住了,因为我无法控制自己的情绪。我对医学界的不信任大大增加了。我丈夫和我求助于和平正义。我们住的那个乡村的治安法官不知道该怎么办,因为他主要负责农业事务。所以他问我丈夫该怎么做。我被转到农场私人诊所。我觉得我来到了天堂。在那里的两个月里,医疗团队为我提供了密集的治疗,充满了工具,我无法付诸实践。晚上,我们在茶杯里喝朗姆酒开派对。我的慢性疾病让我在Cery呆了好几个月。根据我的状态,我要么是封闭的,要么是开放的。在中途停留时,我们和其他病人一起,围坐在圆桌旁,喝着咖啡,喝着好烟,花了几个小时重塑世界。在多芬,一切都很糟糕:上午10点前淋浴,上午10点到下午4点有几张床的房间都锁上了。一个失禁的病人把椅子和沙发弄脏了。饭菜装在大铝托盘里。每个病人都是自己使用的,有些病人的卫生状况令人怀疑。我成为素食主义者是为了有自己的食物。偶尔,罐子会飞起来。病人被隔离,有时被绑在一起,不停地敲打和尖叫。幸运的是,病人之间也有很多互助,几乎每天都有团体陪同在公园散步,减轻了我们在监狱里的生活。它既是一个受保护的地方,也是我住过的最糟糕的地方。22个月后,我被转移到蒙特勒附近的一家养老院,因为我的保险公司不再愿意支付医院费用。我宁愿割伤自己的手也不愿在伤残抚恤金申请表上签字。 我在这个家庭呆了11个月,这对我很有帮助。他们给我开了戒断药,因为我在这种昏睡状态下无法做出反应。他们帮助我更好地管理厌食症饮食。我参加娱乐活动,尤其是体育活动。我从16岁起就开始运动了,我会和一个看护人打网球,还有一个看护人教我吉他。我和其他居民以及一些工作人员在夏蒙尼的布兰奇山谷下山了两次。壁炉由主楼和别墅组成。后者的厨房是居民们见面喝咖啡的地方。一只小猫咪住在那里。我的病让我和丈夫走上了不同的道路。最后,我们友好地离婚了。一个夜灯给了我一只漂亮的猫,一只神圣的缅甸猫。在我在家里的最后三个月里,zebulon和我共用一个小房间,在我生命的大部分时间里,它一直陪伴着我。我在蒙特勒租了一套公寓。我的挣扎还没有结束,我在南特住院了很多次。你应该得到你的边缘性诊断!有一件事暂时缓解了我的疼痛,那就是自残,但后来我的疼痛更严重了,为了减少住院的次数,我在蒙特勒的日间中心接受了治疗。我得到了私人精神病医生的支持。当我在家里的时候,我开始参加欢迎小组和acfirst person account的研讨会
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
Parcours d’une combattante
Je suis installée sur mon balcon, dégustant un café avec une cigarette, un chat couché tout près. Je suis très pensive et vois dérouler des événements de ma vie comme une plume dans un vent parfois tempétueux. A la fin des années 80, mon compagnon et moi-même avions acheté une maison que nous avions retapée entièrement. Nous nous sommes mariés, car nous voulions des enfants. Je travaillais comme laborantine en biologie végétale à l’Université de Lausanne. Je me sentais heureuse et le formulais ainsi. Une seule ombre au tableau ensoleillé: mon hypofertilité. Un parcours difficile fait d’inséminations artificielles, jusqu’à une fécondation in vitro. A l’échec de la première fécondation in vitro, bien qu’ayant produit seize embryons, les trois implantés n’ont pas nidifié et j’ai sombré dans la dépression. Un jour sombre et fragile à la vision d’un film2 très dur dans lequel la mère et les deux enfants se font violer, mon passé m’a rattrapée. Je me suis souvenue avoir été violée entre l’âge de six et huit ans par un proche de la famille. 1994, première hospitalisation à Cery. J’avais demandé à ne pas être proche des laboratoires, vu que je connaissais la plupart du personnel. J’avais honte d’être hospitalisée en psychiatrie. Eh bien raté! Je devais passer par le couloir des laboratoires pour aller à mon unité Escale. Cela commençait bien! Mes relations avec les médecins étaient difficiles. Il faut dire que j’avais eu une intervention chirurgicale du col de l’utérus quelques années auparavant. Avant cette dernière, j’avais clairement demandé au gynécologue s’il y avait un risque que je ne puisse pas avoir d’enfants. Il m’a affirmé que non. Quelle plaisanterie! Au centre de procréation médicalement assistée du CHUV, ils m’ont dit que cette opération avait un rôle à jouer dans mon hypofertilité. J’ai aussi eu une autre opération inutile que je ne relaterai pas ici. Tout ce dont j’avais besoin, c’était que les psychiatres me disent simplement que j’avais certainement subi des erreurs médicales! Au lieu de cela, ils mettaient mon manque de confiance en la médecine sur le compte de mes troubles de l’affect dont je souffrais. Ma première hospitalisation a été laborieuse. J’étais à Escale, une unité ouverte où cela se passait relativement tranquillement. J’entendais jour et nuit les hurlements et le tapage de l’unité fermée Dauphin située en dessous. Cela me terrifiait! J’avais passé un contrat avec ma psychiatre. Je devais parler si j’avais des envies suicidaires, une des raisons de mon hospitalisation. Mais elle avait omis de m’informer que dans ce cas, je serais transférée dans l’unité fermée qui m’épouvantait. Ils m’ont transportée à quatre infirmiers bien que je m’accrochais de toutes mes forces à mon lit. Arrivée à Dauphin, j’étais très fâchée et donnais des coups de pied dans les portes. Alors un soignant m’a dit que si je ne me calmais pas, je serais mise à l’isolement, voire attachée. Ma colère a été muselée pendant des années, moi qui