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De la richesse des sanctuaires musulmans en Asie du Sud : la circulation des étoffes des saints
Les etoffes offertes aux saints musulmans d’Asie du Sud dans differents contextes rituels sont une ressource essentielle pour le fonctionnement de leur sanctuaire (institution construite autour de leur tombeau), en tant que pourvoyeuses de richesses symbolique et monetaire. Au depart, ces etoffes sont porteuses d’une valeur estimable, celle du marche ou s’effectuent les transactions commerciales. Mais, des lors qu’elles sont offertes au saint, elles entrent, a priori, dans un regime de circulation non marchande ou leur valeur devient inestimable, puisqu’elles permettent d’echanger une « petite chose » (un morceau de tissu) contre une « grande chose » (le miracle d’un saint) et qu’elles se « chargent » lors cette transaction de la puissance du saint. Or, la vie de ces etoffes ne s’arrete pas a ce double echange (marchand puis non marchand). Elles circulent ensuite entre differents acteurs en continuant ainsi de (re)produire des rapports sociaux dans la sphere des transactions non marchandes, ou de nouvelles richesses monetaires dans celle des transactions marchandes. La description ethnographique des trajectoires des etoffes ouvrira sur trois analyses : les types de transferts en s’appuyant sur le cadre conceptuel d’Alain Testart et de Christophe Darmangeat, une reflexion sur la « biographie des choses » (Igor Kopytoff) et une analyse sur la nature des biens dans la lignee des « objets-substituts des hommes et des dieux » de Maurice Godelier.