阿赫玛托娃作品中亚美尼亚诗歌的回声:创作与翻译

G. Armaganian
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Après son exclusion de l’Union des écrivains, Anna Ahmatova, comme toute une pléiade de grands écrivains et poètes, survit grâce à ses traductions – un travail qu’elle avouait avoir « toujours détesté et qui l’empêchait d’écrire » [Benech, 2013 : 22]. Entre 1950 et 1960, Ahmatova a traduit plus de cent cinquante poètes de trente langues, la plupart du temps d’après des versions mot à mot. La paternité de ces traductions est difficile à déterminer, et l’on sait que souvent les co-auteurs d’Ahmatova étaient ses amis, comme Anatolij Najman, ou encore son fils, Lev Gumilёv. C’est pour cette raison, entre autres, qu’elle ne voulait pas que ses traductions fussent publiées avec ses vers originaux. Ahmatova a traduit à partir de l’arménien des poètes du xxe siècle : Avetik Isaakjan, Vaan Terjan, Egiše Čarenc, Ašot Graši et Maro Markarjan. Toutes ces traductions sont parues tardivement : en 1991 à Eghvard et en 2005 à Moscou. Si les traductions de l’arménien, proportionnellement aux autres traductions d’Ahmatova, constituent un corpus assez restreint de quarante-huit œuvres environ, dès les années 1930, l’Arménie occupe une place d’honneur dans sa propre poétique. C’est ainsi que son poème Pastiche de l’arménien s’inspire littéralement d’une œuvre d’Ovanes Tumanjan, et exprime la souffrance des mères dont les enfants ont été les victimes de la terreur stalinienne. Si le travail avec la poésie arménienne peut être perçu comme une identification personnelle (celle d’une épouse et mère pendant les répressions staliniennes) au destin d’un peuple victime de massacres et de persécutions, il éclaire aussi l’œuvre personnelle d’Ahmatova. Le Poème sans héros et le Requiem, dont l’écriture est contemporaine aux traductions akhmatoviennes de l’arménien, ont été stimulés et nourris par ce travail : le « mot étranger » et le pastiche ont participé à la polyphonie et à l’universalité de sa perception poétique.","PeriodicalId":34857,"journal":{"name":"Modernites Russes","volume":null,"pages":null},"PeriodicalIF":0.0000,"publicationDate":"2022-07-15","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Les échos de la poésie arménienne dans l’œuvre d’Ahmatova : création et traduction\",\"authors\":\"G. 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摘要

这篇文章的目的是让法国研究人员了解亚美尼亚学者的研究,这些研究揭示了艾哈迈托娃的安魂曲和她从亚美尼亚语逐字翻译的版本之间惊人的亲缘关系和回声。我们将努力为这些翻译提供新的见解。顺便说一句,我们将把曼德尔斯塔姆和艾哈迈托娃放在一起,因为后者对亚美尼亚的依恋源于她与诗人的友谊;阿赫马托维亚对亚美尼亚的描绘是在亚美尼亚诗歌和曼德尔斯塔姆的亚美尼亚之旅的影响下形成的。安娜·艾哈迈托娃(Anna Ahmatova)被排除在作家联盟之外后,像许多伟大的作家和诗人一样,由于她的翻译而幸存下来——她承认自己“一直讨厌这部作品,这让她无法写作”[Benech,2013:22]。1950年至1960年间,艾哈迈托娃翻译了30种语言的150多名诗人,大部分是逐字翻译。这些翻译的作者身份很难确定,众所周知,艾哈迈托娃的合著者通常是她的朋友,如阿纳托利吉·纳杰曼或她的儿子列夫·古米尔耶夫。正是出于这个原因,除其他原因外,她不希望她的翻译与她的原文一起出版。艾哈迈托娃从亚美尼亚语翻译了20世纪的诗人:阿维蒂克·伊萨克扬、瓦恩·泰尔扬、埃吉什·卡伦茨、阿肖特·格拉什和马罗·马卡扬。所有这些译本出版较晚:1991年在埃格瓦尔德,2005年在莫斯科。如果说亚美尼亚语的翻译与艾哈迈托娃的其他翻译成比例,构成了一个相当有限的大约48部作品的语料库,那么从20世纪30年代开始,亚美尼亚在自己的诗歌中占据了一个荣誉的位置。因此,他的诗《亚美尼亚人的模仿》从奥瓦内斯·图曼詹(Ovanes Tumanjan)的作品中获得了灵感,表达了母亲们的痛苦,她们的孩子是斯大林恐怖的受害者。虽然亚美尼亚诗歌作品可以被视为对遭受屠杀和迫害的人民命运的个人认同(斯大林主义镇压期间的妻子和母亲),但它也启发了艾哈迈托娃的个人作品。这部作品激发和滋养了《没有英雄的诗》和《安魂曲》,其写作与阿赫马特语对亚美尼亚语的翻译是同时代的:“外来词”和模仿作品有助于复调和诗意感知的普遍性。