étais défaillante dans la gestion de mes émotions. Ma méfiance envers le monde médical a fortement augmenté. Mon mari et moi avons fait recours à la justice de paix. Le juge de paix de la campagne où nous habitions ne savait pas quoi faire vu qu’il avait surtout géré des affaires agricoles. Ainsi il demandait à mon mari ce qu’il devait faire. J’ai été transférée à la Métairie, clinique privée. J’avais l’impression d’arriver au paradis. Pendant les deux mois passés là-bas, l’équipe médicale m’a offert une thérapie intensive et pleine d’outils que j’étais incapable de mettre en pratique. Le soir, nous faisions la fête en buvant du rhum dans les tasses à thé. La chronicité de ma maladie m’a reconduite à Cery pendant de nombreux mois. En fonction de mon état, j’étais soit en unité fermée soit en unité ouverte. A Escale avec d’autres patients, nous passions des heures à refaire le monde autour d’une table ronde avec un café et une bonne clope. A Dauphin, c’était plutôt l’enfer: douche avant 10 h, chambres à plusieurs lits fermées à clé de 10 h à 16 h. Nous étions tous dans le salon, toutes pathologies et tous âges adultes confondus. Il fallait composer avec une patiente incontinente qui souillait fauteuils et canapés. Les repas étaient apportés dans de grands bacs en aluminium. Chaque patient se servait lui-même, et certains avec une hygiène douteuse. Je suis devenue végétarienne pour avoir mon repas personnel. De temps en temps, des pots volaient. Des patients en isolement et parfois sanglés tapaient et hurlaient en permanence. Heureusement, il y avait aussi beaucoup d’entraide entre patientes et les balades quasi quotidiennes accompagnées en groupe dans le parc allégeaient notre vie carcérale. C’était à la fois un lieu de protection et le pire endroit où j’ai vécu. Après 22 mois j’ai été transférée dans un foyer près de Montreux, mon assurance ne voulant plus payer l’hôpital. J’aurais préféré me couper la main plutôt que signer ma demande de rente d’assurance-invalidité. J’ai passé onze mois dans ce foyer qui m’ont été bénéfiques. Ils ont instauré un sevrage médicamenteux, car il m’était impossible de réagir dans cet état léthargique. Ils m’ont aidé à mieux gérer mon alimentation d’anorexique. Je participais aux animations, notamment sportives. Moi qui faisais du sport depuis l’âge de seize ans, j’allais jouer au tennis avec une aide-soignante et un aide-soignant me donnait des cours de guitare. J’ai pu descendre deux fois la Vallée Blanche à Chamonix avec d’autres résidents et une partie du personnel. Le foyer était composé d’une maison principale et d’une villa. La cuisine de cette dernière était le lieu de rencontre-café des pensionnaires. Une petite minette vivait là. Ma maladie nous a fait prendre des chemins différents à mon mari et moi. Finalement, nous avons divorcé à l’amiable. Une veilleuse m’a donné un magnifique chat, un sacré de Birmanie. Zébulon a partagé ma petite chambre pendant mes trois derniers mois au foyer et m’a accompagnée une grande partie de ma vie. J’ai pris un appartement à Montreux. Ma galère n’étant pas terminée, j’ai été hospitalisée de nombreuses fois à Nant. Il faut bien mériter son diagnostic de borderline! Une des choses qui me soulageaient momentanément était l’automutilation, mais après j’étais encore plus mal. Pour diminuer les nombreuses hospitalisations, j’ai suivi un traitement au centre de jour de Montreux. J’avais le soutien de mon psychiatre privé. Quand j’étais au foyer, j’ai commencé à fréquenter les ateliers du Groupe d’accueil et d’acFirst person account
求助全文
通过发布文献求助,成功后即可免费获取论文全文。 去求助
来源期刊
CiteScore
0.70
自引率
0.00%
发文量
1
审稿时长
16 weeks
×
引用
GB/T 7714-2015
复制
MLA
复制
APA
复制
导出至
BibTeX EndNote RefMan NoteFirst NoteExpress
×
提示
您的信息不完整,为了账户安全,请先补充。
现在去补充
×
提示
您因"违规操作"
具体请查看互助需知
我知道了
×
提示
确定
请完成安全验证×
copy
已复制链接
快去分享给好友吧!
我知道了
右上角分享
点击右上角分享
0
联系我们:info@booksci.cn Book学术提供免费学术资源搜索服务,方便国内外学者检索中英文文献。致力于提供最便捷和优质的服务体验。 Copyright © 2023 布克学术 All rights reserved.
京ICP备2023020795号-1
ghs 京公网安备 11010802042870号
Book学术文献互助
Book学术文献互助群
群 号:481959085
Book学术官方微信