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Les idées de la nature humaine : l’anthropologie critique et pratique de Spinoza
Si l’idee d’une nature specifique semble incompatible avec la critique des universaux menee par Spinoza dans la deuxieme partie de l’Ethique, il est cependant clair que le philosophe fait un certain usage de la notion de nature humaine, a des fins a la fois descriptives et normatives. Cette ambiguite se retrouve en particulier dans deux textes celebres, qui font de la question de la nature humaine un objet central du projet ethique en tant qu’il vise le perfectionnement des aptitudes : la fin du prologue du Traite de la reforme de l’entendement et la preface a la quatrieme partie de l’Ethique. Or, le point commun entre ces deux passages est qu’ils sont precedes d’une deconstruction des notions de perfection, imperfection, bien et mal qui parait disqualifier par avance ces memes objectifs comme issus d’idees inadequates. Pour explorer et tenter de demeler ces difficultes, l’hypothese directrice de cet article sera que la notion de nature humaine, chez Spinoza, est au centre d’une tension entre la critique de l’idee inadequate de cette nature, nee de l’imagination, et l’effort d’en former, par la raison, une idee adequate, susceptible de jouer un role moteur dans le programme philosophique, notamment dans son horizon ethique et politique.