本文章由计算机程序翻译,如有差异,请以英文原文为准。
Les échos de la poésie arménienne dans l’œuvre d’Ahmatova : création et traduction
L’objectif de l’article est de faire connaître aux chercheurs français les études des spécialistes arméniens qui révèlent une étonnante parenté et des échos entre le Requiem d’Ahmatova et ses traductions de l’arménien faites à partir des versions mot à mot (подстрочники). Nous nous attacherons à apporter un éclairage nouveau sur ces traductions. Nous mettrons incidemment en parallèle Mandel’štam et Ahmatova, car l’attachement de cette dernière à l’Arménie est né de son amitié avec le poète ; la représentation akhmatovienne de l’Arménie s’est constituée sous l’influence des Poèmes arméniens et du Voyage en Arménie de Mandel’štam. Après son exclusion de l’Union des écrivains, Anna Ahmatova, comme toute une pléiade de grands écrivains et poètes, survit grâce à ses traductions – un travail qu’elle avouait avoir « toujours détesté et qui l’empêchait d’écrire » [Benech, 2013 : 22]. Entre 1950 et 1960, Ahmatova a traduit plus de cent cinquante poètes de trente langues, la plupart du temps d’après des versions mot à mot. La paternité de ces traductions est difficile à déterminer, et l’on sait que souvent les co-auteurs d’Ahmatova étaient ses amis, comme Anatolij Najman, ou encore son fils, Lev Gumilёv. C’est pour cette raison, entre autres, qu’elle ne voulait pas que ses traductions fussent publiées avec ses vers originaux. Ahmatova a traduit à partir de l’arménien des poètes du xxe siècle : Avetik Isaakjan, Vaan Terjan, Egiše Čarenc, Ašot Graši et Maro Markarjan. Toutes ces traductions sont parues tardivement : en 1991 à Eghvard et en 2005 à Moscou. Si les traductions de l’arménien, proportionnellement aux autres traductions d’Ahmatova, constituent un corpus assez restreint de quarante-huit œuvres environ, dès les années 1930, l’Arménie occupe une place d’honneur dans sa propre poétique. C’est ainsi que son poème Pastiche de l’arménien s’inspire littéralement d’une œuvre d’Ovanes Tumanjan, et exprime la souffrance des mères dont les enfants ont été les victimes de la terreur stalinienne. Si le travail avec la poésie arménienne peut être perçu comme une identification personnelle (celle d’une épouse et mère pendant les répressions staliniennes) au destin d’un peuple victime de massacres et de persécutions, il éclaire aussi l’œuvre personnelle d’Ahmatova. Le Poème sans héros et le Requiem, dont l’écriture est contemporaine aux traductions akhmatoviennes de l’arménien, ont été stimulés et nourris par ce travail : le « mot étranger » et le pastiche ont participé à la polyphonie et à l’universalité de sa perception poétique.
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