{"title":"通过 LC-HRMS 对住院戒毒患者进行尿液筛查的价值,SUSPENS 研究","authors":"Aurélie Aquizerate , Mélanie Duval , Edouard Le Carpentier , Vanessa Biering , Morgane Helesbeux , Morgane Rousselet , Matthieu Grégoire , Caroline Victorri-Vigneau","doi":"10.1016/j.therap.2024.10.035","DOIUrl":null,"url":null,"abstract":"<div><h3>Introduction</h3><div>L’étude SUSPENS évalue le bénéfice global de la mise en place d’une méthode de <em>screening</em> urinaire par LC-HRMS pour les patients hospitalisés en addictologie au CHU de Nantes, plus sensible et plus spécifique que la méthode d’immunohistochimie (IH) actuellement utilisée dans le cadre du soin. Dans ce travail, nous présentons une analyse des cas où les résultats du <em>screening</em> urinaire (LC-HRMS) ne correspondaient pas aux déclarations des patients.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Pour tous les patients majeurs hospitalisés dans le service d’addictologie du CHU de Nantes entre janvier et septembre 2023, les déclarations de consommation de médicaments (MED) et de substances non médicamenteuses (SNM) dans les 2 semaines précédant l’admission ont été recueillies auprès des patients lors de leur entretien d’accueil, en parallèle du prélèvement urinaire réalise à l’admission.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 154 patients inclus dans l’étude SUSPENS, 67,5 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->104) ont présenté une discordance entre leurs déclarations et le résultat de leur <em>screening</em>. (i) Une substance non déclarée a été détectée chez 86 patients. Parmi les molécules ont été retrouvées 21 SNM, majoritairement cocaïne (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14) et cannabis (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->6), et 112 MED, majoritairement antidépresseurs (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->15), antihistaminiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->14) et antipsychotiques (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10). Par ailleurs, du lévamisole a été identifié dans 1/3 des cas (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->24). (ii) Une substance déclarée n’a pas été détectée chez 41 patients. Parmi les molécules ont été retrouvées 19 SNM (majoritairement cannabis, <em>n</em> <!-->=<!--> <!-->10) sans qu’aucune autre substance non déclarée n’ait été détectée, et 23 MED prescrits (dont 3 antidépresseurs et 2 addictolytiques).</div></div><div><h3>Conclusion</h3><div>La mise en place d’une méthode de <em>screening</em> urinaire par LC-HRMS pour ces patients présente de multiples intérêts. En cas de détection de substances non déclarées par le patient, elle permet d’investiguer la persistance de consommation de médicaments prescrits qui auraient dû être arrêtés, un potentiel trouble de l’usage ou mésusage, que ce soit pour des SNM ou des MED comme les antihistaminiques, de potentielles « arnaques », et soulever des risques d’interactions médicamenteuses. L’identification de produits de coupe pharmacologiquement actifs fournit des éléments pour engager une discussion sur la réduction des risques et des dommages. La non-détection de substances déclarées révèle de probables « arnaques » ou une mauvaise observance de molécules d’intérêt. Enfin, cette méthode peut présenter un apport en termes de surveillance épidémiologique des substances. Bien qu’aucun NPS n’ait été détecté dans cette étude, la LC-HRMS permet leur détection, et l’implémentation systématique de cette méthode pourrait constituer un observatoire des substances complémentaire du dispositif SINTES.</div></div>","PeriodicalId":23147,"journal":{"name":"Therapie","volume":"79 6","pages":"Page 755"},"PeriodicalIF":2.2000,"publicationDate":"2024-11-01","publicationTypes":"Journal Article","fieldsOfStudy":null,"isOpenAccess":false,"openAccessPdf":"","citationCount":"0","resultStr":"{\"title\":\"Intérêt d’un screening urinaire par LC-HRMS chez les patients hospitalisés en addictologie, étude SUSPENS\",\"authors\":\"Aurélie Aquizerate , Mélanie Duval , Edouard Le Carpentier , Vanessa Biering , Morgane Helesbeux , Morgane Rousselet , Matthieu Grégoire , Caroline Victorri-Vigneau\",\"doi\":\"10.1016/j.therap.2024.10.035\",\"DOIUrl\":null,\"url\":null,\"abstract\":\"<div><h3>Introduction</h3><div>L’étude SUSPENS évalue le bénéfice global de la mise en place d’une méthode de <em>screening</em> urinaire par LC-HRMS pour les patients hospitalisés en addictologie au CHU de Nantes, plus sensible et plus spécifique que la méthode d’immunohistochimie (IH) actuellement utilisée dans le cadre du soin. Dans ce travail, nous présentons une analyse des cas où les résultats du <em>screening</em> urinaire (LC-HRMS) ne correspondaient pas aux déclarations des patients.</div></div><div><h3>Matériel et méthodes</h3><div>Pour tous les patients majeurs hospitalisés dans le service d’addictologie du CHU de Nantes entre janvier et septembre 2023, les déclarations de consommation de médicaments (MED) et de substances non médicamenteuses (SNM) dans les 2 semaines précédant l’admission ont été recueillies auprès des patients lors de leur entretien d’accueil, en parallèle du prélèvement urinaire réalise à l’admission.