{"title":"上演沉默的政治选择:从胡安·德·马里亚纳到玛丽安·德·考辛和特里斯坦·勒米特","authors":"Lisa Zeller","doi":"10.1080/20563035.2018.1539328","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"Cet article contribue à réévaluer la référence possible au jésuite Juan de Mariana dans La Mariane de Tristan L’Hermite. À cette fin, je ré-analyse la réception de la question du tyrannicide et de la légitimité de l’opposition au pouvoir tyrannique par Nicolas Caussin dans ‘Le Politique malheureux’, l’une des sources de Tristan. Une telle réévaluation semble nécessaire si l’on prend en compte un maillon négligé de la chaîne de réception, à savoir l’Antimariana, dans lequel Michel Roussel défend la doctrine de la soumission absolue. Le récit du jésuite Caussin semble donner raison à Roussel, mais Caussin a recours à une rhétorique de l’exemple que Roussel avait condamnée chez Mariana au profit d’un discours juridique non-équivoque. À partir de cette analyse, j’avance la thèse que Tristan défend Mariana et célèbre le nom de celui dont les idées avaient dû être réduites au silence au profit du système absolutiste. Il fait survivre son nom qui devient ainsi l’indice d’une politique alternative, alternative qu’avait tenté de représenter le dédicataire de la pièce, Gaston d’Orléans, qui avait endossé le rôle de protecteur du peuple lors de sa révolte en 1631. En s’identifiant à Mariane/Mariana, Gaston peut voir sa défaite réinterprétée comme sacrifice de fondation et célébrer sa victoire morale.","PeriodicalId":40652,"journal":{"name":"Early Modern French Studies","volume":"40 1","pages":"133 - 145"},"PeriodicalIF":0.2000,"publicationDate":"2018-07-03","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"https://sci-hub-pdf.com/10.1080/20563035.2018.1539328","citationCount":"1","resultStr":"{\"title\":\"Mettre en scène l’alternative politique réduite au silence : de Juan de Mariana aux Marianes de Caussin et de Tristan L’Hermite\",\"authors\":\"Lisa Zeller\",\"doi\":\"10.1080/20563035.2018.1539328\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"Cet article contribue à réévaluer la référence possible au jésuite Juan de Mariana dans La Mariane de Tristan L’Hermite. À cette fin, je ré-analyse la réception de la question du tyrannicide et de la légitimité de l’opposition au pouvoir tyrannique par Nicolas Caussin dans ‘Le Politique malheureux’, l’une des sources de Tristan. Une telle réévaluation semble nécessaire si l’on prend en compte un maillon négligé de la chaîne de réception, à savoir l’Antimariana, dans lequel Michel Roussel défend la doctrine de la soumission absolue. Le récit du jésuite Caussin semble donner raison à Roussel, mais Caussin a recours à une rhétorique de l’exemple que Roussel avait condamnée chez Mariana au profit d’un discours juridique non-équivoque. À partir de cette analyse, j’avance la thèse que Tristan défend Mariana et célèbre le nom de celui dont les idées avaient dû être réduites au silence au profit du système absolutiste. Il fait survivre son nom qui devient ainsi l’indice d’une politique alternative, alternative qu’avait tenté de représenter le dédicataire de la pièce, Gaston d’Orléans, qui avait endossé le rôle de protecteur du peuple lors de sa révolte en 1631. En s’identifiant à Mariane/Mariana, Gaston peut voir sa défaite réinterprétée comme sacrifice de fondation et célébrer sa victoire morale.\",\"PeriodicalId\":40652,\"journal\":{\"name\":\"Early Modern French Studies\",\"volume\":\"40 1\",\"pages\":\"133 - 145\"},\"PeriodicalIF\":0.2000,\"publicationDate\":\"2018-07-03\",\"publicationTypes\":\"Journal Article\",\"fieldsOfStudy\":null,\"isOpenAccess\":false,\"openAccessPdf\":\"https://sci-hub-pdf.com/10.1080/20563035.2018.1539328\",\"citationCount\":\"1\",\"resultStr\":null,\"platform\":\"Semanticscholar\",\"paperid\":null,\"PeriodicalName\":\"Early Modern French Studies\",\"FirstCategoryId\":\"1085\",\"ListUrlMain\":\"https://doi.org/10.1080/20563035.2018.1539328\",\"RegionNum\":3,\"RegionCategory\":\"历史学\",\"ArticlePicture\":[],\"TitleCN\":null,\"AbstractTextCN\":null,\"PMCID\":null,\"EPubDate\":\"\",\"PubModel\":\"\",\"JCR\":\"Q2\",\"JCRName\":\"HISTORY\",\"Score\":null,\"Total\":0}","platform":"Semanticscholar","paperid":null,"PeriodicalName":"Early Modern French Studies","FirstCategoryId":"1085","ListUrlMain":"https://doi.org/10.1080/20563035.2018.1539328","RegionNum":3,"RegionCategory":"历史学","ArticlePicture":[],"TitleCN":null,"AbstractTextCN":null,"PMCID":null,"EPubDate":"","PubModel":"","JCR":"Q2","JCRName":"HISTORY","Score":null,"Total":0}
Mettre en scène l’alternative politique réduite au silence : de Juan de Mariana aux Marianes de Caussin et de Tristan L’Hermite
Cet article contribue à réévaluer la référence possible au jésuite Juan de Mariana dans La Mariane de Tristan L’Hermite. À cette fin, je ré-analyse la réception de la question du tyrannicide et de la légitimité de l’opposition au pouvoir tyrannique par Nicolas Caussin dans ‘Le Politique malheureux’, l’une des sources de Tristan. Une telle réévaluation semble nécessaire si l’on prend en compte un maillon négligé de la chaîne de réception, à savoir l’Antimariana, dans lequel Michel Roussel défend la doctrine de la soumission absolue. Le récit du jésuite Caussin semble donner raison à Roussel, mais Caussin a recours à une rhétorique de l’exemple que Roussel avait condamnée chez Mariana au profit d’un discours juridique non-équivoque. À partir de cette analyse, j’avance la thèse que Tristan défend Mariana et célèbre le nom de celui dont les idées avaient dû être réduites au silence au profit du système absolutiste. Il fait survivre son nom qui devient ainsi l’indice d’une politique alternative, alternative qu’avait tenté de représenter le dédicataire de la pièce, Gaston d’Orléans, qui avait endossé le rôle de protecteur du peuple lors de sa révolte en 1631. En s’identifiant à Mariane/Mariana, Gaston peut voir sa défaite réinterprétée comme sacrifice de fondation et célébrer sa victoire morale.
期刊介绍:
Early Modern French Studies (formerly Seventeenth-Century French Studies) publishes high-quality, peer-reviewed, original articles in English and French on a broad range of literary, cultural, methodological, and theoretical topics relating to the study of early modern France. The journal has expanded its historical scope and now covers work on the sixteenth, seventeenth, and eighteenth centuries. Within this period of French literary and cultural history, the journal particularly welcomes work that relates to the term ''early modern'', as well as work that interrogates it. It continues to publish special issues devoted to particular topics (such as the highly successful 2014 special issue on the cultural history of fans) as well as individual submissions.