</div></div><div><h3>Résultats</h3><div>Parmi les 154 patients inclus dans l’étude SUSPENS, 67,5 % (<em>n</em> <!-->=<!--> <!-->104) ont présenté une discordance entre leurs déclarations et le résultat de leur <em>screening</em>. (i) Une substance non déclarée a été détectée chez 86 patients. 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En cas de détection de substances non déclarées par le patient, elle permet d’investiguer la persistance de consommation de médicaments prescrits qui auraient dû être arrêtés, un potentiel trouble de l’usage ou mésusage, que ce soit pour des SNM ou des MED comme les antihistaminiques, de potentielles « arnaques », et soulever des risques d’interactions médicamenteuses. L’identification de produits de coupe pharmacologiquement actifs fournit des éléments pour engager une discussion sur la réduction des risques et des dommages. La non-détection de substances déclarées révèle de probables « arnaques » ou une mauvaise observance de molécules d’intérêt. Enfin, cette méthode peut présenter un apport en termes de surveillance épidémiologique des substances. 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Intérêt d’un screening urinaire par LC-HRMS chez les patients hospitalisés en addictologie, étude SUSPENS
Introduction
L’étude SUSPENS évalue le bénéfice global de la mise en place d’une méthode de screening urinaire par LC-HRMS pour les patients hospitalisés en addictologie au CHU de Nantes, plus sensible et plus spécifique que la méthode d’immunohistochimie (IH) actuellement utilisée dans le cadre du soin. Dans ce travail, nous présentons une analyse des cas où les résultats du screening urinaire (LC-HRMS) ne correspondaient pas aux déclarations des patients.
Matériel et méthodes
Pour tous les patients majeurs hospitalisés dans le service d’addictologie du CHU de Nantes entre janvier et septembre 2023, les déclarations de consommation de médicaments (MED) et de substances non médicamenteuses (SNM) dans les 2 semaines précédant l’admission ont été recueillies auprès des patients lors de leur entretien d’accueil, en parallèle du prélèvement urinaire réalise à l’admission.
Résultats
Parmi les 154 patients inclus dans l’étude SUSPENS, 67,5 % (n = 104) ont présenté une discordance entre leurs déclarations et le résultat de leur screening. (i) Une substance non déclarée a été détectée chez 86 patients. Parmi les molécules ont été retrouvées 21 SNM, majoritairement cocaïne (n = 14) et cannabis (n = 6), et 112 MED, majoritairement antidépresseurs (n = 15), antihistaminiques (n = 14) et antipsychotiques (n = 10). Par ailleurs, du lévamisole a été identifié dans 1/3 des cas (n = 24). (ii) Une substance déclarée n’a pas été détectée chez 41 patients. Parmi les molécules ont été retrouvées 19 SNM (majoritairement cannabis, n = 10) sans qu’aucune autre substance non déclarée n’ait été détectée, et 23 MED prescrits (dont 3 antidépresseurs et 2 addictolytiques).
Conclusion
La mise en place d’une méthode de screening urinaire par LC-HRMS pour ces patients présente de multiples intérêts. En cas de détection de substances non déclarées par le patient, elle permet d’investiguer la persistance de consommation de médicaments prescrits qui auraient dû être arrêtés, un potentiel trouble de l’usage ou mésusage, que ce soit pour des SNM ou des MED comme les antihistaminiques, de potentielles « arnaques », et soulever des risques d’interactions médicamenteuses. L’identification de produits de coupe pharmacologiquement actifs fournit des éléments pour engager une discussion sur la réduction des risques et des dommages. La non-détection de substances déclarées révèle de probables « arnaques » ou une mauvaise observance de molécules d’intérêt. Enfin, cette méthode peut présenter un apport en termes de surveillance épidémiologique des substances. Bien qu’aucun NPS n’ait été détecté dans cette étude, la LC-HRMS permet leur détection, et l’implémentation systématique de cette méthode pourrait constituer un observatoire des substances complémentaire du dispositif SINTES.
期刊介绍:
Thérapie is a peer-reviewed journal devoted to Clinical Pharmacology, Therapeutics, Pharmacokinetics, Pharmacovigilance, Addictovigilance, Social Pharmacology, Pharmacoepidemiology, Pharmacoeconomics and Evidence-Based-Medicine. Thérapie publishes in French or in English original articles, general reviews, letters to the editor reporting original findings, correspondence relating to articles or letters published in the Journal, short articles, editorials on up-to-date topics, Pharmacovigilance or Addictovigilance reports that follow the French "guidelines" concerning good practice in pharmacovigilance publications. The journal also publishes thematic issues on topical subject.
The journal is indexed in the main international data bases and notably in: Biosis Previews/Biological Abstracts, Embase/Excerpta Medica, Medline/Index Medicus, Science Citation Index.